Une identité culturelle bretonne qui s'affirme par l'art
Introduction
Dès le XIXe siècle, les peintres voyagent en Bretagne et s'y installent. Ils sont attirés par les paysages, les scènes typiques d'une région qui s'industrialise plus lentement que le reste de la France. Toutefois la création, souvent réaliste, reste académique. Il faut attendre le début du XXe siècle pour qu'elle soit plus novatrice et qu'elle s'éloigne des stéréotypes par l'apport de l'école de Pont Aven.
Un peu plus tard, des artistes, Bretons d'origine, orientent leur création vers une revendication culturelle et identitaire. Dans un premier temps, c'est par les sujets représentés en peinture et dans les dessins que Mathurin Méheut témoigne de sa région. Ensuite, le groupe de Seiz breur, à la recherche d'un renouveau breton, allie modernité et tradition dans une recherche artistique appliquée.
La Bretagne est consciente de la richesse patrimoniale de son patrimoine religieux et plus particulièrement des nombreuses chapelles. Aussi, à partir des années 50, des associations et des collectivités locales s'engagent à les restaurer et font de certaines des lieux d'exposition d'art contemporain. Cette démarche a fait naître un rapport original entre le patrimoine et l'art contemporain : les curieux découvrant, d'un même œil, statuaires, architecture, mobilier et les œuvres de nombreux artistes.
La Bretagne comme lieu de recherches plastiques : L'école de Pont Aven
La Bretagne accueille dans la seconde moitié du XIXe siècle de plus en plus de voyageurs et les peintres en font partie. Ils sont attirés par un paysage pittoresque : la mer, les rochers mais aussi la forêt et le bocage. Fuyant les salons parisiens et l'art bourgeois du XIXe siècle, les artistes vont particulièrement apprécier la qualité de vie en Bretagne. Ainsi, c'est en 1886 que Paul Gauguin (1848-1903) fait son premier séjour à Pont Aven. Il trouve une nouvelle source d'inspiration dans la rudesse de la vie paysanne qu'il ressent comme un primitivisme. "J'aime la Bretagne. J'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture". Encore impressionniste à son arrivée, il propose rapidement une peinture libérée des contraintes d'imitation du réel et totalement novatrice. Après sa rencontre avec Emile Bernard, il peint en 1888, La vision du sermon ou Le combat de Jacob avec l'ange . Ce sera le point de départ de nouvelles recherches pour un groupe de peintres réunissant Paul Sérusier, Maurice Denis, Maxime Maufra, Emile Bernard. Autour de ce peintre se crée donc l'école de Pont Aven à l'origine de recherches plastiques innovantes. En effet, après les impressionnistes, peintres de la perception immédiate, de la sensation visuelle, les artistes de Pont Aven vont faire de la toile un lieu de réflexion. Le tableau n'est plus ce qu'il est depuis la Renaissance, " une fenêtre ouverte sur le monde ", mais une surface qui accueille matière et couleur. Ainsi l'écrit Maurice Denis : " Se rappeler qu'un tableau avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs dans un certain ordre assemblé."
Tout en gardant la figuration, le motif, en peignant les hommes, les paysages, les peintres de Pont Aven abolissent la perspective, les formes sont simplifiées. Marqués par les estampes japonaises, ils affirment le plan de la toile par un cerne noir autour des masses colorées. Les couleurs sont franches, exacerbées et posées en aplat. Le tableau se détachant d'une représentation réaliste devient plus autonome. On parle alors de synthétisme pour nommer la peinture des artistes de Pont Aven.
Un renouveau culturel en Bretagne
Au début du XXe siècle, les peintres bretons, de plus en plus nombreux, ont la volonté d'affirmer l'identité culturelle de la Bretagne par la création plastique. Des peintres d'origine bretonne après un passage obligé à Paris se recentrent sur leur pays natal.
Le témoin d'une Bretagne sur le point de disparaître : le peintre Mathurin Méheut.
