A Rennes, le Centre aéré Dominique Savio

02 juin 1966
04m 27s
Réf. 00375

Notice

Résumé :

La moitié des enfants vivant dans les grands ensembles ne partiront pas en vacances cet été. Pour les accueillir en juillet et août, des centres aérés ont été créés. A Rennes, le centre Dominique Savio propose des animations pour les enfants de 4 à 17 ans.

Date de diffusion :
02 juin 1966
Source :

Éclairage

Le centre aéré Dominique Savio de Rennes ouvre ses portes à la fin des années 1950. Situé au Nord-Est de la ville, son nom rend hommage à un jeune italien particulièrement pieux mort en 1857 à l'âge de quinze ans et qui sera canonisé en 1954 par le Pape Pie XII. Le centre aéré de Rennes est inauguré quelques années après cette canonisation. Les œuvres de jeunesse dédiées à Dominique Savio ont pour objectif de contribuer à l'épanouissement physique des enfants. Dans le centre aéré de Rennes, les jeunes garçons de quatre à dix-sept ans profitent d'une piscine, de larges espaces verts et d'activités multiples encadrées par des professionnels. Ce reportage fait écho aux nombreuses initiatives qui sont mises en place pour les jeunes urbains dans les années 1960.

Pour en savoir plus :

Les loisirs des jeunes ont très tôt fait l'objet d'une surveillance étroite. C'est d'abord l'Eglise qui leur a porté une attention particulière. Dès le milieu du XIXe siècle, l'institution ecclésiastique organise des loisirs collectifs dans un but principalement sanitaire et cultuel. Au début du XXe siècle, c'est le scoutisme, d'origine anglaise, qui fait son apparition en France. Ce mouvement introduit une dimension ludique et éducative aux loisirs des jeunes. Mais très vite, les autorités étatiques souhaitent elles aussi encadrer une jeunesse, qui fait souvent peur. De nombreuses initiatives sont prises comme par exemple la création de salles de sport sous le Front populaire.

Dans les années 1950-1960 en France, la question du temps libre des jeunes, et surtout de leur oisiveté, prend une tournure particulière surtout pour les jeunes vivant dans les HLM (Habitat à loyer modéré). En milieu rural, beaucoup de jeunes travaillent sur l'exploitation de leurs parents mais pour ceux qui habitent dans les cités ouvrières récemment construites, il existe peu de loisirs. C'est dans cette perspective que les centres aérés font leur apparition. Ils permettent d'occuper les enfants et les adolescents qui ne partent pas en vacances pendant l'été.

Dans les années 1980, des centres aérés de proximité font leur apparition pour répondre à de nouveaux besoins. Ces centres accueillent désormais aussi les enfants pendant les petites vacances scolaires et les mercredis.

