La station d'Isola 2000

28 janvier 1982
04m
Réf. 00120

Notice

Résumé :

Reportage sur la station d'Isola 2000 qui fête cette année son dixième anniversaire. Créée par des investisseurs anglais, aujourd'hui propriété d'un investisseur libanais, la station est habitée à l'année par une soixantaine de personnes et une école accueille même une trentaine d'enfants. Composée de plus de 110 km de pistes, la station envisage son expansion vers le versant italien ou en France, ainsi que nous le décrit Gérard Moze, directeur de la station, ces deux projets permettront de doubler le nombre de pistes. et d'attirer ainsi une nouvelle clientèle.

Type de média :
Date de diffusion :
28 janvier 1982
Source :
FR3 (Collection: Reflets )
Personnalité(s) :

Éclairage

Quelques années après le développement à grande échelle de stations en Savoie, les Alpes-Maritimes s'engagent à leur tour dans la création de sites dédiés aux sports d'hiver. Dans les années 1970, cinq stations (1) disposent déjà dans ce département d'infrastructures de remontées mécaniques, mais des espaces vierges restent à équiper. Le projet d'une station de sports d'hiver sur les hauteurs du village d'Isola est ainsi à l'ordre du jour. Le département s'est cependant déjà lourdement engagé financièrement dans les sports d'hiver (2)et renâcle à s'investir davantage. Non sans mal, une solution sera finalement trouvée : la construction de la station sera l'affaire d'une société anglaise, la Bernard Sunley Investments, avant qu'une entreprise libanaise ne la rachète en 1979. Le département et l'État quant à eux contribueront à la création des quelques quatorze kilomètres de route nécessaires pour accéder à la station.

Dix ans après son inauguration, Isola 2000 dresse les premiers bilans et évoque les perspectives envisagées de développement. L'heure n'est pas en effet au statu quo, et les projets d'agrandissement du domaine skiable comme du parc d'hébergement portent les rêves de grandeur de la station. Ainsi, alors que différents plans de la caméra montrent des vallons encore vierges d'équipements, Gérard Moze, directeur de la station évoque des extensions. Extension en France, extension vers l'Italie, Isola 2000 entend alors entrer dans le cercle restreint des « grandes stations alpines » et, aux côtés des stations savoyardes qui focalisent les regards et font l'objet de tous les éloges, s'imposer comme une station non pas « des Alpes du sud mais des Alpes tout court ». Pour satisfaire ces ambitions, d'importants moyens sont mis en œuvre : l'étendue du domaine skiable doit être doublée, et plus de 4000 lits doivent être construits, avec l'arrivée envisagée du Club Med. Sur ce dernier point, le discours du reportage dénote avec les images portées à l'écran. En effet, si les commentaires off font état de la construction de chalets mieux intégrés à l'environnement que l'immobilier linéaire et en pied de piste typique de la station intégrée, les plans visuels restent figés sur l'urbanisme urbain et peu chaleureux de la station.

Quelques années après le développement à grande échelle de stations en Savoie, les Alpes-Maritimes s'engagent à leur tour dans la création de sites dédiés aux sports d'hiver. Dans les années 1970, cinq stations disposent déjà dans ce département d'infrastructures de remontées mécaniques, mais des espaces vierges restent à équiper. Le projet d'une station de sports d'hiver sur les hauteurs du village d'Isola est ainsi à l'ordre du jour. Le département s'est cependant déjà lourdement engagé financièrement dans les sports d'hiver et renâcle à s'investir davantage. Non sans mal, une solution sera finalement trouvée : la construction de la station sera l'affaire d'une société anglaise, la Bernard Sunley Investments, avant qu'une entreprise libanaise ne la rachète en 1979. Le département et l'État quant à eux contribueront à la création des quelques quatorze kilomètres de route nécessaires pour accéder à la station.

Dix ans après son inauguration, Isola 2000 dresse les premiers bilans et évoque les perspectives envisagées de développement. L'heure n'est pas en effet au statu quo, et les projets d'agrandissement du domaine skiable comme du parc d'hébergement portent les rêves de grandeur de la station. Ainsi, alors que différents plans de la caméra montrent des vallons encore vierges d'équipements, Gérard Moze, directeur de la station évoque des extensions. Extension en France, extension vers l'Italie, Isola 2000 entend alors entrer dans le cercle restreint des « grandes stations alpines » et, aux côtés des stations savoyardes qui focalisent les regards et font l'objet de tous les éloges, s'imposer comme une station non pas « des Alpes du sud mais des Alpes tout court ». Pour satisfaire ces ambitions, d'importants moyens sont mis en œuvre : l'étendue du domaine skiable doit être doublée, et plus de 4000 lits doivent être construits, avec l'arrivée envisagée du Club Med. Sur ce dernier point, le discours du reportage dénote avec les images portées à l'écran. En effet, si les commentaires off font état de la construction de chalets mieux intégrés à l'environnement que l'immobilier linéaire et en pied de piste typique de la station intégrée, les plans visuels restent figés sur l'urbanisme urbain et peu chaleureux de la station.

