A Concarneau

11 octobre 1958
03m 24s
Réf. 00286

Notice

Résumé :

La ville de Concarneau, fondée au Moyen Age, est située dans le Finistère Sud. Sa ville close accueille les touristes. Mais la principale activité économique de la ville est son port de pêche.

Type de média :
Date de diffusion :
11 octobre 1958
Source :

Éclairage

Située dans le Finistère sud, Concarneau – Konk-Kerne en breton – a un synonyme : la Ville-Close. Dès le début du XVIIIe siècle, le port vit au rythme des barils de sardines pressées que l'on descend vers le Sud. Aussi, les envois réguliers de ces barils créent des relations, installent des correspondants de commerce et, à la fin de l'Ancien Régime, ce sont les marchands de Concarneau qui régentent la ville et la mer. Des Bordelais, des Basques, des Normands y louent des entrepôts, contribuant ainsi à la prospérité du port. Pendant la Révolution française, la ville est divisée en deux : bourgeois contre matelots. Les marins saluent la Révolution qui abolit les privilèges, mais déchantent quand elle préserve les monopoles. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, après des débuts hésitants, les friteries de sardines se multiplient et Concarneau entre dans la révolution industrielle. Dès 1876, la ville compte dix-huit conserveries qui se concurrencent par le jeu des marques et des sous-marques. Parallèlement à cette intense activité industrielle, le nombre de chaloupes du port ne cesse de croître.

Le début du XXe siècle marque pourtant une période d'arrêt pour le port, la crise sardinière frappant en 1905. Les bateaux ramènent leurs filets vides et les usines s'arrêtent. A la fin de la saison estivale, une fête de bienfaisance est organisée par des artistes de passage dans la ville, les Filets-Bleus, qui permettent une nouvelle fois aux pêcheurs de survivre. Cette période sombre pour la pêche l'est aussi pour les usines de boîtes de conserves, où le progrès n'a pas que du bon : dans une violente émeute, les soudeurs de Concarneau cassent les premières sertisseuses qui les mettent au chômage.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, la pêche au thon apporte un nouveau souffle à la ville. Puis, lors de la Seconde Guerre mondiale, les chalutiers de fer, les armements et les ateliers lorientais investissent la place et les usines tournent à plein. Le ravitaillement y pousse, l'occupant aussi, prélevant un tiers des conserves de poisson. Dans l'immédiat après-guerre, les chalutiers à moteur s'imposent. En une décennie, les captures de poissons sont multipliées par cinq. Concarneau prospère et devient le troisième port de pêche de France.

Les difficultés commencent dès le début des années cinquante, plongeant Concarneau dans une crise qu'elle ne surmonte pas. Les vieilles sociétés se mettent à vaciller, puis, de groupements en fusions, toute la conserverie s'effondre. Le salut vient de la pêche au thon tropical. Aujourd'hui, Concarneau redécouvre un atout primordial : le port et la Ville-Close, site fortifié qui attire chaque année deux millions de visiteurs.

Bibliographie :

- Louis-Pierre Le Maître, Concarneau, histoire d'une ville, Plomelin, éditions Palantines, 2003.

Sklaerenn Scuiller

Transcription

(Musique)
Journaliste
Nous avons, comme vous le savez, profité de la belle saison pour promener nos caméras dans différentes régions de France. Et nous avons entre autres avons arrêté celles de «Répondez monsieur X» à Concarneau. Concarneau est un port de pêche, assez important, du sud du Finistère, pas très loin de Quimper et pas très loin non plus de Lorient. Toute cette côte, dans laquelle on rencontre nombre de criques, d'estuaires, est le secteur par excellence des ports de pêche. Chacun d'eux a sa spécialité. On dit de Douarnenez que c'est un port sardinier, on dit d'Audierne que c'est un port langoustier. Concarneau, actuellement, est un port à plusieurs spécialités. Thonier par tradition, c'est-à-dire pêcheur de thon, et maintenant port chalutier. Sa situation est excellente, au fond d'une baie très profonde. Vous rencontrez dans le port à la fois de gros bateaux, qui font jusqu'à 25 mètres, des bateaux en fer ou en bois, et de tous petits bateaux de 4-5-6 mètres qui sont en général la propriété de vieux pêcheurs retraités, qui s'en vont à quelques miles du rivage pêcher à la traîne le maquereau ou le loup. Tout ça est extrêmement coloré, vivant. Voilà un de ces petits canots qui part à la godille, sagement. Ceux là attendent leur vieux propriétaire, ils ont encore des voiles, ce qui devient malheureusement de plus en plus rare. Quant à la ville même de Concarneau, son histoire date du moyen âge. C'était à l'origine une île, au milieu de l'estuaire d'une rivière, qui commandait tout l'intérieur de cette Bretagne sud, une place forte extrêmement importante. On l'entoura de remparts, à l'intérieur de ces remparts des habitants s'installaient, et il pouvait être selon les cas et selon les ennemis, qui étaient à l'époque essentiellement des Espagnols et des Anglais, ils pouvaient être ravitaillés tantôt depuis la terre par la rivière ou tantôt depuis la mer. Maintenant, la ville close de Concarneau ressemble un peu au Mont Saint Michel. On y rencontre dans les petites rues étroites les mêmes boutiques de souvenirs ou d'antiquités, les mêmes vieilles faïences ou les mêmes petits colifichets à 100 francs pièce.
(Musique)
Journaliste
Les touristes évidemment affluent, surtout en été, même dès le printemps. Mais Concarneau, lorsque la période du moyen âge et jusqu'à Louis XIV fut terminée, Concarneau prit une beaucoup plus grande extension, s'étendit sur les rives même, et devint pendant la guerre, un port de pêche extrêmement important.
(Bruits)