Breton d'origine, c'est à Paris que Mathurin Méheut conduit sa carrière de peintre, d'illustrateur et de décorateur tout en puisant son inspiration dans son pays natal, la Bretagne. Conscient de la disparition imminente d'une identité culturelle bretonne, il parcourt inlassable le pays et croque les Bretons, les saisissant avec justesse. D'un trait affirmé, concis, ses dessins témoignent des vieux métiers, de la pêche, des costumes, des broderies. Des observations précises sont à l'origine de ses illustrations et lui valent des commandes d'éditeurs (une cinquantaine de livres). Coloriste, il utilise la caséine, matière mate au séchage rapide qu'il applique d'un geste vif par larges touches. C'est en 1914 qu'il voyage au Japon grâce à une " Bourse autour du monde " donnée par la Fondation Albert-Kahn. Il y découvre une nouvelle sensibilité artistique qui inaluence alors son expression. Toutefois sa pratique reste autonome et il n'adhère à aucun grand mouvement de l'époque.
Décorateur, il peint des tapisseries mais aussi des décors pour le paquebot Normandie . Il a aussi réalisé des projets pour des faïences qui ont été réalisées à la faïencerie Henriot de Quimper et à Sèvres.
Des artistes pensent à s'organiser pour combattre les clichés dévalorisants. Les Seiz Breur : Une création bretonne aux formes modernes et ancrée dans la tradition.
Formés aux Beaux-arts, c'est surtout dans l'illustration et plus particulièrement la gravure sur bois et dans les arts appliqués que les artistes du groupe Seiz Breur vont s'exprimer. Ils vont dans ces domaines chercher à dynamiser une création typiquement bretonne.
Jeanne Malivel (1895-1926), à l'origine d'un renouveau artistique breton.
Après une formation à l'école des Beaux-Arts de Paris puis dans l'atelier de Maurice Denis, Jeanne Malivel choisit un retour dans sa province natale. Elle a rapidement pris conscience des potentialités de la civilisation bretonne et souhaite transmettre aux Bretons leur appartenance à un passé prestigieux. Elle apprend alors le breton, et de 1919 à 1922, illustre par la gravure sur bois L'histoire de notre Bretagne .
En 1923, alors que se prépare l'exposition universelle de Paris de 1925, consacrée aux arts appliqués, elle crée avec René-Yves Creston, sa femme Suzanne et quelques amis la fraternité des Seiz Breur (Sept frères). A la recherche d'un entraînement collectif, ils essaient de convaincre artistes et artisans de participer à la réalisation d'un pavillon de la Bretagne et souhaitent former un " groupe fraternel d'artistes et d'artisans bretons ". Il s'agit de former le goût du public en proposant des oeuvres nouvelles qui ne soient pas des copies du passé mais l'alliance de la modernité et de la tradition. Jeanne Malivel dessine alors des meubles, des papiers peints, des motifs de broderie, des services de table, des vitraux qui sont réalisés par des artisans locaux. La production du groupe est remarquée et on leur décerne une médaille d'or pour le mobilier.
Jeanne Malivel, régionaliste mais pas autonomiste, devient membre du groupe régionaliste breton. Sa brillante carrière est interrompue par son décès prématuré en 1926.
Les Seiz breur, un groupe créé en 1923 par Jeanne Malivel qui réunit artistes et artisans.
Le 8 septembre 1923 au Folgoët Jeanne Malivel, René-Yves Creston, sa femme Suzanne et quelques amis fondent la fraternité des Seiz Breur (Sept frères). Après avoir étudié à l'école des Beaux-arts de Paris, ils rentrent au pays décidés à moderniser le style classique et stéréotypés des artistes et artisans bretons. L'exposition universelle de Paris de 1925, consacrée aux arts appliqués, est vue comme l'occasion de proclamer le renouveau breton. Et c'est en modifiant le cadre intérieur des Bretons c'est à dire le mobilier, la vaisselle en faïence, les tissus, qu'ils espèrent innover. Ils prennent des motifs traditionnels comme référents, les faisant évoluer vers une sensibilité proche de l'art déco, ornement dépouillé à la recherche du meuble moderne. Le meuble est pensé dans ses lignes et ses formes, loin - selon leurs termes - de la " biniouserie". On refuse les détails décoratifs convenus pour mettre en évidence les lignes de construction des meubles. Pour réaliser les meubles, ils font appel à Joseph Savina, ainsi qu'à Gaston Sébilleau, artisan de Redon réputé pour sa scierie à moteur, pour qu'ils contribuent à la fabrication " d'ensembles d'intérieur bretons modernes, afin de prouver que l'art breton peut et doit se renouveler" (R-Y Creston, 1924). C'est l'école industrielle de Saint Nazaire qui réalise les ferrures des meubles à partir des dessins. Le groupe prône un retour au métier, décidé à " combattre l'horrible camelote parisienne par des modèles soignés et harmonieux". Dans le pavillon de la Bretagne l'ensemble du mobilier obtient une médaille d'or.
