Anniversaire de la fondation de l'évèché de Luçon

09 mai 1967
04m 58s
Réf. 00650

Notice

Résumé :
Des manifestations culturelles auront lieu, cet été, pour les 650 ans de la fondation de l'évêché de Luçon. Son abbaye conserve peu de vestiges romans, sinon le croisillon nord de la cathédrale et un des chapiteaux de la nef qui, elle, est du 13e siècle. Le cloître, italianisant, date du 15e siècle, tout comme le chœur, alors que la chapelle Saint-Joseph date, elle, du 18e et les orgues du 19e.
Date de diffusion :
09 mai 1967
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

Ce documentaire précis et pédagogique présente très clairement l’histoire ancienne du bâtiment en expliquant la succession des constructions et des destructions qui l’ont affecté. Il s’agit d’une véritable histoire de la Vendée qui est ainsi donnée en suivant les initiatives des grands féodaux, puis les aléas des guerres de religion, enfin le rôle essentiel du cardinal de Richelieu qui a laissé un souvenir ineffaçable dans cet évêché.
La rupture révolutionnaire est pour la cathédrale à la hauteur de ce qui se passe à ce moment, puisqu’il faut attendre 1840 pour que les travaux de restauration soient achevés.
On ne s’étonnera pas d’entendre les intervenants insister sur les difficultés qu’il y a à retrouver des témoignages précis des époques anciennes, comme sur les impossibilités successives à célébrer ces anniversaires, en 1817 et en 1917.
La présentation de la cathédrale est faite par l’archiviste diocésain l’abbé Delhommeau (1913-2002). Ce grand érudit a laissé derrière lui des travaux historiques et archivistiques qui font date sur la Vendée, notamment pendant la période révolutionnaire.
Jean-Clément Martin

Transcription

(Bruit)
Intervenante
Il fallait se dépêcher de fêter cette fondation parce qu’en 1917, on n’a pu le faire à cause de la Première Guerre mondiale, et en 1817 non plus ; puisque l’Évêché de Luçon, après avoir été supprimé en 1801 par le Concordat, venait d’être restauré en 1817 et d’autres problèmes se posaient à cette époque. L’Évêché de Maillezais n’existe plus depuis 1631 où il a été transféré à Fontenay-le-Comte, puis, en 1648, il a de nouveau été transféré à La Rochelle pour mater les protestants de cette ville.
Journaliste
Alors apparemment, vous avez donné une vigueur juste tout à l’heure très particulière aux festivités que vous organisez, qui vont avoir lieu cet été, je crois ?
Intervenante
Oui, nous avons choisi cette période pour que toutes les personnes du département qui restent encore sur place puissent assister à ces concerts et aux manifestations théâtrales. Et aussi, pour faire profiter aussi tous les touristes de ces manifestations.
Journaliste
Alors, on pourrait demander à l’abbé Delhommeau, qui est un spécialiste de cette région, de venir un petit peu nous en dire quelques mots. Monsieur l’abbé, nous sommes dans le cloître de la Cathédrale de Luçon.
Louis Delhommeau
La Cathédrale de Luçon qui a remplacé au début du XVe, c’est-à-dire 300 ans après, la construction de la nef de l’église, l’ancien cloître roman des moines. De ce cloître roman, il ne reste rien, à moins que ce soit là-dessous, les substructions. Et ça a été construit sur 60 ou 70 ans, en commençant d'abord par cette aile, par le rez-de-chaussée de l’aile qui est là-bas, car l’étage est tout récent. Ensuite, ce côté-là, et enfin, celui-ci, qui est très, qui est très différent du reste car vous avez pu remarquer, il y a de beaux losanges, il y a des pilastres cannelés, d’un décor très italianisant qui marque déjà sa renaissance, tout à fait la fin de, tout à fait la fin du XVIe.
Journaliste
Alors de là à partir de l’époque romane, l’essentiel est dans la Cathédrale de Luçon alors ?
Louis Delhommeau
Ah oui, donc il en reste très peu, juste un tout petit peu au croisillon Nord. On en voit d’ailleurs davantage à l’extérieur qu’à l’intérieur, ils n’ont pratiquement rien conservé de cette cathédrale, ils ont tout mis par terre pour reconstruire plus grand, plus beau.
(Silence)
Journaliste
Mademoiselle [Lainé], nous sommes dans la partie la plus ancienne de la cathédrale de Luçon ici.
Intervenante
Oui, ce monument a été fondé au VIIe siècle, c’était une abbaye bénédictine mais il ne reste aucun témoin visible de cette architecture. Les témoins les plus anciens sont ce chapiteau roman que vous apercevez, qui est très beau d’ailleurs, et qui est un témoin de l’Abbaye Bénédictine du XIIe siècle. Toutefois, avant que ce monument devienne cathédrale, une campagne de travaux avait commencé en mettant le monument au goût du jour. Ainsi, la nef est de la fin du XIIIe siècle, c’est une nef gothique. Au moment où le monument devient cathédrale, la campagne de travaux continue et ainsi, nous avons un choeur du XVe siècle. Mais ce bâtiment fut à nouveau, enfin, fut endommagé par les guerres de religion en 1565 et 1568 et plus tard, en 1622 par les troupes d’un seigneur protestant qui se dirigeaient vers La Rochelle. Ainsi, quand Richelieu prend possession de la cathédrale, il la trouve très endommagée. De lui, il ne reste qu’un mobilier que l’on appelle la Chaire, qui, selon la tradition, lui aurait servie. Au XVIIIe siècle, oui, vous avez la Chapelle de Saint-Joseph qui a une décoration en rocaille très jolie.
Journaliste
Et voilà pratiquement l’histoire de la cathédrale, et les orgues, alors ?
Intervenante
Et les orgues sont très récentes, elles sont du XIXe siècle et le jeu avait été fait par Cavaillé-Coll. À l’heure actuelle, elles sont démontées pour que le jeu soit enrichi.
Journaliste
C’est par conséquent à l’intérieur de cette cathédrale que se dérouleront une partie des…
Intervenante
Des concerts de juin et de juillet.
(Bruit)