La baie de Saint Brieuc

30 août 2006
04m 40s
Réf. 00721

Notice

Résumé :

Avec une mer qui peut se retirer à plus de 7 kilomètres, la baie de Saint Brieuc est la cinquième au monde en ce qui concerne l'amplitude des marées. Une situation exceptionnelle pour la vie animale. Une partie de la baie est d'ailleurs classée réserve naturelle depuis 1998. Visite avec deux animateurs de la Maison de la Baie, Bruno Chrétien qui fait découvrir aux touristes les vasières, et Michaël Quéré qui les initie à l'observation des oiseaux dans les prés salés.

Date de diffusion :
30 août 2006
Source :

Éclairage

Réserve ornithologique majeure dans un milieu maritime préservé, la baie de Saint-Brieuc est l'une des 163 Réserves Naturelles du territoire français. Les Réserves Naturelles composent un réseau d'espaces naturels protégés d'importance nationale ou internationale. Instrument de gestion et de conservation, elles sont sous la responsabilité de l'Etat, et représentent l'un des plus forts statuts de protection en France. La Réserve Naturelle de la Baie de Saint-Brieuc fût créée le 28 avril 1998 afin de protéger l'entité écologique que constitue ce paysage d'interface entre le milieu marin et le territoire continental.

Sur un espace de 1140 ha, délimité à l'est par le Cap Fréhel et à l'ouest par l'île de Bréhat, la Réserve Naturelle de la baie de Saint-Brieuc rassemble tous les milieux caractérisant une baie. Au pied des falaises, dans l'anse d'Yffiniac et l'anse de Morieux, les dunes, les prés-salés et les vasières jouent tous un rôle primordial à l'échelle du fonctionnement écologique de la baie. C'est surtout lorsque la mer se retire que le paysage livre toutes ses richesses, sur l'estran, vaste milieu qui abrite une faune diversifiée.

La maison de la Baie de Saint-Brieuc est engagée dans la sensibilisation du milieu naturel et de la biodiversité, par la réalisation d'animations et de sorties. C'est par exemple l'opportunité de découvrir l'intense vie animale présente en baie. On y rencontre non seulement des mollusques, des vers, et des puces de mer, mais surtout des oiseaux de plus d'une centaine d'espèces. La baie est en effet une réserve ornithologique majeure, abritant près de 50 000 oiseaux en période migratoire.

