L'essor de Challans

09 septembre 1966
03m 09s
Réf. 00007

Notice

Résumé :
La foire de Challans, treizième du nom, ouvre ses portes. Selon le maire de la ville Jean Leveillé, cette foire est le reflet du développement urbain des dernières années.
Date de diffusion :
09 septembre 1966
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

Ville-carrefour de l’ouest vendéen, Challans accueille chaque début septembre à partir de 1953, et ce durant une semaine, une foire-exposition sur le terrain des Minées qui modernise l’antique foire qui se déroulait traditionnellement dans le centre du chef-lieu de canton depuis la fin du XIXe siècle. Cette nouvelle manifestation - dont l’ambition est nécessairement limitée lors des premières éditions, dans un contexte de redémarrage de l’activité économique marqué par la reconstitution des forces après les destructions de la Seconde guerre mondiale - se déroule tout d’abord dans un « champ de boue ». La foire-exposition va cependant rapidement s’imposer comme le rendez-vous obligé des habitants de cette partie du département à chaque rentrée des classes et rayonner au-delà du pays challandais en quelques années. En 1966, année du tournage du reportage, le déballage improvisé des débuts a cédé la place à des installations plus pérennes, bâties en bois ou permettant l’installation rationnelle de chapiteaux et tivolis destinés à abriter les stands des exposants et les services d’accueil du public. Celui-ci se presse davantage chaque année pour découvrir les « nouveautés » de la société de consommation dans les secteurs des arts ménagers, de l’ameublement, du matériel agricole ou encore de l’automobile. Les visiteurs qui viennent le plus souvent passer une demi-journée à la foire en famille peuvent ainsi flâner entre les allées présentant les équipements pour la maison, l’exploitation agricole ou l’atelier artisanal, s’asseoir au volant de la dernière berline populaire, se restaurer copieusement pour un prix raisonnable et surtout, profiter d’une ambiance festive grâce à la présence d’orchestres ou de groupes de musique folklorique.
Elu pour la première fois maire de Challans lors des élections municipales de 1959, le cardiologue Jean Léveillé, a été réélu en 1965 et est tout naturellement sollicité pour exposer face à la caméra des actualités télévisées les priorités de l’action qu’il entend conduire pour la ville au cours de ce second mandat à l’occasion du coup de projecteur mis sur Challans à l’occasion de la foire-exposition. Les problèmes auxquels Jean Léveillé est confronté ne diffèrent pas de ceux rencontrés par les édiles des autres villes vendéennes à la même époque. Son équipe municipale et lui-même doivent relever les défis de la poussée démographique du baby-boom qui est particulièrement forte en Vendée. Il met l’accent sur l’effort à réaliser en matière de construction d’immeubles de type HLM tout à la fois modernes et accessibles aux jeunes ménages, sur la nécessité de procéder à l’extension de l’hôpital local, sur les constructions en cours ou en projet d’un collège polyvalent (CEG), d’un nouveau stade et d’un complexe omnisports. Afin d’expliquer l’attrait de sa commune, Jean Léveillé se félicite du dynamisme de l’industrie agro-alimentaire challandaise qui repose sur l’élevage conjoint des poulets et des canards qui sont ensuite préparés au sein de l’abattoir spécialisé dans les volailles qui inclut un entrepôt frigorifique. Il entend diversifier et accroître la capacité industrielle et artisanale de la petite cité grâce à l’aménagement d’une zone industrielle située à la périphérie de la ville.