Pourtant le décès de Jeanne Malivel en 1926 interrompt l'élan du groupe.
Deux ans plus tard, en 1928, René-Yves Creston fonde l'Unvaniez (union) ar Seiz Breur (UASB) ou Société centrale des artistes bretons mais le redémarrage est difficile. C'est l'Exposition universelle de 1937 qui relance la seconde génération du groupe. R-Y Creston est à la tête du groupe. Délégué à Paris du comité breton d'organisation, il obtient des faïenceries de Quimper la réalisation d'un globe de 1m60 de diamètre à la gloire des marins bretons. Les artistes présentent un appartement, dit synthétique, qui correspond à une famille rennaise moyenne avec le père, la mère et les deux enfants. Toujours ancrés dans la mémoire bretonne, les mobiliers présentés à l'exposition sont pourtant de plus en plus dépouillés et fonctionnels.
Le groupe redynamisé qui intègre progressivement des musiciens, des sculpteurs, éditeurs, ethnologues, résiste à la Seconde Guerre mondiale pour se disloquer définitivement en 1947.
Savina - création de mobilier.
Joseph Savina (Douarnenez 1901-1983) est fils et frère d'ébéniste. Il fait un apprentissage à Tréguier et est diplômé meilleur ouvrier de France. Il rejoint alors le groupe Seiz Breur. Ardent défenseur de l'art populaire breton, il ouvre son propre " atelier d'art celtique ". En 1929, il aménage une boutique dans la même ville permettant au groupe de bénéficier d'un circuit de propagande en Bretagne et de vente hors des boutiques habituelles. Artisan, il va concilier la pratique soignée, le métier et l'esprit nouveau du design. Avec les Seiz Breur, il conçoit des meubles répondant aux nouveaux besoins domestiques. En effet entre les deux guerres, l'habitat évolue, la pièce unique disparaît au profit de pièces à usage spécifique : salle à manger, bureau, chambres... Le groupe s'attache à imaginer des ensembles de meubles. Les éléments décoratifs sont sobres et inspirés de motifs celtiques. Parfois les éléments décoratifs prennent un sens de militantisme. En 1935, R-Y Creston, un artistes fondateurs des Seiz Breur, dessine un buffet et un meuble à une porte dont il confie la réalisation à Savina. Sur le buffet, est ciselé un A (pour Abeozen) en souvenir du fondateur du mouvement Ar Falz, groupe d'instituteurs bretons partisans de l'enseignement en breton. Le meuble est orné d'une faucille et d'une gerbe de blé insérés dans un soleil celtique, hommage de Creston à ses amis décédés en 1935 " Heureux vous qui êtes morts en sachant que la moisson mûrissait et que les moissonneurs ne manqueraient pas après vous ". En 1938, le menuisier réalise un meuble à la demande de Yann Sohier, instituteur, père de l'historienne Mona Ozouf (voir le livre Composition française) avec le motif du mouvement Ar Falz, emblème de leurs actions.
Dans ses meubles, lignes et fonctions sont affirmés dans l'esprit de l'avant-garde. Prisonnier de guerre, il s'adonne à la sculpture sur bois.Il devient après la guerre le praticien de Le Corbusier qu'il a rencontré en 1935. Il participe à une petite cinquantaine de ses oeuvres sculptées estampillées LC-JS puis collabore avec l'architecte en exécutant du mobilier.
Il dirige l'atelier de Tréguier jusqu'en 1970.
Les collectivités locales s'engagent dans la restauration et la conservation du patrimoine architectural breton
Garder la mémoire d'un lieu d'investissement collectif : des chapelles deviennent des lieux d'expositions artistiques.