(1) Auron, Valberg, La Colmiane, Peïra-Cava et l'Audiberghe.

(2) Considérés comme le seul moyen de redynamiser la montagne et de mettre un terme à l'exode rural, les sports d'hiver deviennent dans les années 1950 une préoccupation centrale du Conseil général des Alpes-Maritimes. Celui-ci adopte ainsi en 1957 un Plan Gex attribuant l'équivalent de 3,5 millions d'euros à l'amélioration de la voirie et des équipements des cinq stations.

Pour aller plus loin :

Tonnelier, Jérôme (2001). Le Conseil Général et la création de nouvelles stations de sport d'hiver dans les Alpes Maritimes, Mémoire de maîtrise, Université de Nice.

Coralie Achin

Transcription

silence
(silence)
bruit
(bruit)
Soick Le Berre
A Isola 2000 où les problèmes d'accès ont souvent fait parler d'eux et qui n'ont rien à voir avec le circuit de glace Bernard Darniche, que l'on voit ici, l'entreprise comme le département sont maintenant parvenus à maîtriser à peu près le problème.
bruit
(bruit)
Soick Le Berre
Il se trouve que cette station fête cette année son 10ème anniversaire, ce sont des capitaux anglais qui l'ont portée sur les fonts baptismaux, après quelques crises d'adolescence des capitaux libanais ont pris la relève pour assurer une majorité qu'elle obtiendra bientôt. Quoi qu'il en soit celà reste une affaire française qui fait vivre des français. [Au village] ce sont 60 personnes qui vivent ici en permanence et 500 en hiver. Des chiffres qui ne demandent qu'à augmenter en accord avec les projets en cours. A une époque où l'on parle de désertification de la montagne, on constate qu'à 2000 mètres il existe une école communale fréquentée par une trentaine d'enfants. Ce sont là des faits significatifs démontrant l'importance de l'exploitation de la neige pour le maintien de la vie dans le haut pays.
musique
(musique)
Soick Le Berre
Avec ses 112 kilomètres de pistes et ses 22 remontées mécaniques, elle fait partie des grandes stations des Alpes françaises, créée de toutes pièces là où il n'y avait que des bergeries. Elle est née à une époque où l'on ne jurait que par les stations intégrées à savoir les stations au milieu des pistes où il n'est point nécessaire de faire de la voiture ou de la marche à pieds pour accéder aux remontées mécaniques. En matière d'urbanisation les concepteurs viennent de tourner franchement le dos aux vaisseaux des neiges en béton en créant une nouvelle tranche d'immeubles chalets mieux intégrés : le hameau de [Combrosse]. Car ici aussi on parle de seuil de rentabilité et des six mille lits actuels on veut passer à dix mille, le domaine skiable restant à exploiter se prêtant à cette croissance.
Gérard Moze
Nous sommes sur le domaine le plus sportif d'Isola 2000, peut être le plus sportif même des Alpes du Sud qui est le domaine du Mont Méné. Le mont Méné qui culmine à 2500 mètres, qui dessert un certain nombres de pistes nouvelles.
Soick Le Berre
Bon alors vous en êtes à, je crois, 112 kilomètres, à l'heure actuelle, de pistes. Est-ce que vous avez l'intention encore de grandir, notamment côté italien, comme c'était prévu il y a un temps, un certain temps ?
Gérard Moze
Exactement, alors nous avons deux projets, deux projets qui doublent, qui doubleront, qui finiront par doubler, le nombre d'hectares skiables et le nombre de pistes, on arrivera rapidement aux 200 kilomètres de pistes, et même un peu plus, disons dans les 5-6 ans. Alors les deux projets sont les suivants, le premier est d'étendre notre domaine en France au fond de la vallée sur Terre Rouge et le Pas du Loup et deuxièmement les tractations qui sont faites sur l'Italie que vous voyez ici au delà du col de la Lombarde. Euh, sont en très bonnes voies, ont été reprises il y a 3-4 mois et le premier projet sérieux franco-italien qui sera bâti pour étendre nos pistes sera déposé, sera prêt en juillet prochain, en 82.
Soick Le Berre
Ca va vous rapporter beaucoup de clientèle, en plus ?
Gérard Moze
Alors nous comptons d'abord sur deux choses d'abord établir notre image de marque, notre image de marque de station internationale et de station sportive des Alpes, des Alpes du Sud, mais des Alpes tout court et deuxièmement ce que nous comptons ouvrir vers une autre clientèle qui devrais devenir une clientèle privilégiée, l'italienne sur le côté Turin et Milan.
musique
(musique)
Soick Le Berre
Si la majorité de la clientèle est française, nulle doute qu'Isola connaît une fréquentation assez cosmopolite avec des allemands, des belges, des anglais car comme pour les autres stations des Alpes du Sud on vient ici pour la neige mais aussi pour le soleil. Autre atout qui risque de peser lourd dans la balance si les tractations en cours aboutissent la venue du Club Méditerranée qui ferait ainsi une percée de ce côté-ci des Alpes.
musique
(musique)