Parcours thématique

Le patrimoine en Bretagne, vecteur d'identité culturelle

Martine Cocaud, Pauline Jéhannin

Présentation

 Le paysage en Bretagne

Le paysage en Bretagne

Le paysage, territoire en constante évolution, est façonné par l'homme. La Bretagne a essentiellement adapté son paysage aux besoins de l'agriculture. Aujourd'hui, le paysage doit à nouveau se modifier, afin de respecter les attentes des ruraux.

13 mai 1995
08m 02s

Les Bretons « combinent les pièces identitaires qui leur plaisent, au gré de leur inspiration » [1]. Pour Ronan Le Coadic, professeur de sociologie, l'identité est un discours construit par un groupe sur lui-même à partir d'éléments concrets. Discours paradoxal en apparence puisqu'il permet de se voir « semblable et différent ». Aux yeux du sociologue, il semble impossible de trouver des éléments communs à tous les groupes qui vivent en Bretagne - si ce n'est peut-être la consommation de beurre salé - et il en conclut qu'il est sans doute impossible de définir de façon concrète l'identité bretonne au début du XXIe siècle.

Les paysages, la musique, la langue... La télévision en Bretagne offre des témoignages en image de ces éléments du patrimoine culturel qui, à la fin du XXe siècle, mobilisent une majorité de la population de la région. Parce que ces éléments patrimoniaux sont souvent mis en scène et font l'objet de discours et de pratiques construits dans le temps, ils peuvent être perçus comme la manifestation d'un sentiment d'identité partagé.

[1] « Patrimoine et identité », l'association des deux termes a fait l'objet d'un cours public proposé à Rennes 2 par le professeur Jean-Yves Andrieux en 2008. Ce cours disponible sur Internet permet d'approfondir par les regards croisés des spécialistes les rapports qu'entretiennent les deux termes en tenant compte des variations dans le temps et dans l'espace. La construction des identités régionales associée à celle des patrimoines au XIXe et XXe siècle est l'un des thèmes de ce débat d'idées, auquel participe Ronan Le Coadic.

Les paysages

Lors des enquêtes réalisées par Ronan Le Coadic auprès des Bretons sur la question de l'identité, les paysages sont toujours évoqués en premier. Symboles de la région, ces paysages se sont construits au fil des siècles et retracent souvent le cheminement de la population. Avec l'engouement pour le patrimoine naturel, les paysages deviennent de véritables héritages à préserver et à transmettre. Actuellement, l'attachement à ces paysages pittoresques et uniques s'exprime par le souhait de les préserver, parfois dans leur état originel, naturels et sauvages.

Naissance des paysages bretons

L'Ecole de Pont Aven

L'Ecole de Pont Aven

L'Ecole de Pont Aven est un mouvement pictural du XIXe siècle, regroupant des peintres en rupture avec la société bourgeoise. Ainsi Gauguin, Emile Bernard, Sérusier, Filliger ont composé cette école qui a défini une préhistoire de l'art moderne.

03 nov 1978
09m 42s

Dès le XIXe siècle, les paysages de Bretagne, ruraux et maritimes, ont su séduire voyageurs et peintres, à la recherche du pittoresque. On assiste alors à la naissance des paysages de la Bretagne par le regard et la création artistiques. Au début du XIXe siècle, la Bretagne attire les peintres romantiques comme Isabey, qui se sont emparés des images bucoliques du littoral et des campagnes bretonnes. Plus tard, les peintres modernes, comme ceux de l'école de Pont-Aven, se sont également tournés vers la mer et les falaises, tout en puisant également leur inspiration dans les paysages forestiers. Peu après, la publicité du tourisme balnéaire contribue à son tour à la diffusion d'une image idéalisée des paysages de la région, autour des plages de sable fin bordées de pins maritimes.

Attachement à un paysage

Anjela Duval et la terre

Anjela Duval et la terre

Extrait du film de André Voisin. Assise dans l'herbe, un chien sur ses genoux, la poétesse Anjela Duval raconte sa terre, à laquelle elle est profondément attachée.