Le réseau très dense des chapelles de quartier dans les deux tiers occidentaux de la Bretagne est une spécificité de ce territoire. Des paroisses de grande taille ont compté jusqu'à dix chapelles de quartier auxquelles s'ajoutait parfois une chapelle de pèlerinage. Elles desservaient un ensemble de hameaux et rendaient la messe possible aux habitants éloignés d'un centre paroissial même pendant la mauvaise saison. Elles sont accompagnées d'un calvaire et d'un enclos planté d'arbres d'où part un chemin qui conduit à la fontaine. Toutes ont leur pardon. La construction de la majorité de ces bâtiments est postérieure au XIVe siècle même si certains remontent au IXe siècle. L'architecture est de proportions variables et son style évolue du flamboyant au néogothique.
Les chapelles ont longtemps eu une grande autonomie par rapport à l'église paroissiale. Jusqu'à la Révolution, elles avaient un trésorier, choisi parmi les habitants, pour la gestion des offrandes parfois assez importantes. A partir du XVIIe siècle, la paroisse, les recteurs veulent prélever annuellement une partie des dons. Des prêtres sont réticents pour célébrer des petits pardons. La place des chapelles devient moins importante même si elles restent indispensables au culte et au catéchisme des enfants. Au XIXe siècle, l'amélioration de la voirie facilite le transport jusqu'à la paroisse et cela accentue le déclin des chapelles. Beaucoup de chapelles publiques disparaissent.
L'entretien des chapelles qui restent est pendant longtemps problématique : c'est coûteux et paroisses et municipalités s'en rejettent la charge. Beaucoup de ces architectures se délabrent. A partir des années 1950, un mouvement de restauration apparaît. L'Etat et les collectivités locales s'engagent dans la restauration et la conservation du patrimoine. Des associations de quartier se créent et vont même reconstruire des ruines.
Certaines chapelles sont toujours lieux de culte alors que d'autres accueillent la communauté artistique.
C'est en 1992 que la commune de Bieuzy-les-Eaux crée la première édition de L'art dans les chapelles . Des artistes contemporains sont invités à exposer dans ses chapelles. Un nouveau projet culturel voit le jour : organiser la rencontre entre la création contemporaine et le patrimoine religieux.
Par cette initiative, la chapelle demeure un lieu d'investissement collectif. Les visiteurs viennent nombreux voir les œuvres, attirés par l'art contemporain ou par le patrimoine architectural. Le bâtiment a une architecture spécifique et est chargé de son histoire, la perception des œuvres pour le spectateur en est sans doute modifiée. D'autre part la tradition spirituelle du lieu peut être investie dans la pratique artistique.
Rappelons quelques expositions marquantes :
Dans le cadre de L'art dans les chapelles en 2001, la chapelle Saint Nicolas à Saint-Nicolas-des-Eaux expose François Dilasser qui vit actuellement à Lesneven. Autodidacte, c'est à partir des années 70 qu'il se consacre entièrement à la peinture après une carrière professionnelle. Passionné par la peinture, il a regardé les œuvres des maîtres et gardera en mémoire les émotions suscitées.
Ses œuvres semblent d'emblée assez énigmatiques et nous révèlent la liberté de cet artiste par rapport à la forme, la figure, le trait, la technique. Peintre d'intuition, il propose un univers personnel où une représentation s'esquisse. Le dessin domine et se fond dans la matière picturale acrylique. C'est par des signes qu'on approche le réel représenté et on peut alors se laisser aller à l'interprétation.
Le trait est chaotique, faussement hésitant. Le geste de l'artiste est très présent, contrôlé. On ressent une peinture qui doit plus au travail qu'au jaillissement spontané. Un système se répète, se développe. Les œuvres se prolongent et forment des séries. Basculant entre le rudimentaire et l'élaboré, ses peintures transmettent une émotion ressentie pendant leur élaboration. Le tableau devient alors émotion exprimée et suscitée.
C'est à la chapelle Saint Jean de Guern qu'a été exposé Léo Delarue. Sculpteur, Léo Delarue utilise des matériaux de chantier, plâtre, silicone, goudron, fil de métal, résine, zinc. Ils se juxtaposent, se croisent, les différentes textures, les couleurs se rencontrent et créent alors des pièces organiques évoquant peau, chair, corps ouvert. Ce ne sont pas vraiment des figurations mais plutôt des évocations. Des formes tubulaires, des matières comme le silicone, des couleurs renvoient à la circulation de fluides, aux échanges du corps. Les matériaux créent des formes, à cette structure se superpose la couleur qui, appliquée en couches, devient une peau.
