L'ESM Coëtquidan

22 avril 1982
03m 10s
Réf. 00450

Notice

Résumé :

L'ESM, Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr Coëtquidan, forme les officiers de l'armée de terre française. Ces jeunes hommes reçoivent une instruction militaire et un enseignement universitaire de qualité. Leur devise : Ils s'instruisent pour vaincre.

Type de média :
Date de diffusion :
22 avril 1982
Source :
FR3 (Collection: Terroir 22 )
Lieux :

Éclairage

Située sur le site de Coëtquidan, commune de Guer dans le Morbihan, l'École Militaire Spéciale de Coëtquidan est une École Militaire d'enseignement supérieur qui forme des officiers de l'Armée de terre française et certains officiers de la Gendarmerie Nationale. Le site de Coëtquidan accueille aussi deux autres écoles que sont l'Ecole Militaire Interarmes (EMIA) et l'École Militaire du Corps Technique et Administratif (EMCTA). Ces deux écoles forment avec l'ESM, les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC).

Fondée le 1er mai 1802 par le premier consul Napoléon Bonaparte, l'ESM n'a pas toujours été basée dans le Morbihan. Suite à sa création elle s'installa en 1803 au château de Fontainebleau avant de déménager en 1806 à Saint-Cyr l'École dans les Yvelines. En 1940, après la défaite de l'Armée française, l'école s'est encore déplacée, à Aix-en-Provence alors située en zone libre. Temporairement dissoute en 1942 suite à l'occupation de la zone libre par l'armée allemande, l'ESM s'est installée définitivement le 13 décembre 1944 à Coëtquidan où les élèves officiers faisaient déjà des exercices de tirs d'artillerie et des manœuvres avant le début de la guerre. A cette date le camp de Coëtquidan accueille l'ESMIA, l'École Spéciale Militaire Interarme, séparée en 1961 entre l'ESM et l'EMIA, une séparation toujours effective aujourd'hui. L'École Militaire du Corps Technique et Administratif n'est pour sa part créée qu'en 1977. Le camp de Coëtquidan qui était à l'origine un champ de tir d'artillerie, s'étend aujourd'hui sur 5250 hectares et six communes (Guer, Beignon, Saint-Malo-de-Beignon, Campénéac, Augan et Porcaro), suite à l'extension progressive du camp militaire depuis son installation et la construction de nouveaux bâtiments entre 1962 et 1969. En effet, en 1959, le général de Gaulle décida d'y faire reconstruire les bâtiments de Saint-Cyr-l'Ecole qui accueille désormais un lycée militaire.

En un peu plus de deux siècles, l'école s'est imposée comme une institution reconnue de l'Armée Française, comme en témoigne la liste prestigieuse de ces anciens élèves, Charles de Gaulle ou encore Jean de Lattre de Tassigny. Elle a su s'adapter aux évolutions de la société. Par exemple depuis 1983 (promotion lieutenant-colonel Gaucher) l'ESM accueille des élèves officiers féminins. La devise de l'école "Ils s'instruisent pour vaincre" reflète aussi aujourd'hui la volonté de l'école de fournir aux élèves officiers un enseignement militaire mais aussi universitaire. En effet les élèves officiers qui sortent de la formation de l'école avec le grade de lieutenant suite à la cérémonie du Triomphe détiennent aussi le grade de master dans le système de l'enseignement supérieur. Cependant la fin de la formation à l'ESM de Coëtquidan ne signifie pas la fin de la formation des élèves officiers fraîchement promus lieutenants, car elle est suivie d'une année supplémentaire d'enseignement en école d'application dans l'arme que les élèves officiers ont choisi selon leur classement. On retrouve par exemple l'Artillerie à Draguignan, les Transmissions à Rennes ou encore l'Arme blindée cavalerie à Saumur.

Le site de Saint-Cyr Coëtquidan est aujourd'hui une véritable petite ville puisque c'est une communauté d'environ 5000 personnes qui y travaillent ou y vivent, que ce soient des officiers, des élèves officiers ou encore les employés civils et leurs familles. Le camp militaire a d'ailleurs un impact économique très important sur la commune de Guer. Les Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan accueillent aussi le Musée du Souvenir, dont on voit la façade au début du reportage. Depuis 1967, à travers une collection de 9300 objets et de nombreuses œuvres de peinture militaire, ce musée retrace toute l'histoire des officiers et de l'École, depuis l'Ancien Régime jusqu'à nos jours.

Frédéric Martin

Transcription

Instructeur
Présentez armes ! Reposez armes !
(Musique)
Journaliste
Comment cela se passe ici? Vous avez à la fois une formation militaire, mais également tout un aspect important d'enseignement universitaire, pourrait-on dire.
Saint-Cyrien
Eh bien, c'est cela même. Nous recevons à cette école au niveau de l'instruction deux temps forts comme vous venez de le dire, une instruction militaire et ce qu'on peut appeler une instruction de niveau universitaire, où nous passons dans ce domaine pour certains, les historiens, des licences d'histoire, et pour les scientifiques, ils ont au bout de la deuxième année un diplôme d'ingénieur breveté de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr.
(Musique)
Instructeur
Nous formons des officiers. Alors un officier, ce n'est pas quelqu'un qui a, je dirais, la tête ou les jambes, c'est quelqu'un qui a la tête et les jambes. Parce que pour l'éthique d'opération, de guerre que nous préparons, j'espère bien, bien entendu, qu'on n'aura pas à la faire, mais pour ce que nous préparons, il faut que nous ayons des officiers qui soient capables de faire jouer leur cerveau dans des conditions de fatigue, d'activité qui ne sont pas celles, je dirais, d'un universitaire assis derrière son bureau. Si vous voulez, ce sont des conditions très dures. Alors c'est un peu voulu. C'est à ça que nous adaptons, que nous préparons nos gens par le type d'études que nous leur donnons.