28 déc 1971
04m 27s
Maria Louyer

Maria Louyer

Sur les bords de la Rance, près de Saint Malo, rencontre avec Maria Louyer, agricultrice et poétesse, qui a publié un recueil de poèmes illustré par des gravures de Bernard Louédin dans les années 1980. Elle raconte à Marie Paule Vettes et Claude Mettra sa vie de "paysan de rivage", son goût pour l'astronomie, ses ancêtres marins ou corsaires...

14 mai 1991
07m 07s
 La fête du cidre à Glomel

La fête du cidre à Glomel

Dans une ferme des Côtes du Nord à Glomel, c'est la fête du cidre. Les pommes sont récoltées, puis mises dans un pressoir afin d'en extraire le jus. La fabrication du cidre se fait en musique, sur des airs de clarinette et d'accordéon.

30 oct 1969
04m 37s
 Le remembrement

Le remembrement

Depuis les années 50, en Bretagne, des opérations de remembrement ont été lancées. Malgré la nécessité d'agir, le remembrement, qui a pour objectif d'améliorer les conditions de travail, déchaîne les passions dans le monde agricole.

03 juin 1976
08m 13s

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les premières craintes de la population bretonne autour de son paysage naissent du remembrement. Le remembrement breton a été tardif mais la marche forcée de la modernisation lui a donné une ampleur rarement atteinte dans les autres régions. Le bocage qui donnait une forte originalité au paysage de la péninsule recule très vite. Cela se produit d'abord dans un scepticisme silencieux mêlé de l'espoir d'une productivité améliorée, mais rapidement des voix opposantes se font entendre sous des formes diverses. Certes, les voix ne seront jamais unanimes car les identités sociales n'ont pas toujours coïncidé avec l'identité culturelle, et des communautés se sont déchirées. Mais l'empreinte que le remembrement a laissé dans les mémoires manifeste - de la part de ceux qui étaient pour et de ceux qui étaient contre - un attachement très fort au paysage bocager, ce qui à nos yeux en fait un objet du patrimoine identitaire.

Prolongements

 A-enep d'an adlodennañ e Treglañviz [Contre le remembrement à Tréglamus]

A-enep d'an adlodennañ e Treglañviz [Contre le remembrement à Tréglamus]

02 déc 1984
01m 35s
Collectage de gwerz

Collectage de gwerz

18 mai 1975
08m 25s
 Le remembrement à Plumelec

Le remembrement à Plumelec

05 nov 1965
04m 54s

Bretagne des bocages

 Le paysage en Bretagne

Le paysage en Bretagne

Le paysage, territoire en constante évolution, est façonné par l'homme. La Bretagne a essentiellement adapté son paysage aux besoins de l'agriculture. Aujourd'hui, le paysage doit à nouveau se modifier, afin de respecter les attentes des ruraux.

13 mai 1995
08m 02s
 Plantation de haies paysagères

Plantation de haies paysagères

Depuis 30 ans, le Conseil Général d'Ille et Vilaine mène une politique de reconstitution du bocage. Des techniciens dispensent leurs conseils à des volontaires qui souhaitent participer à la plantation de haies bocagères.

30 nov 2004
02m 14s

Trente ans après le remembrement, l'écologie revient sur cette transformation radicale, en mettant en avant les apports du bocage à l'environnement. Un reboisement qui tente de tenir compte du paysage et des nécessités économiques démarre doucement dans un cadre associatif le plus souvent. Le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine mène lui aussi depuis 30 ans une politique volontariste de reconstitution du bocage. Sensibles au rôle des haies paysagères pour le ruissellement des eaux et la biodiversité, des agriculteurs participent aux opérations de reconstitution du maillage bocager, tout en réfléchissant à l'amélioration de sa gestion. Dans l'optique de la préservation de la faune et de la flore, ces actions font également le choix de la reconquête d'un paysage rural à forte valeur culturelle en Bretagne. Construction datant de la fin du Moyen-âge jusqu'au milieu du XIXe siècle, le bocage est un paysage hérité. Il a longtemps incarné la Bretagne, et ce n'est pas par hasard si la population se tourne à nouveau vers ce paysage qui incarne une partie du cheminement de la région.

