Réunion du pôle de compétitivité i-Trans à Amiens

14 décembre 2006
02m 08s
Réf. 00315

Notice

Résumé :

Une centaine de chercheurs et industriels de la région et du Nord-Pas-de-Calais se sont réunis à Amiens pour faire avancer leurs projets. Les pôles de compétence vont permettre d'accélérer les relations entre industriels et chercheurs afin d'aboutir à des projets labellisés. Jean Louis Brugait, directeur de recherche et développement de Faiveley Transport explique qu'il n'aurait pas pensé auparavant de contacter des laboratoires de recherche, Laurent Cebulski, responsable génie des systèmes de production ESIEE trouve son intérêt au système, le contact étant facilité avec les entreprises. Sandrine Darcis, délégation de l'innovation RATP, estime que la structure va permettre de mieux caler les besoins de l'exploitant avec les industriels. 24 projets ont été labellisés explique Yves Ravallard, directeur scientifique du pôle i-Trans.

Date de diffusion :
14 décembre 2006
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Éclairage

Les années 70 marquent un changement profond de paradigme dans la conduite de la politique industrielle française. Du soutien centralisé à de grandes filières nationales structurantes, on s'est progressivement orienté vers la promotion de pôles locaux d'excellence, scientifique et technologique, censés tirer l'économie de tout un territoire en valorisant de ses atouts. La création, en 2004 des pôles de compétitivité, est une des étapes majeures de cette nouvelle politique de soutien à l'industrie.

Le site ministériel dédié les définit comme la concentration"sur un territoire bien identifié et [autour d'] une thématique donnée, d'entreprises petites et grandes, [de] laboratoires de recherche et [d'] établissements de formation. Il[s] [ont] vocation à soutenir l'innovation, favoriser le développement des projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) particulièrement innovants. Il crée ainsi de la croissance et de l'emploi. L'enjeu est de s'appuyer sur les synergies et la confiance créée entre les acteurs par l'intermédiaire de coopération concrète dans des projets collaboratifs et innovants. Il s'agit de permettre aux entreprises impliquées de prendre une position de premier plan dans leurs domaines en France et à l'international" (1).

Fortes de son savoir-faire industriel ancestral et de sa vieille tradition agricole, la Picardie compte trois pôles de compétitivité dont deux sont à vocation mondiale : le pôle "Industries Agro-Ressources" (partagé avec la région Champagne-Ardenne), centré sur la valorisation alternative de la biomasse à des fins industrielles, et, en collaboration avec Nord-Pas-de-Calais, le pôle "i-Trans", consacré aux transports terrestres durables et innovants (ferroviaire, automobile, logistique) ,"UP-Tex", le troisième pôle à vocation nationale, à cheval sur la Picardie et Nord-Pas-de-Calais, est dédié quant à lui aux textiles "innovants".

Pour Paul Terrien, son directeur général, "i-Trans est au carrefour de l'industrie, de la recherche et de la formation supérieure, avec un objectif majeur : favoriser l'innovation collaborative entre les acteurs" (2) comme le montre l'extrait du journal télévisé du 14 décembre 2006 relatif à une des rencontres amiénoises du pôle.

Inauguré en 2005, 176 projets ont été à ce jour labellisés par le pôle selon les indications de son site Internet : 98 projets d'innovation et 64 projets de recherche pour un montant d'environ 390 millions d'euros, 13 projets structurants pour un budget global de plus de 630 millions d'euros, et un projet global de formations. Les activités d'i-Trans étaient partagées fin 2012 à parité entre le ferroviaire et l'automobile, filière elle aussi fortement concernée par les problématiques générales du développement durable et de l'éco-conception (matériaux composites, nouvelles motorisations électriques, électronique de puissance, allégement des véhicules, acoustique et vibrations...etc.).

Parmi les projets d'envergure labélisés, "CADEMCE" constitue une des retombées majeures pour le territoire picard. CADEMCE a pour but de mutualiser les moyens de recherche et développement (R&D) à travers un ensemble de boucles d'essai ferroviaire destinée à tester la qualité de transmission du courant entre caténaires et pantographes en conditions extrêmes (vitesse allant jusqu'à plus de 500 kilomètres à l'heure, température, pression, courants et fréquences variés, hygrométrie...etc.). Il existe deux centres ferroviaires dans le monde, saturés au demeurant, le troisième sera installé en Picardie ; sa mise en service est prévue pour 2014.

(1) consulter http://competitivite.gouv.fr/politique-des-poles-471.html

(2) Propos de Paul Terrien cité dans l'article "i-Trans aiguille l'innovation", Art&MétiersMag, n°356, juin-juillet 2013, p. 25.

Slim Thabet

Transcription

Sylvain Rouil
Ils ont été lancés l’an dernier. 67 pôles de compétitivité financés à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Leur but : faire travailler les régions ensemble sur des domaines innovants. La Picardie, par exemple, s’est attaquée au problème des transports avec son voisin du Nord. Une centaine de chercheurs et d’industriels de la région et du Nord-Pas-de-Calais se réunissaient aujourd'hui à Amiens pour faire avancer leur projet. Isabelle Michel et Frédéric Bordes ont pu assister aux discussions.
Jean-Louis Brugait
La pièce principale du cylindre qui se monte à l’intérieur, un modèle 3D d’une pièce qu’on voudrait étudier également en aluminium.
Isabelle Michel
Pour cette entreprise picarde spécialisée dans la fabrication de système de frein, l’occasion est idéale. Le dialogue s’installe vite et très concrètement avec ce chercheur.
Jean-Louis Brugait
On aurait fait certainement une démarche avec le personnel en interne. On n’aurait pas forcément contacté des chercheurs à l’extérieur. On aurait peut-être contacté des laboratoires principalement pour les essais mais pas pour la recherche.
Laurent Cebulski
On aurait forcément eu cette démarche. Par contre, ça aurait peut-être été moins facile de les aborder dans la mesure où on n’a pas forcément de point d’entrée alors que cet formule d’organisation de rendez-vous est beaucoup plus intéressante puisqu’on est en contact direct avec la personne qui souhaite faire part de ses projets.
Isabelle Michel
Ici, on va droit au but. Des rencontres éclairs mais efficaces. Le pôle de compétence, c’est aussi ça : accélérer les relations entre industriels et chercheurs afin d’aboutir à des projets labellisés.
Sandrine Darcis
On sera les utilisateurs finaux quoi qu’il arrive. Et si on est en amont, je pense qu’on ne va pas se tromper d’objectif, de bien se caler ensemble sur les objectifs qu'a l’exploitant, à la fin, par rapport à ce que pourrait avoir l’industriel. Qu’on soit bien en phase.
Yves Ravalard
Au bout d’une année d’activité, on a labellisé 24 projets qui représentent un investissement de 60 millions d’euros qui vont se réaliser dans les 3-4 ans à venir et qui vont se traduire, dans 5 ans, à peu près, par des produits nouveaux sur le marché.
Isabelle Michel
60 millions d’euros. C’est deux fois plus que prévu. 40 % des projets labellisés I-Trans sont financés par l’Europe, l’Etat et les régions. Le reste, par les entreprises et les laboratoires.