La scierie Pivetau Bois

02 juin 2010
03m 26s
Réf. 00538

Notice

Résumé :
La scierie Piveteau Bois est une entreprise familiale créée il y a 60 ans pour devenir, aujourd'hui, l'une des plus grandes en France avec 3 sites, en Corrèse, en Pologne et à Sainte-Florence en Vendée. Comme nous l'expliquent ses responsables, la société, avec 550 salariés, maîtrise au mieux le processus de transformation, utilise du bois écocertifié et recycle un maximum ses déchets.
Date de diffusion :
02 juin 2010
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Thèmes :

Éclairage

Bien que le Centre-Ouest ne soit pas, loin s’en faut, la région la plus forestière de France, l’arbre y est cependant très présent à travers de nombreux bois et taillis ainsi que des peupleraies. Cette situation explique la solidité d’entreprises artisanales et industrielles dans la filière de l’exploitation et de la transformation du bois. Cette industrie s’est développée à partir d’un substrat villageois artisanal préexistant à partir de la fin du XIXe siècle qui a répondu à l’essor de la demande régionale pour le mobilier bon marché dans les couches populaires et moyennes de la population, mais aussi pour l’expédition par voie ferrée de caisses d’emballage pour les biens manufacturés ou certaines denrées agricoles ou encore pour la construction navale.
Le reportage tourné en 2010 à la scierie industrielle Piveteau située à Sainte-Florence présente les points forts du secteur en Vendée et met en avant les réalisations propres de cette société qui transforme chaque année 100 000 m3 de grumes et compte parmi les plus gros acteurs français de la filière bois. La société Piveteau a été fondée en 1948 par Pierre Piveteau père en tant qu’entreprise artisanale de menuiserie et de charpente et a entamé l’exploitation forestière en 1954 avec l’acquisition d’une scierie. La société a été refondée en 1971 par Pierre Piveteau fils sous la forme d’une scierie SARL. Elle n’a cessé de se développer depuis près d’un demi-siècle en adaptant son offre à une demande en croissance. C’est ainsi que dès 1984, l’entreprise crée une filiale, la Vendéenne de préservation des bois, dédiée au traitement autoclave des bois afin de permettre les constructions de maisons en ossature bois. Piveteau a également débuté de bonne heure (en 1991) la fabrication du lamellé-collé qui offre une solution nettement moins coûteuse pour le solivage que l’emploi du bois d’œuvre massif pour la réalisation de charpente. La société s’est également intéressée au marché de l’Outre-Mer dès le début des années 1990 et a développé dès 1994 un site de production en Pologne afin de disposer d’une ressource abondante à un moindre coût de main-d’œuvre, tout en rachetant une scierie corrézienne en 2004 pour maintenir une capacité de production sur le territoire national. L’innovation continue d’être au centre des préoccupations de l’entreprise ; celle-ci commercialise ainsi des pellets pour chaudières et poêles à bois dès 2005, produit du bois composite et revend son électricité à EDF à partir de l’usine de cogénération qui a été installée sur le site de Sainte-Florence en 2013.
A l’instar de la plupart des entreprises vendéennes, elle demeure contrôlée par les descendants du fondateur qui en assurent la direction. Le groupe Piveteaubois a ainsi pu se hisser au premier rang national pour la fabrication de piscines en bois, pour la production de granulés et comme imprégnateur par traitement autoclave du bois. Son réseau commercial comprend 15 plateformes de distribution « Vivre en bois » réparties à travers la France.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Présentateur
Les Pays-de-la-Loire, vous ne le savez peut-être pas, eh bien, c’est la deuxième région française de la filière bois. Il n’y a pas forcément beaucoup de forêts chez nous, mais c’est dans le négoce que la région se rattrape, à tel point que les industriels sont devenus des acteurs majeurs. En termes de sciage, de transformation, mais également en termes de recyclage, Thierry Bercault, Sébastien Thomas.
Journaliste
Des camions de grumes ou des billions de bois comme celui-ci, il y en arrive une trentaine par jour chez cet industriel installé à Sainte-Florence en Vendée. Le groupe transforme 100000 mètres cubes de bois par an, c’est l’une des plus grosses scieries françaises. La première opération consiste à enlever l’écorce ; le tronc, une fois dénudé, est ensuite coupé à la bonne longueur. L’opérateur veille à éliminer les défauts et notamment les parties fendues, le bois ressort alors sous forme de planches prêtes à être transformées. Ici, l’on n’utilise que du bois français éco-certifié, du résineux.
Mathieu Foulonneau
Tous ces bois proviennent de forêts françaises, essentiellement donc Vallée de la Loire, donc là en l’occurrence, nous passons des bois du Maine-et-Loire. Parfois nous allons jusqu’à Orléans et ils viennent également parfois de Normandie ou de Bretagne pour quelques uns d’entre eux.
Journaliste
Ici, tous les déchets sont valorisés et c’est sans doute l’une des clés du succès de l’entreprise. Les écorces sont récupérées, triées, et servent de compost ou d’engrais. Quant aux copeaux et aux chutes de bois, ils alimentent les séchoirs ou sont pressés sous vide pour former des granulats de chauffage très efficaces. Bientôt, l’entreprise produira même de l’électricité grâce à la cogénération et elle en revendra les deux tiers à EDF. Bref, chez ces Vendéens, rien ne se perd, tout se transforme.
Pierre Piveteau
Lorsque un mètre cube de bois arrive dans l’entreprise, il en ressort en bois raboté que 0,35 mètre cube, donc 35 % ressort par rapport à un mètre cube de grume. Le reste, c’est de l’écorce, ce sont des copeaux et de la sciure. Donc, ce qu’on cherche à faire, c’est refaire du chiffre d’affaire avec tous les sous-produits qui sortent à côté, qui sont plus importants aujourd’hui que la matière rabotée qui sort de l’entreprise.
Journaliste
Avec les planches, on peut fabriquer des poutres de 13 mètres de long et choisir l’épaisseur grâce à la technique du lamellé collé. Les planches sont d’abord aboutées, c’est-à-dire mises bout à bout pour obtenir la longueur désirée, puis, elles sont empilées, collées les unes aux autres, et pressées jusqu’à former une poutre très solide. Avec la sciure, on peut aussi fabriquer du bois composite, avantage, il est imputrescible, sans écharde et résiste au poinçonnement, mais les puristes diront que ce n’est pas du vrai bois.
Mathieu Foulonneau
Chez nous, c’est deux tiers de bois, issu de notre activité principale, et ensuite, c’est du polypropylène issu du recyclage, pour celui-ci ; ou quand on n’en trouve pas de qualité suffisante, issu de l’industrie chimique directe, mais le polypropylène ne constitue qu’un tiers du bois composite.
Journaliste
En 60 ans, la petite menuiserie familiale a beaucoup grossi. Elle est devenue un des acteurs majeurs de la filière bois, avec 550 emplois et deux autres sites en Corrèze et en Pologne. C’est le fruit d’une gestion saine.
Pierre Piveteau
On n’est pas des financiers, on n’est pas comme dans les grands groupes ou dans les fonds d’investissement. Nous, on travaille pour notre métier, pour développer notre activité en priorité et rester indépendant tant que ce sera possible.
Journaliste
Chez Piveteau, tous les bénéfices sont réinvestis dans l’outil industriel ou distribués aux salariés, car ici, les hommes comptent plus que les machines et le capital.