Prolongements

 A-enep d'an adlodennañ e Treglañviz [Contre le remembrement à Tréglamus]

A-enep d'an adlodennañ e Treglañviz [Contre le remembrement à Tréglamus]

02 déc 1984
01m 35s
Collectage de gwerz

Collectage de gwerz

18 mai 1975
08m 25s
 Conférence sur le remembrement à Cérans Foulletourte, Sarthe

Conférence sur le remembrement à Cérans Foulletourte, Sarthe

01 mar 1966
06m 39s

Bretagne maritime

 La pointe du Raz

La pointe du Raz

Le tourisme, notamment les infrastructures, ont défiguré la pointe du Raz. Malgré le mécontentement des commerçants, un programme de réhabilitation est lancé, afin de replanter la lande et de redonner son caractère sauvage à ce site naturel.

22 fév 1994
02m 29s
 Une marina à La Forêt-Fouesnant

Une marina à La Forêt-Fouesnant

A la Forêt Fouesnant, un projet immobilier est au cœur d'une polémique. Malgré les nouvelles orientations ministérielles concernant le littoral, des promoteurs ainsi que le maire souhaitent implanter une vaste marinf, afin de développer le tourisme.

08 juil 1973
05m 51s

Riche de ses paysages littoraux, la Bretagne rencontre un véritable succès touristique à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Au cours des années 70, le tourisme populaire se développe et tandis que les vacanciers se ruent sur les plages, les projets de promoteurs immobiliers envahissent le bord de mer. Le développement de la plaisance et du tourisme rime avec stations balnéaires et infrastructures touristiques. Le paysage littoral, vecteur d'attractivité, devient alors victime de son succès. Rapidement, on reconnaît à quel point certaines infrastructures défigurent ce paysage et l'idée de protection s'impose tout naturellement. La loi Littoral depuis 1986 s'accorde avec le souci des riverains de préserver le rivage des constructions balnéaires et de conserver tant que possible le caractère sauvage de la côte bretonne. La préservation et la remise en état de sites naturels répondent depuis cette date à ces préoccupations environnementales et patrimoniales.

Prolongements

 Une station balnéaire en hiver : Bénodet

Une station balnéaire en hiver : Bénodet

23 mar 1974
06m 08s
La côte vendéenne

La côte vendéenne

31 juil 1976
01m 38s
 Ar sezon o kregiñ e Beg ar Raz [Début de la saison touristique à la Pointe du Raz]

Ar sezon o kregiñ e Beg ar Raz [Début de la saison touristique à la Pointe du Raz]

01 juil 1984
02m 22s

Les langues

Les langues régionales sont largement porteuses d'identité pour la Bretagne. Si tout le monde en Bretagne ne parle pas breton ou gallo, il faut bien reconnaître leur importance dans la spécificité de l'identité de la région.

Depuis les années 70, avec la revendication de l'identité régionale, les langues font l'objet de nombreuses mobilisations et contribuent à la reconnaissance positive de l'identité bretonne. Aujourd'hui, c'est un ensemble de sonorités, de chants, d'expressions, mais aussi une vision du monde et tout un vocabulaire technique qui transitent au cœur de ce patrimoine linguistique et qui sont, malgré l'enseignement et les initiatives en matière de transmission, menacés de disparition.

Breton et gallo

 Petra eo ar brezhoneg ? [Qu'est-ce que la langue bretonne ?]

Petra eo ar brezhoneg ? [Qu'est-ce que la langue bretonne ?]

Orin ar brezhoneg hag e rannyezhoù displeget gant François Falc'hun, kelenner e Skol-Veur Brest. [François Falc'hun, de l'Université de Brest, nous renseigne sur l'origine du breton. Il présente les différents dialectes en montrant leur délimitation sur le territoire, puis des exemples des différentes prononciations sont donnés.]

28 jan 1971
04m 27s
 Parler Gallo

Parler Gallo

A Moncontour, dans le pays du Méné, on parle encore gallo. Région charnière entre la culture bretonne et française, le pays gallo a reçu différentes inaluences culturelles. Ce pays entretient cependant ses propres traditions et sa propre identité.

04 mai 1977
12m 30s
Conte en Gallo par Albert Poulain

Conte en Gallo par Albert Poulain

Lors d'un concert donné en direct de la Maison des Cultures du Monde, Albert Poulain raconte un conte en Gallo, "Jean l'ours".

