Fabrication de la coiffe des Sables-d'Olonne [muet]

11 septembre 1968
02m 32s
Réf. 00546

Notice

Résumé :
Une costumière prépare habilement une coiffe sablaise, retrace un motif qu'elle brode ensuite sur la coiffe, repasse celle-ci avant de la disposer sur son modèle, prêt à porter la tenue folklorique vendéenne.
Date de diffusion :
11 septembre 1968
Source :

Éclairage

Cette vidéo muette a toute sa place dans cette fresque puisqu’elle est consacrée à l’un des symboles de la Vendée les plus connus : les coiffes. Dans l’imaginaire, la Sablaise est l’incarnation de la femme vive et élégante, voire impertinente. La coiffe sablaise tout à la fois légère et très complexe, alliant la finesse des broderies à la main avec l’audace de sa conception.
Le modèle présenté ici est le résultat d’une évolution puisque, initialement, la coiffe des femmes de pêcheurs est un simple bonnet sans dentelles, sans fantaisies, lacé derrière la tête et tombant largement sur les côtés, peut-être contre le soleil ou les intempéries. La Frison, plus ouvragée, portée par les « dames » de la ville, était composée de 3 ou 4 rangs de petits cônes superposés en dentelle tuyautée s'élargissant autour de la tête et descendant en dessous de la nuque.
Dans l’un et l’autre cas, les bords furent relevés jusqu'à atteindre le sommet de la tête, les bonnets furent bordés de dentelles, dégageant les côtés du visage. Deux liens d'environ six centimètres de large remplacèrent ce qui protégeait les joues, et de petites oreilles furent plaquées sur les côtés du bonnet. Vers 1880, la calotte vint adhérer à la tête et les petites oreilles devinrent deux ailes relevées parallèlement au sol, encadrant les cheveux savamment dentelés et collés sur le front. Ensuite le « Dallet » de dentelle est placé au-dessus du front et le bonnet devient une véritable coiffe posée sur deux « serre-têtes ». Autour de 1900, les petites ailes montent droites vers le ciel, tandis que la calotte est finement tuyautée. Les liens devenus très larges sont épinglés à hauteur de la nuque et flottent au-dessus des épaules.
Ces coiffes brodées à la main sont de véritables œuvres d'art, pour atteindre, en 1938, quarante centimètres. On a coutume de dire qu’au fur et à mesure que la coiffe montait vers le ciel, tablier, jupe, cotillon et jupon raccourcissaient au-dessus des genoux, mais il faut rappeler que la jupe courte était imposée par la dureté des tâches exécutées par les femmes des pêcheurs, les pieds dans l'eau, que ce soit dans les ports ou lorsqu’elles pêchaient sur la plage ou les rochers.
La belle époque des coiffes fut sans doute entre 1900 et 1914, mais la tradition se perpétue.
Jean-Clément Martin