Porteuse d'émotion, l'œuvre est attirante et suscite chez le spectateur l'envie de toucher, de retourner les objets troués ou aux matières souples.
Le château de Kerguéhennec devient lieu d'exposition d'art contemporain : Le Frac.
Situé près de Locminé, la château de Kerguéhennec a été construit en 1710 par l'architecte Olivier Delourme pour les frères Hogguer, riches financiers suisses qui vivaient à Paris. Après différents propriétaires, le domaine est acheté par le comte de Lanjuinais en 1872. Voulant en faire sa résidence principale, il entreprend de nombreux travaux. Le bâtiment est modifié par l'architecte Ernest Trilhe, restaurateur des châteaux de Blois et de Fontainebleau. Pour l'aménagement du parc de 170 hectares, Lanjuinais fait appel aux frères Bühler, auteurs du parc de la Tête d'or à Lyon (1854) et du jardin du Thabor à Rennes (1867). Côté sud, la cour d'honneur est transformée en jardin traité à la française tandis que le nord du parc est aménagé à l'anglaise planté d'essences rares. Il abrite également un arboretum qui pourrait être à l'initiative propre du comte. En 1972, le conseil général du Morbihan acquiert le domaine. En 1977, un plan d'eau est creusé à l'emplacement des marais.
C'est en 1986 que la direction régionale des affaires culturelles - Drac - et le fonds régional d'art contemporain - Frac - Bretagne s'associent pour l'aménagement d'un parc de sculptures dans le domaine de Kerguéhennec. Des artistes viennent momentanément habiter le lieu et choisissent un espace dans le parc du château pour leur création. Ils y installent une œuvre ou en créent une in situ .
On peut voir une vingtaine d'œuvres de Richard Artschwager, Richard Long, Markus Raetz, Ulrich Rückriem, François Bouillon, Ian Hamilton Finlay, Carel Visser, Marta Pan, François Morellet, Elisabeth Ballet, Etienne Hajdu, Giuseppe Penone, Tony Cragg, Keith Sonnier, Toni Grand, Malachi Farrell, Harald Klingelholler, Maria Nordman, Jean-Pierre Raynaud et Marina Abramovic ( Voir le site ).
Un centre d'art contemporain est inauguré la même année dans les dépendances du château. Le domaine qui accueille des artistes en résidence ouvre depuis plusieurs années la création à divers domaines artistiques, notamment la musique. Le bâtiment ouest abrite l'Atelier régional de restauration, spécialisé dans la conservation et la restauration des sculptures polychromes du patrimoine public.
Inauguration du domaine de Kerguehennec dans le Morbihan
Le château de Kerguehennec fait partie des nouvelles vitrines du FRAC, fonds régional d'art contemporain. Ce lieu, qui associe le patrimoine architectural avec l'art contemporain, accueille les sculptures de onze artistes, notamment Marta Pan.
Conclusion
Encore très typique à la fin du XIXe siècle, la Bretagne a attiré des artistes et engendré de nouvelles pratiques plastiques. L'art peut être un moyen de témoigner d'une culture spécifique qui tend à disparaître. Plus tard un groupe de régionalistes bretons, les Seiz breur, cherchent à provoquer par leurs œuvres (affiches, mobilier, objets utilitaires) une prise de conscience des Bretons pour leur richesse culturelle et veulent former leur goût. Des artistes contemporains - peintres bien sûr mais aussi romanciers ou poètes - nés en Bretagne, sont conscients de l'influence de leurs origines sur leur pratique. Pour certains il y va même de l'affirmation d'une identité régionale essentielle.
Pierre-Jakez Hélias et Xavier Grall
Sur le plateau d'Apostrophes, Xavier Grall et Pierre-Jakez Hélias débattent de leurs divergences sur la culture, les traditions et la défense de la langue bretonne. Le cheval couché de Grall est une réponse virulente au Cheval d'orgueil d'Hélias.
Mais pour d'autres, il ne s'agit pas d'identités mais plutôt d'imprégnation : celles du paysage breton, de la culture celte qui ressurgissent dans leur création. Pour illustrer ce propos nous pouvons citer deux peintres : Geneviève Asse et Tal coat, mais également des romanciers : Louis Guilloux mais aussi Henri Quefféllec, dont de nombreux livres ont été inspirés de sa Bretagne natale et de la mer.