01 mai 1988
20m 43s

Historiquement, trois systèmes linguistiques distincts sont attestés en Bretagne, le breton, le parler roman ou gallo et le français. Depuis le XVIe siècle, la frontière s'est stabilisée sur une ligne qui va de Saint-Brieuc à Saint-Nazaire, mais selon l'Office de la Langue Bretonne, la langue bretonne ne compte plus que 200 à 250 000 locuteurs en 2010 pour près de 2 millions en 1886 et la langue gallo est parlée régulièrement par 200 à 400 000 personnes. Les langues gallèses et bretonnes perdent des locuteurs, mais toutes deux sont devenues des éléments forts de l'identité bretonne. C'est cet intérêt pour la défense du patrimoine linguistique qui nous semble constituer une identité régionale, même si la pratique semble beaucoup plus difficile.

Reconnaissance de la langue bretonne

Réseaux bretons : la Charte régionale

Réseaux bretons : la Charte régionale

Retour en archives sur le combat pour la reconnaissance de la langue bretonne. Récemment, la charte européenne des langues minoritaires a remis ce thème sur le devant de la scène politique. En partie signée par le gouvernement français, elle a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Josselin de Rohan, Kofi Yamgnane et Yves Le Serre s'expriment sur le sujet.

09 nov 1999
04m 47s

L'identité bretonne, jusque là méprisée, est revendiquée dans les années 70 par une partie de la population. Ce virement de situation est incarné en 1977 par la reconnaissance officielle de la personnalité culturelle de la Bretagne par la charte régionale accordée par le Président Giscard d'Estaing lors de son discours de Ploërmel. Le nouvel engouement porté à la langue va dans le sens de cette reconnaissance. Les pouvoirs régionaux jouent un rôle moteur dans ce mouvement, en s'appuyant sur un large panel d'associations partenaires des cinq départements historiques de la Bretagne (y compris la Loire-Atlantique). Dans les années 2000, la Région demande à la France de ratifier la Charte Européenne des langues régionales et s'engage, aux côtés de nombreuses villes signataires de la Charte « Oui au Breton », dans l'affichage public de sa diversité linguistique en développant une signalétique bilingue. Cette volonté est reprise par le groupe économique «Produit en Bretagne» et par des banques comme le Crédit Mutuel de Bretagne et le Crédit Agricole qui proposent à leurs clients des chéquiers et des distributeurs de billets écrits en breton.

Prolongements

 Pierre-Jakez Hélias et Xavier Grall

Pierre-Jakez Hélias et Xavier Grall

08 juil 1977
12m 05s

Apprendre une langue régionale

 Diwan : skolioù-mamm e brezhoneg [Diwan : des écoles maternelles en breton]

Diwan : skolioù-mamm e brezhoneg [Diwan : des écoles maternelles en breton]

Emgav er skol Diwan gentañ, e Gwitalmeze, evit lidañ deiz-ha-bloaz Yann. [Depuis un an, les écoles maternelles en breton créées par l'association Diwan fleurissent un peu partout en Bretagne. Reportage à Lampaul-Ploudalmezeau, la toute première école du genre, à l'heure du goûter d'anniversaire de Yann.]

23 sep 1978
02m 24s
Hor yez o kreskiñ : ar brezoneg er bak [Le breton au bac]

Hor yez o kreskiñ : ar brezoneg er bak [Le breton au bac]

E trepas ul lise e Brest e komzer gant liseidi yaouank eus bro Leon, eus o implij eus ar brezhoneg bemdez hag eus ar c'hentelioù a heuliont el lise. [Dans le couloir d'un lycée brestois, de jeunes Léonards patientent avant leur épreuve orale de breton au baccalauréat, et expliquent leur rapport à la langue et les cours qu'ils suivent au lycée. ]

01 juil 1971
04m 24s
Al leur nevez e Menez kamm [Stage bretonnant à Menez Kamm]

Al leur nevez e Menez kamm [Stage bretonnant à Menez Kamm]

Er bloavezhioù 70 muioc'h mui a dud yaouank a fell dezho deskiñ brezhoneg, ur yezh n'eo ket bet treuzkaset dezho gant o zud. Rak war ar maez e Breiz Izel tro ar bloavezhioù 50 eo kroget an holl vrezhonegerien da sevel o bugale e galleg. [Dans les années 70 de plus en plus de jeunes désirent apprendre le breton, une langue qui ne leur a pas été transmise par leurs parents. Car depuis les années 50, en Basse Bretagne tous les bretonnants ont commencé à élever leurs enfants en français.]

