Exposition Henri Simon

16 décembre 2005
02m 51s
Réf. 00572

Notice

Résumé :
L'exposition "Les Compagnons du Silence", avec dessins et aquarelles réalisés par le peintre Henri Simon en captivité au Stalag de Hoenstein (Pologne), est présentée au Musée Sainte-Croix des Sables d'Olonne, en hommage à l'artiste mort en 1987. Ces croquis et portraits, pleins d'humanité, témoignent du quotidien et de la misère morale des prisonniers et posent la question de l'Art en détention.
Date de diffusion :
16 décembre 2005
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

C’est à l’occasion de la publication des dessins et aquarelles réalisés par le peintre Henry Simon, en captivité au Stalag de Hohenstein, actuellement Olsztynek en Pologne, entre 1940 et 1941, et de l’exposition présentée au Musée Sainte-Croix des Sables-d'Olonne, que cette vidéo rappelle la carrière prolifique de cet artiste vendéen.
Né dans une famille d’instituteurs, à Saint-Hilaire de Riez, en 1910, les dons d’Henry Simon sont reconnus très tôt et encouragés. Elève à l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes, puis de Paris, il expose dès 1929 à Poitiers, est récompensé par des prix et s’installe en Vendée, dans la filiation de Charles Milcendeau, pour s’intéresser aux paysages et aux habitants de la région.
Mobilisé en 1939, fait prisonnier en 1940 et transféré au stalag IB de Prusse orientale, il dessine pour rendre compte de la vie des prisonniers. Revenu en Vendée en 1941, il réalise un album : « Compagnons de Silence » regroupant 20 aquarelles de captivité issues des dessins (environ 500). Le livre publié la première fois en 1992 est ensuite adapté au format vidéo. Le musée polonais d’Olsztynek en expose quelques pièces.
Installé avec sa femme et leurs huit enfants à Saint-Hilaire-de-Riez, Henry Simon, qui s’est converti au christianisme, reprend le rythme de ses expositions d'avant la guerre, à quoi s’ajoutent ses décorations d’édifices publics et religieux, comme les fresques du casino municipal des Sables-d'Olonne, mais aussi des céramiques réalisées avec son épouse Monique.
Son œuvre est primée et exposée à plusieurs reprises en Vendée. Il reçoit notamment le prix Charles Milcendeau en 1978. Il s’éteint en 1987. La bourrine atelier qu’il possédait à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les Rimajures – d’un mot poitevin signifiant dessin, décoration - a été restaurée et confiée aux Amis d’Henry Simon.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentateur
Direction Les Sables-d’Olonne où une expo présente des dessins d’Henry Simon, des dessins d’ailleurs qu’il a réalisés pendant cette captivité.
Présentatrice
Oui, José. Alors en fait, Henry Simon qui avait été interné au stalag de Hohenstein, c’est en Pologne. Alors, en cette année anniversaire de libération des camps de prisonniers, le Musée de l’Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne expose ses dessins réalisés, justement, pendant son enfermement. Alors, des dessins qu’il avait réalisé sur tout ce qu’il pouvait trouver, ça pouvait être des papiers d’emballage, des papiers de récupération. Alors, une oeuvre artistique très belle, vous allez le voir, mais c’est aussi d’une grande valeur historique. C’est un reportage de Sandrine Gadet et Catherine Sani.
(Musique)
Journaliste
Ces dessins, ces aquarelles ont tous été ébauchés ou réalisés par Henry Simon lors de sa captivité. Le peintre vendéen a tout juste 30 ans quand il est fait prisonnier par les Allemands et envoyé dans un stalag en Prusse Orientale. Ses croquis, rapides et efficaces, les portraits de ses compagnons, racontent la misère physique et morale qu’engendre l’internement. Henry Simon transcrit son quotidien avec l’énergie du désespoir. Cette captivité sera, pour lui, une épreuve humaine et artistique déterminante. Dégagé des influences stylistiques de ses maîtres, le peintre se révèle à lui-même. C’est en tout cas ce que perçoit l’une de ses filles, Anne Simon.
Anne Simon
C’est vrai que moi, je ressens une grande liberté au niveau du trait dans ces dessins-là. Il a vraiment quelque chose à témoigner, et je crois que le fait d’avoir cette envie de témoigner donne une force terrible aux dessins. Et dans tous ces dessins, comme dans le reste de son oeuvre, c’est son humanité qui va transparaître.
(Musique)
Benoit Decron
Moi, j’ai voulu cette exposition comme un travail de mémoire, pour montrer à toutes les générations cette chose-là. Mais on a présenté aussi cette chose-là parce que c’est un véritable travail d’artiste, et parce que je crois qu’Henry Simon, jeune artiste vendéen qui sortait de sa Vendée, là, il est tombé dans un domaine, par accident, dans un domaine qui est purement universel, qui est le domaine de la détention. Que fait un artiste en détention ? Que fait-il avec la maladie des autres, leur misère et leur mort ? Et ça, je crois que c’est vraiment un vrai travail d’artiste et que l’artiste est toujours un témoin.
(Musique)
Journaliste
Cette exposition est tout à la fois une leçon d’histoire et un hommage au peintre disparu en 1987. Prolongée quelques semaines encore, elle fera l’objet d’une visite commentée samedi par le conservateur.
(Musique)