Charles Josselin

15 juin 1981
02m 34s
Réf. 00222

Notice

Résumé :

Charles Josselin, élu député socialiste dans les Côtes du Nord, revient sur sa victoire et sur le raz de marée socialiste aux élections législatives. Il estime que cette réussite impose au parti de nouvelles responsabilités.

Date de diffusion :
15 juin 1981
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Personnalité(s) :

Éclairage

En 1981, Charles Josselin profite de la vague rose consécutive à l'élection de François Mitterrand et à la dissolution de l'Assemblée Nationale pour retrouver son poste de député des Côtes du Nord, qu'il avait perdu en 1978.

Charles Josselin est né en 1938 à Pleslin-Trigavou dans les Côtes du Nord. Etudiant en droit, il est ensuite diplômé de Sciences Po Paris. Il démarre une carrière dans le milieu de l'économie et, de 1968 à 1973, il est économiste à la Société centrale pour l'équipement du territoire (SCET). En 1971, il intègre le Parti Socialiste qui, la même année, au congrès d'Epinay, porte François Mitterrand à sa tête. C'est à partir de ce moment que démarre sa carrière politique. En 1973, il se fait élire député des Côtes du Nord, en battant de 51 voix René Pleven qui met alors un terme à sa carrière politique.

Il occupe ensuite ce poste avec discontinuité de 1981 à 1997, étant appelé plusieurs fois au gouvernement lorsque la gauche est au pouvoir. Ainsi, de 1985 à 1986, il est secrétaire d'Etat chargé des transports dans le gouvernement de Laurent Fabius. En 1992, il est rappelé pour occuper le poste de secrétaire d'Etat chargé de la mer dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Il quitte ce poste en 1993 après la victoire de la droite aux législatives. En 1997, il devient ministre chargé de la coopération et de la francophonie dans le gouvernement de Lionel Jospin. Un ministère qu'il garde durant toute la législature. Charles Josselin a été également député européen, maire de Pleslin-Trigavou, sa commune natale, et président du conseil général.

Etienne Mathieu

Transcription

Louis Marie Davy
Charles Josselin, qu'est-ce qui vous vaut, selon vous, une élection dès le premier tour ? Vous vous y attendiez ?
Charles Josselin
Oui, je m'attendais à être élu. Dès le premier tour, c'était moins sûr, mais la poussée, nous la sentions depuis longtemps. Chaque élection avait confirmé cette poussée dans le département des Côtes du Nord. Lors des présidentielles, les résultats avaient été conformes à nos espérances, il était logique que les législatives confirment cette tendance.
Louis Marie Davy
Alors après ce qu'on a appelé l'Etat UDR puis l'Etat Giscard, est-ce que ce raz-de- marée socialiste ne risque pas d'engendrer un Etat PS ?
Charles Josselin
Non je ne crois pas, je voudrais dire d'abord, Pierre Méhaignerie, tout à l'heure, parlait de nos solutions, je crois qu'il était normal, la droite n'ayant plus de solution - la preuve c'est qu'elle n'en a proposé aucune pendant la campagne - que l'électorat se rallie à nos propositions. Cela étant euh, j'attends que de la future assemblée qu'elle ait un comportement moins totalitaire que celui que j'ai vécu entre 73 et 78.
Louis Marie Davy
Mais la position comme, du PS comme parti dominant ne comporte pas de risque à vos yeux ?
Charles Josselin
Non, je crois qu'elle comporte beaucoup de responsabilités, et j'ai pris acte pendant la campagne d'indiquer aux électeurs que socialisme ne voulait pas dire facilité mais solidarité. Et puis maintenant on ne peut plus accuser tel ou tel. Il reste que l'équipe en place est solide, qu'elle dispose maintenant d'une large majorité, que je suis sûr qu'on pourra mener à bien les réformes qu'ont choisi les Français.
Louis Marie Davy
A Hennebont, le, le PS a fait payer à Jean Giovannelli sa signature en faveur de, d'Huguette Bouchardeau, les militants l'ont tout de même plébiscité. Mais je reviens sur ma question, est-ce que le PS au pouvoir ne risque pas de devenir plutôt un parti d'ordre qu'un parti respectant le, la pluralité de la gauche, le pluralisme de la gauche ?
Charles Josselin
Je crois que la composition même du parti socialiste interdit qu'il devienne un parti d'ordre. Il est pluraliste lui-même et trop attaché à l'idée de pluralisme pour vouloir la refuser à la vie politique française.
Louis Marie Davy
Dans une hypothèse favorable au Parti Socialiste, la Bretagne pourrait se retrouver dimanche avec autant de députés de droite que de députés de gauche. La future région Bretagne est-elle à vos yeux capable de se doter demain d'une assemblée régionale de gauche ?
Charles Josselin
Ecoutez, d'après les résultats tels qui viennent d'être indiqués, je crois que, si ce n'est pas demain, après-demain, la Bretagne peut être de gauche elle aussi.