La ville de Montdidier autonome grâce aux énergies vertes

14 septembre 2012
02m 24s
Réf. 00301

Notice

Résumé :

Reportage sur les "énergies vertes" utilisées par la ville de Montdidier dans la Somme. Avec ses 6000 habitants elle compte quatre éoliennes, des champs solaires et une centrale classique est utilisée lors des pics de consommation. L'hôpital est alimenté par une chaudière à bois et l'isolement énergétique des murs des écoles a été renforcé.

Date de diffusion :
14 septembre 2012

Éclairage

"L'avenir s'écrit en vert" peut-on entendre ou lire un peu partout. On serait tenté de dire que le présent devrait l'être tout aussi bien tant la situation devient urgente. Les dernières prévisions du GIEC – le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat – sont en effet alarmantes. Ces spécialistes auprès de l'ONU ont depuis longtemps montré que pour espérer raisonnablement limiter à 2°C la hausse de la température moyenne de la planète d'ici la fin du siècle, il faudrait, d'ici à 2050, diviser par 2 les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ; en fait par 4 celles des pays industrialisés si l'on tient compte du rattrapage des pays en voie de développement. Force est d'admettre qu'on n'en prend guère aujourd'hui le chemin. Les émissions de dioxyde de carbone (C02) - qui n'est pas le seul GES contribuant à l'effet de serre, l'ensemble des polluants étant exprimé en "équivalent C02" - ont atteint 49 gigatonnes (Gt) en 2010 et devraient atteindre 58 Gt en 2020, alors que pour respecter la limite des 2°C, il ne faudrait pas dépasser le seuil de 44 Gt en 2020, pour tendre ensuite vers 20 Gt en 2050 et 10 Gt en 2100...

Dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Kyoto adopté en 1997, la France a inscrit dès 2005 le principe de la division par 4 de ses émissions de GES d'ici 2050. Une telle ambition passe nécessairement par la mobilisation de l'ensemble des acteurs territoriaux.

A ce titre, une petite commune de 6400 habitants du sud de la Somme, Montdidier, constitue un véritable laboratoire grandeur nature grâce à son expérience remarquable en matière de transition énergétique.

Cette politique originale repose sur plusieurs actes majeurs parmi lesquels la signature, dès 2004, d'un contrat de "Ville pilote en maîtrise de l'énergie" entre la régie municipale de la ville, chargée de l'exploitation du réseau de distribution d'électricité basse et haute tension, et la commune, l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), le conseil régional de Picardie ainsi que le Département.

Les économies dégagées ont ainsi permis d'installer un parc public d'éoliennes inédit qui couvre plus de 50% de la consommation électrique de la ville. Son extension est actuellement à l'étude. La mise en place d'un réseau de chaleur à bois permet également d'alimenter plusieurs bâtiments publics (écoles, gymnases collège, lycée, hôpital et centre des impôts) tout en réduisant la facture du chauffage.

Mais toutes ces mesures seraient incomplètes sans l'implication des citoyens eux-mêmes dans ce mouvement. La régie a ainsi mis en place des actions de conseils sur les économies d'énergie et les énergies renouvelables. En association avec l'ADEME et la Région, elle subventionne des équipements de particuliers performants en termes de consommation. Elle finance, en outre, l'acquisition de vélos électriques. Les administrés peuvent aussi constater que le montant inscrit sur leur feuille d'impôts locaux n'a pas augmenté depuis 10 ans.

Montdidier, exception, mais surtout modèle à suivre pour les autres collectivités locales !

Slim Thabet

Transcription

Samuel Etienne
Nous revenons à la question de l’environnement. On vous emmène à Montdidier, en Picardie, une ville de 6000 habitants qui, bientôt, sera totalement autonome en énergie grâce à l’éolien, au solaire et à une chaudière au bois. Un exemple peut-être pour d’autres communes. Regardez ce reportage de Dominique Dumas et Alexandre Dupont.
Dominique Dumas
Montdidier, commune picarde de 6300 habitants, championne des énergies vertes. La ville est, depuis 10 ans, pionnière de la transition énergétique.
Inconnu
Il faut penser à l’avenir de nos enfants, petits-enfants et puis partir sur des énergies propres.
Dominique Dumas
4 éoliennes dans un champ et qui tournent à plein régime couvrent 53 % des besoins électriques de la ville. Des champs solaires photovoltaïques réservés aux pays du sud : un cliché. Car ici, 1200 panneaux vont parfaire le bouquet énergétique. La municipalité ne veut plus dépendre de l’extérieur.
Quignon Le Tyrant§Catherine
On est aussi dans un village de [réductif], c'est-à-dire qu’on se dit que finalement, il faut tenter de trouver des solutions et qu’on ne doit pas être dans le tout consommable, le tout jetable, qu’il y a peut-être une autre approche qui peut être une approche différente.
Dominique Dumas
La régie communale dispose aussi d’une centrale classique pour absorber les pointes de consommation. Son responsable a des idées pour remplacer le pétrole.
Laurent Morelle
Ces moteurs fonctionnent au fuel et donc on peut très bien les imaginer couverture au biocarburant c'est à dire soit de recyclage d’huiles usagées, on va dire, filtrées, et réinjecter cette huile dans les moteurs. Oui, c’est possible.
Dominique Dumas
L’hôpital chauffé par un réseau de chaleur alimenté par une centrale à bois permet des économies de 78 000 euros, soit le quart des dépenses en énergie.
Aymeric Bourbion
Les courbes d’évolution nous laissent justement nous rassurer, nous conforter dans notre position et bien voir qu’aujourd'hui, le gaz a augmenté contrairement au coût du bois qui, lui, a augmenté mais de façon moins importante.
Dominique Dumas
Enfin, l’isolation renforcée des murs des écoles permettra, cet hiver, une économie de chauffage de 60 %. Ces investissements, partagés avec la région, suppriment les taxes locales sur la facture électrique. Et la ville incite aussi financièrement ses habitants à changer ses modes de chauffage.
Amélie Frachon
Ça fait des économies. Et puis aussi changement de mode. On revient au naturel. Mais oui, il y a quelques économies quand même. Le bois coûte moins cher que l’électricité quand même.
Dominique Dumas
Montdidier, ville natale de Parmentier qui rapporta la pomme de terre sera aussi, peut-être, la ville de la révolution énergétique.