Le patrimoine immatériel en Bretagne

12 décembre 2008
02m 12s
Réf. 00761

Notice

Résumé :

Ana Sohier évoque le patrimoine culturel immatériel, dont elle est chargée à Rennes en tant que conseillère municipale. Il est inscrit à la convention de l'Unesco depuis 2003.

Date de diffusion :
12 décembre 2008
Source :
F3 (Collection: JT Rennes soir )
Personnalité(s) :

Éclairage

En 2008, la ville de Rennes montre son fort intérêt envers le Patrimoine culturel Immatériel (PCI) en nommant une conseillère municipale délégué au PCI. C'est une première en France !

Qu'est ce que le PCI ? L'Unesco en 2003 par la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a validé l'idée que le patrimoine n'est pas uniquement du « matériel » c'est à dire des monuments, des oeuvres d'art, etc, mais qu'il peut être «  les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l'artisanat traditionnel ». La France ratifie cette convention en 2006.

Le PCI est donc un héritage vivant qui se transmet de génération en génération et l'objectif de sa sauvegarde est de maintenir la diversité culturelle face à la mondialisation et de favoriser le dialogue interculturel.

Le choix d'Ana Sohier en tant que déléguée au PCI n'est pas neutre puisque cette jeune femme, historienne de formation, est militante à l'UDB et se montre particulièrement sensible à la défense des cultures minoritaires. Le programme qu'elle annonce est toutefois plus large que celui de la sauvegarde de la langue bretonne et gallèse : il s'agit de donner vie à la pluralité des mémoires, englobant ainsi celles des ouvriers, des artisans, des immigrés etc.

Depuis 2008 un groupe de travail animé par DASTUM a proposé l'inscription, sur les listes de l'UNESCO, du fest-noz comme élément représentatif du patrimoine culturel immatériel de Bretagne, ainsi que des chants à écouter et des jeux traditionnels.

Site web :

Le site de l'UNESCO concernant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

Martine Cocaud

Transcription

Présentateur
Voilà et on reçoit ce soir Ana Sohier. Bonsoir, merci d'avoir répondu à notre invitation. Alors vous êtes conseillère municipale à Rennes justement chargée du patrimoine culturel immatériel. Alors s'il vous plaît, expliquez nous ce qui se cache derrière cette appellation barbare ?
Ana Sohier
Oui c'est vrai, c'est un terme un petit peu nouveau, en fait il a été promu par l'UNESCO en 2003 dans une convention qui s'appelle la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Elle a été ratifiée en 2006 par la France, donc maintenant elle est appliquée. Concrètement, déjà le patrimoine culturel immatériel ce n'est pas le patrimoine bâti, ce n'est pas les musées et c'est pas l'archéologie. C'est tout le patrimoine qui est vivant, qui est porté par les gens, c'est la culture des gens, c'est ce qu'ils ressentent, c'est ce qu'ils transmettent, et le but c'est d'aujourd'hui, de faire en sorte que ça soit encore plus reconnu encore plus promu et transmis.
Présentateur
Alors finalement qui va choisir, qui va déterminer ce qui peut être inscrit au patrimoine de l'UNESCO ?
Ana Sohier
Alors la convention dit bien que ce sont les gens qui ont ses pratiques, qui ont ses savoir-faire, qui portent en eux et qui portent ce patrimoine, ce n'est pas des experts qui vont venir dire que telle chose c'est du patrimoine culturel immatériel. C'est aux groupes qui ont des pratiques qui peuvent dire, par exemple, le kan ha diskan qu'on vient de voir c'est du patrimoine culturel immatériel, c'est notre culture et on veut que ça soit reconnu. Et à ce moment là il y a un dossier, on peut télécharger un dossier sur le site de l'UNESCO et l'UNESCO, tous les ans ou tous les deux ans, on verra, ça va venir petit à petit.
Présentateur
Mais il y des milliers et des milliers de traditions, de pratiques culturelles ?
Ana Sohier
Il y en a partout, dans le monde entier. C'est justement pour pouvoir, on est dans une période où il y a une sorte de mondialisation culturelle, les gens se rendent compte qu'on a des identités culturelles chez nous à valoriser à défendre et donc c'est une manière de les porter.
Présentateur
Dernière question, vous êtes Conseillère municipale à Rennes, justement, à Rennes, qu'est-ce que vous pouvez recenser et proposer à l'UNESCO ?
Ana Sohier
Il y a déjà plein de choses qui se font mais on va essayer de faire encore plus de choses, je pense que ce qui est connu de tout le monde par exemple c'est le marché des lices, voilà c'est de la cuisine, c'est de la tradition, voilà je crois que ça on pourrait avoir ça comme emblème à Rennes par exemple.
Présentateur
C'est un exemple concret, merci beaucoup Ana Sohier d'avoir répondu ce soir à notre invitation.