Le CNEXO à Brest

15 avril 1972
03m 10s
Réf. 00460

Notice

Résumé :

Le Centre National pour l'exploitation des Océans, le CNEXO, a pour mission de développer la connaissance des océans. Installé près de Brest dans le Centre Océanologique de Bretagne, il mène des recherches en mer et développe une banque de données.

Date de diffusion :
15 avril 1972
Source :

Éclairage

Le CNEXO, Centre National pour l'Exploitation des Océans et ancêtre de l'Ifremer, a été fondé en 1967 sous la présidence du Général de Gaulle dans le cadre de la création de différents organismes de recherche tels que l'ANVAR (Agence Nationale de Valorisation de la Recherche) et l'INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique).

Établissement public à caractère industriel et commercial, le CNEXO a pour objectif de développer et d'accroître les connaissances et les structures de l'océanographie française. Dans ce cadre le CNEXO, dont le siège est situé à Paris, s'est doté de différents outils pour mener à bien cette mission. Parmi ces outils, les trois principaux sont le COB, le centre océanologique de Bretagne, le COP, centre océanologique du Pacifique, et la BOM, base océanologique de Méditerranée.

Le COB, dont il est question dans ce reportage, s'est implanté en 1971 à Plouzané, près de Brest pour plusieurs raisons. En effet d'autres centres océanologiques existaient déjà en Méditerranée avant 1967 et il fut donc décidé de développer la recherche océanographique sur la côte atlantique et sur la Manche. Dans ce contexte plusieurs villes étaient en compétition pour accueillir le centre de recherche, mais Brest présentait de nombreux atouts. La tradition maritime de la ville, la qualité des installations portuaires, la présence de la base de la Marine Nationale, l'existence d'une faculté universitaire, la proximité de laboratoires de recherche maritime comme celui de Concarneau ou encore sa situation géographique qui en fait un point avancé dans l'océan, sont autant de raisons qui appuyèrent le choix de Brest pour accueillir le Centre Océanographique de Bretagne.

Une fois installé, le centre de recherche se voit définir quatre missions principales par le CNEXO. Dans un premier temps l'objectif du centre est de rassembler des chercheurs de toutes les disciplines océanographiques, géologues, géophysiciens, biologistes, climatologues, pour les faire travailler ensemble sur le site. Le COB doit aussi contribuer au développement d'instruments spécialisés permettant aux scientifiques de travailler. Il doit accueillir et servir de base logistique à d'autres instruments de recherche océanographique, comme les navires océanographiques par exemple. Enfin le COB a pour dernière mission de devoir abriter un centre national regroupant une importante base de données océaniques.

Pour mener à bien ces missions, le centre se dote d'importantes infrastructures et d'un personnel spécialisé. Près de 200 personnes, parmi lesquelles on recense une quarantaine de chercheurs, mettent en œuvre les missions définies par le CNEXO. Le personnel s'appuie sur de nombreux équipements, que l'on peut d'ailleurs observer dans ce reportage. Le COB s'appuie notamment sur la collaboration de deux bateaux océanographiques, le Noroît et le Jean Charcot, qui permettent aux ingénieurs et aux physiciens de mener des campagnes de recherche en mer d'une durée de deux à quatre mois. Le centre met aussi à disposition un bassin d'essai de vingt mètres de profondeur qui peut aussi bien servir aux chercheurs qu'aux industriels pour pouvoir tester des petits submersibles. Pour organiser et faciliter le travail des chercheurs, le centre a aussi mis au point un important système informatique, qui en plus de participer à la recherche scientifique, gère une importante banque de données océanographiques en partie constituée par les résultats des recherches du centre. Ces nombreuses données informatiques contribuent à enrichir la banque nationale de données océaniques.

Parmi les programmes pris en charge par le Centre Océanologique de Bretagne, il y a la réalisation d'une cartographie du plateau continental atlantique, des études prospectives des ressources minérales du plateau continental français, des études sur les risques de pollution et les moyen de l'endiguer, ou encore une meilleure connaissance de l'action de l'océan sur la météorologie et sur le climat.

Frédéric Martin

Transcription

Philippe Poiraud
Quant à la recherche proprement dite, elle commence sur la mer.
(Silence)
Scientifique
Pour pouvoir travailler d'une part, pour pouvoir, d'autre part, acquérir vis-à-vis de l'étranger ou de l'extérieur en France, une certaine crédibilité dans nos travaux, il est nécessaire d'avoir très vite une quantité assez importante de données de base acquises en mer lors des campagnes. Ceci veut dire que nous avons dû axer notre effort sur les campagnes à la mer d'une façon un peu particulière et inhabituelle en France, puisque nos chercheurs naviguent, en moyenne, entre deux mois et quatre mois par an selon les disciplines.
Philippe Poiraud
Les chercheurs du COB disposent actuellement de deux unités, le Noroît et le Jean-Charcot. On se souvient entre autres des campagnes Nord-atlante et Neslant 1. Le groupe de technologie et développement industriel dispose pour sa part d'un profond bassin d'essai de vingt mètres de profondeur.
(Silence)
Scientifique 2
On peut donc imaginer dans ce bassin par exemple que des industriels testent pour sa mise au point, un petit submersible télécommandé ou habité. Ceci ne représente évidement qu'un des aspects du travail confié au groupe de technologie et de développement industriel. L'autre aspect est un aspect étude. Nous sommes un groupe d'études de support de la direction générale parisienne, pour le choix et le suivi des opérations techniques que le CNEXO fait en liaison avec l'industrie.
Philippe Poiraud
Il faut préciser que ces moyens d'essai sont réservés non seulement au CNEXO mais aussi à des industriels. Dans l'océanographie enfin, l'informatique a pris sa place avec la Banque Nationale de Données Océaniques.
Scientifique 3
Nous avons deux rôles essentiels : celui de permettre aux différents chercheurs de mettre au point sur cet ordinateur les programmes scientifiques, ce qui, donc, est un outil de travail très important pour leur recherche, et, d'autre part, nous avons la fonction de banque de données, c'est-à-dire de stocker chez nous les données océaniques de tous les domaines, que ce soit la météorologie, l'hydrologie, la biologie, la pêche ou la géologie, et de restituer aux utilisateurs potentiels, à l'aide de consoles d'accès direct, l'information que, nous-même, nous avons collectée dans le centre.
Philippe Poiraud
Une autre fonction est à l'état embryonnaire, celle de documentation qui permet aux chercheurs d'interroger la banque pour prendre connaissance des documents qui les intéressent. Une dernière question : pourquoi ce centre unique en France a-t-il été implanté près de Brest ?
Scientifique 4
D'abord par tradition, c'est un pays très orienté vers la mer. Mais je pense que l'élément primordial est que Brest, à l'extrémité de sa péninsule, est centrée sur le plateau continental français qui représente, pour nous, le premier domaine accessible pour réaliser nos premières grandes entreprises d'exploitation des océans.