10 aoû 1972
05m 04s

Les écoles de langue bretonne (DIWAN) ou bilingues (DIV YEZH et DIHUN) issues du monde associatif, soutenues par les collectivités, ont eu un rôle incontestable dans l'affirmation de la culture régionale, le développement de l'usage et de la transmission de la langue. La transmission familiale de la langue bretonne, largement constitutive de l'identité régionale, étant mise à mal au cours du XXe siècle, l'enseignement bilingue est imaginé comme un nouveau moteur de sauvegarde et de diffusion de ce patrimoine linguistique et culturel régional. Seulement 1% des enfants du primaire y sont scolarisés mais elles connaissent encore aujourd'hui un réel développement. L'enseignement du gallo a été plus tardif, toutefois, c'est depuis 2006 une langue régionale facultative au baccalauréat. De plus, les associations KEAVE et UBAPAR (Union Bretonne pour l'animation des pays ruraux) proposent des activités de loisirs en breton ou en gallo. Même si aujourd'hui encore, 206 000 personnes le parlent au quotidien, le breton est toujours menacé, au point d'être classé par l'UNESCO parmi les langues en danger sérieux d'extinction. Les collectivités locales sont aujourd'hui touchées par ce phénomène et tentent d'agir dans le sens d'un soutien par des politiques linguistiques volontaristes.

Prolongements

Oaled ar Vro-Bagan [Le foyer culturel du pays Pagan]

Oaled ar Vro-Bagan [Le foyer culturel du pays Pagan]

23 mai 1973
04m 30s

La langue bretonne à la télévision

 <i>Breiz o veva</i> kinniget gant Chanig Ar Gall [Chanig Ar Gall présente <i>Breiz o Veva</i>]

Breiz o veva kinniget gant Chanig Ar Gall [Chanig Ar Gall présente Breiz o Veva]

Abadenn gentañ Breiz o veva, kinniget gant Chanig ar Gall. [Extrait de la première émission de la collection Breiz o veva, diffusée par la station ORTF de Rennes. Elle est présentée par Chanig Ar Gall, et les commentaires des reportages sont dit par Charlez Ar Gall.]

07 jan 1971
01m 12s
 Ugent vloaz an tele e Breizh [Les vingt ans de la télévision en Bretagne]

Ugent vloaz an tele e Breizh [Les vingt ans de la télévision en Bretagne]

Da vare ugent vloaz ar skinwel e Breizh en deus Fañch Broudig pedet Charlez ar Gall evit kontañ ar bloavezhioù kentañ. [Fañch Broudig revient sur les vingt ans de la télévision en Bretagne. Interview de Charlez ar Gall, un des premiers présentateurs breton, qui raconte comment se sont déroulées les premières années.]

17 juin 1984
05m 40s

Les médias jouent le rôle de la promotion de la langue bretonne, au même titre que les nombreuses maisons d'édition (Skol Vreizh, Emgleo Breiz pour le Breton, Bertaèyn Galeizz, Rue des Scribes Editions pour le Gallo) et la télévision. La télévision participe de ce mouvement de reconnaissance des langues régionales avec plusieurs émissions en breton, depuis la première chronique instaurée en 1964. Les années 70 réservent une place de plus en plus large à la langue bretonne dans la petite lucarne. C'est avec fierté que l'on parle breton à la télévision, média devenu pour les bretonnants un nouveau vecteur de transmission. Cette conquête de la télévision par la langue bretonne témoigne de la volonté de faire vivre et de promouvoir un patrimoine linguistique qui a bien failli disparaître et d'en faire un symbole majeur de la culture régionale.

La musique, la danse et les contes

Les nombreux festivals de musique et de danse dites traditionnelles ainsi que la multiplication des associations qui collectent et transmettent la pratique des traditions orales (contes, chants) témoignent d'un véritable intérêt partagé pour cet héritage culturel, constitutif de l'identité en Bretagne.

Un héritage culturel

Le <i>Barzaz breiz</i>

Le Barzaz breiz

Le Barzaz breizh est une référence littéraire sur la collecte des chants traditionnels bretons. Pourtant des doutes ont été émis sur l'authenticité de cet ouvrage. Donatien Laurent a entrepris des études pour démontrer la véracité des chants.