Un demi-siècle après le tournage de ce reportage, la foire-exposition de Challans continue d’être un grand rendez-vous pour la Vendée Nord-Atlantique, son enceinte qui englobe 2 hectares est capable d’accueillir 400 stands et rayonne sur un bassin de vie de  70 000 Vendéens résidant dans les sept cantons du nord-ouest du département sans compter les habitués qui font le déplacement depuis d’autres parties du département ou du Pays de Retz. La foire-exposition des Minées est toujours un événement bénéficiant d’une vaste couverture médiatique au niveau local, elle est relayée par la presse et les radios locales et si elle n’est plus inaugurée par le préfet comme ce fut le cas dans les années 1960, elle demeure un événement donnant lieu à la présence des responsables politiques locaux et départementaux.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Journaliste
Quand on parle de Challans, on pense évidemment aux canards qui en ont fait la renommée mais, Monsieur le Maire, est-ce que c’est là le seul point marquant de l’activité challandaise ?
Jean Léveillé
C’est en tout cas une des activités essentielles, car dès que nous avons pris la direction de la municipalité, notre premier souci a été de créer justement un abattoir de volailles doté d’installations frigorifiques très importantes ; et que nous avons étendu à un abattoir de bétail, ce qui nous a donné une activité supplémentaire et un afflux de main d’oeuvre. Ceci nous a entraîné à avoir une politique du logement, à créer des lotissements, à susciter de nouveaux HLM. Cet afflux de population nous a incité aussi à développer notre équipement d’une façon plus complète. Au point de vue hospitalier, nous avons construit cet hôpital, que vous voyez derrière vous, et nous avons aussi pensé à l’instruction. Un collège polyvalent doit se construire dès l’année prochaine et nous avons aussi pensé au sport car nous avons fait un stade très important et une salle omnisport. Mais nous avons pensé surtout à occuper notre main d’oeuvre, et c’est pour ça que nous avons construit une zone industrielle qui commence déjà d’une façon très satisfaisante. Mais il faut bien dire que Challans est avant tout un centre agricole et un centre commercial. Et c’est pour ça que ces jours-ci, vous allez voir une manifestation très importante et traditionnelle qui est la foire-exposition qui attire beaucoup de monde et qui fait bien de Challans un pôle attractif de toute la région.
Journaliste
Du 9 et 13 septembre, la foire de Challans ouvre ses portes. C’est, je crois, Monsieur le Président, la treizième année qu’existe cette manifestation ?
Intervenant
C’est en effet la treizième année, et si je puis aujourd’hui exprimer un regret, c’est que vous n’ayez pas été là il y a 13 ans pour que l’on puisse effectivement marquer la différence entre cette première année ; où nous étions véritablement dans une boue, puisque ce terrain n’avait pas été connu 15 jours à l’avance, et le succès que nous pouvons marquer aujourd’hui.
Journaliste
Il y a donc un grand progrès ?
Intervenant
Il y a un grand progrès, c’est dû à la situation géographique de Challans qui, du fait de cette situation, marquait le succès à l’avance de cette manifestation commerciale.
Journaliste
Et peut-on chiffrer un peu l’extension, par exemple, quelle est la superficie de votre foire actuellement ?
Intervenant
La superficie de la foire doit atteindre à peu près deux hectares, nous sommes arrivés à desserrer notre corset au maximum. Je ne crois pas, malheureusement, que l’on puisse faire plus pour l’instant, peut-être, lorsque un jour, si on achetait d’autres terrains, nous pourrions nous étendre davantage, pour l’instant, nous sommes obligés de refuser des exposants parce que nous n’avons pas de place pour les accueillir.
Journaliste
Et malgré cette limitation, votre zone d’influence est tout de même très étendue ?
Intervenant
Notre zone d’influence est très étendue, Challans est un cas un peu particulier, nous avons une influence qui s’étend sur sept cantons. Les Deux Îles, Noirmoutier, l’Île d’Yeu, le canton de Beauvoir, de Saint-Gilles, de Saint-Jean-de-Monts et de Palluau. Ça fait un ensemble de 70000 personnes, je trouve, qui dépendent de, un peu de Challans. Et quand je dis la foire de Challans, je dis ça sans esprit égoïste, il est bien entendu que cette foire de Challans est la foire aussi de toute cette région challandaise que j’appelle aussi la Vendée Nord Atlantique.