Redressement d'un menhir à Avrillé

04 septembre 1986
02m 35s
Réf. 00404

Notice

Résumé :
Une équipe de bénévoles a entrepris de remettre au jour le menhir de la Bruyère, à Avrillé en Vendée. Ce menhir était tombé au cours de l'hiver 1962. Il a été relevé par deux grues après un travail préparatoire sur les fondations.
Date de diffusion :
04 septembre 1986
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Lieux :

Éclairage

La commune d’Avrillé, non loin des Sables d’Olonne, fait partie de ces lieux identifiés par les traces de la Préhistoire. Erigés pendant l'époque néolithique, on peut voir encore neuf mégalithes dans la commune, dont le plus célèbre, le menhir du Camp de César est accessible au public et se trouve dans le parc de la Mairie. C'est le plus gros menhir de Vendée avec un poids estimé de 85 tonnes pour une hauteur hors sol de 7.20 mètres. Au XVIIIe siècle, un érudit l’avait décrit comme faisant partie d’un ensemble de « trois piliers » qui marquait les esprits. Mais d'autres menhirs sont également visibles, face à la ferme de la pierre, où trois blocs - dont deux ont été redressés - forment un petit alignement.
C’est l’histoire d’un plus petit menhir, mais qui pèse cependant plus de 25 tonnes pour une hauteur frôlant les 5 mètres, qui est racontée ici. Ce menhir de la Boilière avait été étudié au début du XXe siècle par Marcel Baudouin, avant d’être recouvert par la terre et la végétation. Ce fut en 1986 qu’une fouille le redécouvrit avant que soit prise la décision de l’exhumer et de le redresser. Cette opération permit de trouver au pied même du menhir des silex, notamment une pointe de flèche, et de mettre en évidence un bloc de granite. Les traces d’un fossé, palissadé, avaient été retrouvées, avant qu’en 2012, une fouille réalisée sur plus d’un hectare mette en évidence une enceinte à fossé interrompu du Néolithique final.
Ainsi un barrage, constitué de segments de fossés ouverts et d’un probable talus palissadé, a-t-il été repéré, fermant un espace de 3 ou 4 hectares au niveau de la confluence de deux ruisseaux. Les chercheurs ont pu ainsi noter la présence de fosses d’implantation de poteaux, deux enclos circulaires, des structures de combustion. Ces opérations ont été encadrées par le Groupement Vendéen de Sauvegarde du Patrimoine Archéologique (GVSPA), créé en 1985, présidé par Gérard Béneteau, auteur d’un grand nombre d’études scientifiques sur ce sujet.
Jean-Clément Martin

Transcription

Xavier Cosse
Il y a quelques milliers d’années, nos ancêtres les gaulois investissaient beaucoup de leur temps et de leur force à fabriquer et à poser des menhirs. La région d’Avrillé, dans le Sud de la Vendée, témoigne de cette activité, on y trouve des mégalithes disséminés un peu partout, certains sont tombés d’eux-mêmes et il faut les relever. Ce qui nécessite aujourd’hui encore, un colossal effort, autant sur le plan technique que sur le plan administratif, la preuve.
musique
(musique)
Journaliste
Dans un champ de maïs de la commune vendéenne d’Avrillé, des travaux titanesques ont permis de redresser un menhir digne d’Obélix. Ce menhir de 27 tonnes est tombé un jour de l’hiver 1962. La responsable, une mare creusée au XIXème siècle, au pied du menhir. En effet, des gens croyaient que l’emplacement de l’eau permettait de guérir des maladies. Il a fallu 24 ans pour remuer les énergies. Ce matin, le menhir de la Boyère a été relevé par deux grues grâce à l’accord du propriétaire du terrain. Un groupe de bénévoles a travaillé d’arrache-pied pour préparer ce relèvement.
Gérard Beneteau
Les travaux ont été assez difficiles du fait de la chute du menhir, donc dans une mare qui se trouvait à proximité. Il a donc fallu déblayer tout d’abord les troncs d’arbres et la terre qui avait été rejetée par-dessus le menhir, et ça nous a demandé quatre mois et demi.
Journaliste
Alors ce menhir, il date de quelle période, on peut le savoir ?
Gérard Beneteau
Oui, c’est assez difficile, malgré tout, dans l’état actuel des recherches, on suppose que les menhirs sont contemporains des dolmens. C’est-à-dire aux alentours de 3000, 3500 avant Jésus Christ, étant donné que certains dolmens sont entourés de menhir. Alors on, pour l’instant, on est, dans l’état des recherches actuelles, on est encore dans les suppositions.
Journaliste
Redresser le menhir n’était que le début de l’opération chirurgicale. Il fallait aussi le stabiliser. Pour cela, le trou de l’ancienne mare a été comblé avec du béton. Beaucoup d’efforts pour ce bloc de granite dont la signification, pour nos ancêtres, nous reste inconnue. Etait-ce un monument religieux, un moyen de marquer un territoire, le mystère demeure. En tout cas, les responsables de l’opération ont veillé à ce que le menhir reprenne exactement sa position initiale. Pendant quelques jours, il devra cependant être haubané en attendant que sèche le béton. Une cinquantaine de menhirs tombés en Vendée pourraient également être relevés. Mais les propriétaires des terrains sont souvent réticents. Peut-être changeront-ils d’avis à la vue de ce menhir.