20 avr 1989
01m 48s

Les premières collectes ont commencé dès le début du XIXe siècle dans le pays bretonnant. La plus fameuse d'entre elles, la collecte réalisée par le vicomte Hersart de la Villemarqué dans le Finistère, affirme la tradition poétique bretonne. L'ouvrage Le Barzaz Breiz, publié dès 1839 et réunissant une part significative de la tradition orale, est rapidement devenu une source de référence sur la question de la tradition orale en Bretagne. Les collectes de chansons populaires mais aussi de pièces de théâtre, contes, proverbes et poésies continuent activement tant en Haute-Bretagne qu'en Basse-Bretagne jusqu'en 1914. Tout ce répertoire va être la base du renouvellement musical des années 60.

Des fêtes aux festivals

 Les Grandes Fêtes Interceltiques et de Cornouailles

Les Grandes Fêtes Interceltiques et de Cornouailles

Les Fêtes de Cornouailles réunissent à Quimper les pays Celtes de Bretagne, d'Irlande, d'Ecosse, du Pays de Galles qui célèbrent leur amitié. Ils défilent dans les rues de la ville en costume folklorique, au son de la musique traditionnelle.

23 juil 1950
02m 06s
 Neuvième édition des Fêtes des Cornemuses à Brest

Neuvième édition des Fêtes des Cornemuses à Brest

A Brest, de la rue de Siam vers le Château, la foule applaudit le défilé de groupes folkloriques, vêtus de costumes traditionnels. Le défilé se termine sur une scène où le pipe-band d'Edimbourg joue de la cornemuse.

07 aoû 1962
01m 01s

Mais dans les années 50 ce sont les concours où se réunissent les bagads qui relancent l'intérêt populaire pour la musique bretonne. Les plus connus sont les fêtes de Cornouailles - on ne parlait pas alors de festival - qui se déroulent à Quimper. Ces regroupements qui à l'origine ne concernaient que la musique bretonne, rassemblent maintenant toute la culture celtique, autour du concept d'interceltisme, et s'ouvrent à de nombreuses musiques du monde. Ces fêtes sont devenues de véritables rendez-vous culturels, rassemblant des milliers de personnes, tout en incarnant l'alliance de la tradition et de la création musicale en Bretagne. Incontournables vitrines de la Bretagne, ces festivités sont certainement l'un des meilleurs vecteurs de promotion du dynamisme culturel de l'identité bretonne.

Prolongements

Festival des cornemuses à Lorient

Festival des cornemuses à Lorient

08 aoû 1972
04m 47s
 Neuvième édition des Fêtes des Cornemuses à Brest

Neuvième édition des Fêtes des Cornemuses à Brest

07 aoû 1962
01m 01s

Collecter la mémoire

Collectage de gwerz

Collectage de gwerz

Extrait du film La mémoire du sabot, de Claude Fléouter et Patrick Camus, qui illustre l'importance des gwerzioù, complaintes traditionnelles bretonnes.

18 mai 1975
08m 25s
Pleudihen : l'association La Boueze

Pleudihen : l'association La Boueze

L'association La Boueze s'intéresse à la sauvegarde de la tradition orale de la Bretagne. Elle recense, filme, enregistre les chants, danses et documents du passé. Yves Defrance, accordéoniste, évoque la conservation et la transmission de cette tradition.

05 nov 1981
03m 50s
 klasker tonioù kozh [collecteur de chansons traditionnelles]

klasker tonioù kozh [collecteur de chansons traditionnelles]

Yann-Fañch Kemener, kaner yaouank, a zastum kanoù ha kontadennoù digant ar re gozh. [Jean-François Quemener, jeune chanteur breton plus connu aujourd'hui sous le nom de Yann-Fañch Kemener, recueille auprès des vieux chanteurs et conteurs de Bretagne tout un héritage culturel de tradition orale].

04 mar 1978
04m 57s
 Chants de la terre

Chants de la terre

Le musicien Jean Francois Quemener est interrogé par Aris Fakinos à propos des passions chantées pendant la période du carême en Bretagne, de son activité en Bretagne, ses soirées, ses concerts, son répertoire profane et religieux, toujours en Breton.