Pauline Jehannin - CERHIO – Université de Rennes 2

Pauline Jehannin

Transcription

(Bruits)
Fabrice Leroy
Avec une mer qui peut se retirer à plus de 7 km, la baie de Saint-Brieuc est la cinquième au monde en ce qui concerne l'amplitude de ses marée, une situation exceptionnelle notamment pour la vie animale. Une partie de la baie située entre l'anse d'Yffiniac où nous nous trouvons actuellement et celle de Morieux, est d'ailleurs classée réserve naturelle depuis 1998. C'est là que nous allons commencer la balade. Attention où vous mettez les pieds.
(Bruits)
Fabrice Leroy
Aujourd'hui le thème de la visite organisée par la Maison de la baie c'est : Promenons-nous dans la vase. Avant d'aller plus loin, le groupe fait une petite halte pour laisser les chaussures au vestiaire.
(Bruits)
Bruno Chrétien
Je crois le fait d'être pieds nus, ça va vraiment permettre de prendre possession de cette matière, la vase. Si on veut vraiment montrer aux personnes que ce milieu n'est pas sale, et qu'il y a une vie importante, le fait de se mettre pieds nus déjà dedans, c'est... le pas est fait.
Fabrice Leroy
C'est donc les orteils s'exprimant librement, que le contact va s'établir avec ce milieu composé de sable, d'argile et de limon. Quant aux vilaines odeurs, elles viennent de la décomposition des animaux qui vivent et meurent dans la vasière.
(Bruits)
Bruno Chrétien
Alors on va laisser les vers pour l'instant, on va surtout s'intéresser aux coquillages. Tous les mollusques ou presque ont un pied. Ce coquillage va légèrement s'entrouvrir et va faire sortir une partie de son corps blanchâtre, qui est son pied et qui est la forme un petit peu d'une lame de hache et en oscillant de gauche et de droite, il va réussir progressivement à redescendre.
Fabrice Leroy
Le scrobiculaire qui creuse avec son pied, la puce de mer qui fait des bonds, l'hydrobie qui laisse des sillons sur le sable, le ver arénicole qui colmate son terrier, en quelques mètres, c'est toute une faune qui se révèle, une faune cachée à nos yeux mais pas à ceux des oiseaux. Pour attraper les vers, le courlis n'a pas besoin d'une pelle, son long bec recourbé lui suffit amplement.
Bruno Chrétien
Si vous enfoncez deux baguettes droites dans la vase, des baguettes chinoises par exemple, et que on veut pincer le ver qui est tout au fond, vous n'arriverez pas à ouvrir vos baguettes, parce que vous n'arriverez pas à faire ce mouvement là dans le sable. Le courlis, lui, au bout du bec, il a 2 petites parties souples qui vont lui permettre, non pas de faire ça, mais de faire ça, donc il enfonce son bec, il pince le ver, il le sort et là il le mange.
Fabrice Leroy
Peu de risque en revanche de se faire avaler par la baie, il suffit d'un peu de prudence, et de ne surtout pas s'énerver pour libérer ses pieds de la vase.
(Bruits)
Fabrice Leroy
Ces vasières dans lesquelles nous venons de nous offrir une thalassothérapie à peu de frais représentent un formidable garde-manger pour tous les oiseaux qui peuplent la baie de Saint-Brieuc. Ces oiseaux, il est possible de les observer tout au long de l'année. Et pour ne rien rater, l'accessoire indispensable, c'est la paire de jumelles ou la longue vue. A marée montante, les oiseaux se sont regroupés dans les prés salé en fond de baie. Quand la mer redescend, ils viennent chercher leur pitance sur les bancs de sable qui se découvrent.
(Bruits)
Fabrice Leroy
Dans la baie, certains oiseaux vivent à l'année comme le courlis, l'huîtrier pie ou encore le tadorne de Belon, ce canard emblématique du site.
Bruno Chrétien
Ici on a un mâle et une femelle, ils ont tous les deux le même plumage, la seule façon de faire la différence, c'est de regarder la petite bosse, la petite bosse qui est sur le bec vous fait dire que c'est un mâle et une femelle.
Fabrice Leroy
Pendant la période estivale, monsieur et madame tadorne ne sont pas trop dérangés, la fréquentation ailée est au plus bas, de 5 à 10000 volatiles seulement. Une fourchette plutôt large qui traduit les mouvements incessants que connaît la baie.
(Bruits)
Michaël Querré
C'est très souvent qu'on a des oiseaux qui viennent faire, ce qu'on appelle, des haltes migratoires, donc ils viennent faire une pause d'une demi-heure, d'une heure, d'une journée, qui s'arrêtent éventuellement quelques jours, pour continuer leur voyage plus vers le sud ou plus vers le nord.
Fabrice Leroy
Pour les repérer, il faut avoir l'oeil aguerri. La chose sera plus aisée à partir du mois d'octobre. Les migrateurs débarquent en masse et rejoignent les habituelles mouettes et goélands eux aussi pensionnaires à l'année. La population dépasse alors les 50 mille individus, représentant plus de 90 espèces, mais là, pour les observer, le bonnet est de rigueur. Se promener dans la baie pendant que l'eau n'y est pas c'est bien, mais pour la découvrir, vous pouvez également emprunter le GR34, le sentier des douaniers qui surplombe l'ensemble du site au fil des saisons, au fil des marée, vous y trouverez des points de vue sans cesse renouvelés. Belle balade à tous.