Centenaire de la naissance du peintre Yves Tanguy

06 janvier 2000
01m 50s
Réf. 00235

Notice

Résumé :

Centenaire de la naissance du peintre surréaliste breton Yves Tanguy. Le conservateur du musée de Brest évoque l'œuvre de l'artiste et son rôle dans le mouvement surréaliste.

Date de diffusion :
06 janvier 2000
Source :
FR3 (Collection: JT Rennes midi )
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

Le centenaire de la naissance du peintre Yves Tanguy est l'occasion de redécouvrir le peintre au musée de Brest.

Yves Tanguy est né le 5 janvier 1900 à Paris et mort en 1955 aux Etats-Unis. D'origine bretonne, il n'y revient qu'épisodiquement au cours de sa vie, et pourtant sa peinture reste imprégnée d'une ambiance marine. Il commence à peindre en 1923 et sa rencontre avec le surréalisme en 1925 va lui ouvrir un nouvel univers. Ses peintures trouvent leur source dans des rêves éveillés baignés d'une lumière puisée dans son enfance passée à Plestin-les-Grèves puis à Locronan. L'espace du tableau est une scène de théâtre, lieu d'un paysage minéral à l'horizon lointain qui accueille de mystérieux êtres-objets. Il émigre aux Etats-Unis en 1938 et se marie en 1940 à l'artiste américaine Kay Sage. Leur résidence à Woodbury (Connecticut) devient un lieu de rencontres pour des artistes français en exil pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1955, il meurt subitement d'une hémorragie cérébrale. Les dernières volontés d'Yves Tanguy étaient que ses cendres soient dispersées en baie de Douarnenez non loin de Locronan, le village d'origine de sa famille.

Le surréalisme, mouvement artistique, s'est constitué autour d'André Breton en 1924. C'est une méthode de création qui cherche à produire dans l'esprit une vacance totale, et à attendre l'apparition d'images, de murmures. André Breton le définit dans son Manifeste du Surréalisme comme "automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée". Un grand intérêt est porté aux rêves, aux associations d'idées libres, au hasard, à l'humour, aux jeux intellectuels collectifs. A la recherche de l'union du réel et de l'imaginaire, Breton croit "... à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue".

Françoise Cocaud

Transcription

Bernard Le Roux
C'est un petit tableau discret au musée de Brest. Et pourtant, René Le Bihan, le conservateur, y tient comme à la prunelle de ses yeux. Il est signé Yves Tanguy, le plus grand peintre breton du siècle. Surnommé par ses pairs « le plus surréaliste des surréalistes », Tanguy est né il y a cent ans, le 5 janvier 1900.
René Le Bihan
Il y a deux gigantesques peintres surréalistes, il y a Max Ernst et Yves Tanguy. Ca, il n'y a pas.. Les autre sont des fariboleurs, et notamment le plus grand, qui s'appelle Salvador Dali. Bon, ça, c'est de la gnognote. En revanche, des inventeurs de formes, des inventeurs de mondes, il n'y en a que deux, c'est Ernst et Tanguy. Et ceci, tout le monde le sait. En revanche, c'est l'homme qui est inconnu.
Bernard Le Roux
Son père était de Pospoder et sa mère de Plogonnec. Son enfance bretonne, il l'a passée à Plestin-les-Grèves et à Locronan. C'est là qu'il recevait ses amis surréalistes, notamment les frères Prévert. Il commence à peindre en 1923.
René Le Bihan
En 1925, il a rencontré le groupe surréaliste et s'est rendu compte que ce n'était pas du tout des petits paysages qu'il fallait qu'il fasse, mais qu'il fallait qu'il explore ce monde intérieur qui était le sien, et qu'il alimentait par ses souvenirs de l'enfance bretonne.
(Musique)
Bernard Le Roux
Yves Tanguy a émigré aux Etats-Unis en 1938. Des horizons nouveaux qui vont influencer fortement sa peinture. Mort en 1955, ses oeuvres se trouvent aux cimaises des grands musées américains. Ses tableaux sont côtés aujourd'hui entre quatre et huit millions de francs, on ne peut en voir que deux en Bretagne, à Brest et à Rennes.