Jennifer Gassine

Transcription

(Musique)
Journaliste
Depuis quelques années, on le sait, la population, sans cesse croissante, a posé, surtout dans les villes, des problèmes de logement. Alors on a vu se construire un peu partout de grands ensembles, des HLM. Peu à peu s'est créé là un genre de vie nouveau, et cela n'a pas été sans difficultés. Les enfants étaient un peu laissés à eux-mêmes, ils jouaient, et jouent encore, d'ailleurs, dans des espaces réduits. Avec les mois de juillet et d'août qui approchent désormais à grands pas, 50% de ces enfants ne partiront pas en vacances. Ils resteront dans leur ville. Quoi faire ? Tuer le temps comme ils le pourront pendant que leurs parents travailleront. Pourtant, il existe en Bretagne et à Rennes en particulier, des centres aérés prêts à accueillir tous ces jeunes. Ces centres aérés sont-ils connus du public ? Monsieur Quinton, l'un des responsables du centre Dominique Savio à Rennes, nous répond.
Monsieur Quinton
La croissance de la population à Rennes qui est très rapide, a amené une population qui ne connaît même pas l'existence des centres aérés. Mais, d'autre part, les familles qui envoient régulièrement leurs enfants, bien souvent, ignorent ce qui se fait au centre aéré.
Journaliste
Ces centres sont ouverts à tous ?
Monsieur Quinton
Absolument à tous, quelle que soit la situation de famille de chacun, quelle que soit la situation pécuniaire, quelle que soit la situation idéologique. Tous les services du centre aéré sont absolument ouverts à tous.
Journaliste
Quel est l'âge de ces jeunes qui viennent dans les centres aérés ?
Monsieur Quinton
Eh bien, nous avons plusieurs groupes d'âge différents. Nous commençons à les prendre à quatre ans, nous avons un groupe de quatre à six ans que nous appelons le groupe d'été. Ensuite nous avons des groupes de quartier répartis sur le terrain de sept à quatorze ans, et nous avons des groupes d'adolescents et adolescentes de quatorze à dix sept ans.
Journaliste
C'est-à-dire de quatre à dix sept ans, vous recevez tous les jeunes ici s'ils le désirent ? Ici nous sommes au Centre Dominique Savio. Tous les jours, donc, pendant les vacances, les enfants pourront venir s'amuser. Leurs parents, eux, seront tranquilles, garçons et filles étant surveillés par des moniteurs spécialisés. Mais l'an dernier, combien d'enfants sont venus au centre ?
Monsieur Quinton
L'an dernier, il est passé près de 3000 enfants par les deux centres. Ici vous êtes à Dominique Savio, nous avons aussi pour les filles Bernadette Soubirou. Et il y a davantage de garçons que de filles. Et au total, l'an dernier, près de 45 000 journées de vacances ont été prises dans ces centres aérés situés à la porte de Rennes.
Journaliste
Quelles sont les activités qui sont proposées aux jeunes, qui sont mises à la disposition des jeunes ?
Monsieur Quinton
Ces activités sont extrêmement variées en fonction de la qualification reçue par les moniteurs au cours des stages de perfectionnement, une formation qu'on fait en cours d'année. Ils sont obligés d'y accéder. Et ces activités vont depuis les grands jeux à travers les bois, qui sont extrêmement vastes, ici, puisque vous avez un ensemble de dix huit hectares sur le terrain.
Journaliste
Il y a de quoi s'amuser.
Monsieur Quinton
Il y a de la place au [incompris]. On fait donc des grands jeux qui permettent de se dépenser beaucoup dans les bois, on joue évidement au ballon comme partout, mais à côté de ça, on a aussi pas mal d'ateliers qui font du plâtre, de la pyrogravure - qui est très appréciée -, au rotin, corps d'armée, corne transformée en poisson, etc., un peu de bricolage.
Journaliste
Et enfin bien sûr, la piscine.
Monsieur Quinton
Et bien sûr la piscine, et cette piscine qui fait tant de plaisir aux jeunes et qui nous a permis, depuis deux ans, chaque année de distribuer... de permettre à Jeunesse et Sport de distribuer près de 300 brevets de natation. Alors qui vont du simple 25 mètres jusqu'à 3000 mètres.
Journaliste
Oui. Enfin pour les plus jeunes, pour la section de quatre à six ans, est-ce que vous avez, ici, des projets d'avenir ?
Monsieur Quinton
Oui, nous avons des projets en cours de réalisation immédiate. Il s'agit d'un bâtiment que nous construisons, car depuis quatre ans, nous avons ces petits, et nous n'avons pas de locaux, pratiquement, pour les abriter. Et ça a été... ça nous a posé d'énormes problèmes au cours des derniers centres aérés. Et ces locaux actuels de 800 m² vont nous permettre de recevoir dans de bien meilleures conditions tous ces petits.
Journaliste
De plus en plus de tels centres se créent en Bretagne et c'est tant mieux. Ils sont utiles, indispensables même, pour les enfants qui ne sont plus, désormais, livrés à eux-mêmes.