03 avr 1980
06m 26s

Dans les années 70, la Bretagne musicale vit une véritable effervescence en partie liée au renouveau des musiques traditionnelles. Le collectage progresse, rassemblé par l'association Dastum qui œuvre pour que « la musique [...] garde une originalité, une couleur, une identité, tout en s'appuyant sur des sources et non pas à partir de copies de copies, ou par génération spontanée ». Le répertoire s'enrichit des chants de marin (une anthologie des chants de mer est éditée en 1981 par la revue Chasse-marée) et de ceux du sud de la Haute-Bretagne dans les années 80 et 90. La création musicale repose alors sur la redécouverte de cette tradition orale.

Prolongements

 Dastum

Dastum

20 aoû 2002
05m 01s
An ambleudadeg ed du [Le foulage du blé noir]

An ambleudadeg ed du [Le foulage du blé noir]

21 aoû 1989
04m 08s
Le pays Gallo

Le pays Gallo

01 mai 1988
02m 14s

Tradition et création musicale

Alan Stivell [Alan Stivell : barde breton]

Alan Stivell [Alan Stivell : barde breton]

E 1971, n'eo ket c'hoazh Alan Stivell ar soner brudet a sono en Olympia ur bloaz diwezhatoc'h. Met kontañ a ra dija da Charlez ar Gall gant petra, piv, eo bet awenet ha petra eo ar sonerezh, keltiek ha modern, a fell dezhañ kinnig. [En 1971, Alan Stivell n'est pas encore le musicien reconnu qui jouera sur la scène de l'Olympia un an plus tard. Mais il raconte déjà à Charlez ar Gall ce qui l'inspire et quelle est la musique celtique qu'il souhaite composer pour son époque.]

18 mar 1971
02m 58s
Dir Ha Tan [Le groupe vannetais Dir Ha Tan]

Dir Ha Tan [Le groupe vannetais Dir Ha Tan]

Gant o gitaroù ha binvioù-all ha doareoù da ganañ deuet eus ar folk song e ijin ar strollad Dir ha Tan ur sonerezh eus e mare, met sanket don e gwrizioù en hengoun. [Avec des guitares et d'autres instruments de la musique folk, les jeunes Morbihannais de Dir ha Tan inventent une musique ancrée dans la tradition, mais très contemporaine.]

11 avr 1973
03m 41s
Alan Stivell

Alan Stivell

Jacques Chancel reçoit le chanteur Alan Stivell. Il évoque ses harpes celtiques, son père qui refabriqua une harpe celtique, la fabrication de ces instruments, ses débuts, son succès. Il parle du livre de Pierre Jakez Helias, "le cheval d'orgueil", de sa rencontre avec Angelo Branduardi, de la prédominance de la musique américaine.

05 déc 1984
06m 57s

D'autre part, l'affirmation de la singularité du patrimoine musical d'inspiration bretonne va passer par de jeunes chanteurs, amateurs comme professionnels, qui revendiquent une musique actuelle à racines celtiques. Le grand concert d'Alan Stivell à l'Olympia en 1972 reste le symbole public du premier revival . Citons encore Glenmor, Gilles Servat, les frères Molard, Mélaine Favennec, Manu Lann-Huel, les Tri Yann, et beaucoup d'autres. Le second revival des années 80 et 90 ouvre la musique bretonne sur d'autres expériences : jazz et musiques du monde. Le renouveau musical s'accompagne de celui des festoù-noz, qui dans tous les coins de la Bretagne quittent les cours de ferme pour les salles de fête des villages. Loin d'être des spectacles, même si de grands musiciens se révèlent, ils offrent à toutes les générations la possibilité de danser et de festoyer. Cette effervescence musicale est particulièrement originale car elle mêle éléments traditionnels et éléments nouveaux pour produire une culture vivante englobant Haute-Bretagne et Basse-Bretagne. Signe de la vitalité de ce patrimoine culturel, Dastum demande en 2010 l'inscription du fest-noz au patrimoine immatériel de l'humanité.

Prolongements

 klasker tonioù kozh [collecteur de chansons traditionnelles]

klasker tonioù kozh [collecteur de chansons traditionnelles]

04 mar 1978
04m 57s

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