L'architecture rennaise de Georges Maillols

28 août 1998
02m 06s
Réf. 00234

Notice

Résumé :

Hommage à Georges Maillols, mort à l'âge de 85 ans. Arrivé à Rennes en 1947, il a été l'architecte de nombreux logements rennais. "Architecte de la rénovation urbaine", il a notamment construit les "Horizons" et la barre Saint Just.

Date de diffusion :
28 août 1998
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

" Volontairement je ne m'intègre pas aux centres anciens, il vaut mieux trancher et marquer l'époque".

Georges Maillols, né en1913, décédé en 1998, est un architecte de la rénovation urbaine qui se développe après la Seconde Guerre mondiale. Il s'installe à Rennes en 1947 et a profondément marqué la ville en y construisant plus de 10 000 logements. C'est en 1953 qu'il construit une tour de onze étages sur le quai de Richemond. Inspiré par Le Corbusier, il y applique les cinq points d'une architecture moderne : toit terrasse, plan libre, fenêtre bandeau, façade libre et pilotis. Espace, lumière et qualité de vie y sont privilégiés. C'est la première tour de la ville et elle est longtemps restée la plus haute.

En 1968, il construit un élégant immeuble de standing à l'allure de paquebot, la barre Saint-Just. Comme dans ses autres architectures, les éléments sont en béton préfabriqués.

En 1970, l'immeuble Les Horizons répond à la très forte demande de logements. Il est situé dans le quartier Bourg l'Evêque qui a été rasé après la Seconde Guerre mondiale. Il est prévu pour accueillir des jeunes couples et des étudiants car l'université Rennes 2 est proche et compte 480 appartements. Il est constitué de deux hautes tours (99,5m et 96m) accolées qui évoquent un épis de maïs.

Françoise Cocaud

Transcription

Ariel Nathan
« Volontairement, je ne m'intègre pas au centre ancien. Il vaut mieux trancher et marquer l'époque ». Ainsi parlait Georges Maillols. Et il est vrai que les deux tours des Horizons marqueront encore longtemps l'urbanisme rennais. L'architecte, qui vient de disparaître à quatre-vingt cinq ans, a construit plus de dix mille logements à Rennes.
Jean-Yves Chapuis
C'est vrai que Maillols a été l'architecte de la rénovation urbaine, donc à une époque où on détruisait des quartiers et on en construisait de nouveaux sans tenir compte de ce qu'on appelle la forme urbaine. Certes, ça c'est une époque, on ne fait plus ça aujourd'hui. Néanmoins, dans la réalisation de ces nouveaux bâtiments, il y a mis une pâte d'architecte remarquable. Alors que d'autres dans d'autres villes, dans d'autres quartiers ne faisaient pas cet effort architectural.
Ariel Nathan
Maillols arrive à Rennes en 1947. De l'habitat collectif à l'immeuble de grand standing, comme ici à la Barre Saint-Just, c'est toujours l'espace et la qualité de vie qui sont privilégiés. Parmi les réalisations moins connues, cet immeuble corbusien, Quai de Richemont, reconnaissable à ses bow-windows, qui donnent sur la Vilaine. En 1953, avec onze étages, c'est déjà le plus haut de la ville. Cet ouvrage reste une référence pour les architectes d'aujourd'hui.
David Cras
Dans cet immeuble, il y avait un certain nombre des principes du mouvement moderne en architecture, qui sont mis en oeuvre de façon très simple et non doctrinale, Et que je trouve les plus positifs pour les usagers. C'est la fenêtre en longueur qui donne des cadrages toujours très intéressants et un rapport permanent avec l'extérieur aux usagers, et c'est la façon dont on construit l'espace avec la lumière qui pénètre au maximum dans l'intérieur du logement.
Ariel Nathan
Georges Maillols a connu aussi des revers de fortune. Un mauvais revêtement, sur des immeubles de la Zac Patton, lui a coûté très cher. L'architecte a travaillé jusqu'à la fin de sa vie. Pour ceux qui ont travaillé avec lui, c'était un homme modeste, pressé et curieux de toutes les innovations.
David Cras
Il avait surtout une grande satisfaction, c'est quand il recevait des courriers d'habitants ou de locataires, qui tout d'un coup, se rappelant que Maillols était toujours en vie, et pratiquait à rennes, lui envoyaient des petits mots pour lui rappeler combien ils étaient heureux de vivre dans un de ses logements. Je crois que c'était ça son grand plaisir.