Les hortillonnages d'Amiens

08 juillet 2004
03m 20s
Réf. 00524

Notice

Résumé :

Découverte des hortillonnages d'Amiens. Ce sont des parcelles de terre sur les parties marécageuses de la Somme. Leur existence est ancienne nous rappelle Nisso Pelossof, président de l'association pour la protection des hortillonnages. Les hortillons (maraîchers) ne sont plus que sept dont Daniel Parmentier. Un label, "t'chio légumes des hortillons" a été créé et est apprécié des consommateurs.

Type de média :
Date de diffusion :
08 juillet 2004
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Lieux :

Éclairage

Alimentés par la Somme et l'Avre et couvrant environ 300 hectares, les hortillonnages sont situés à quelques centaines de mètres du centre-ville d'Amiens. S'étendant sur les communes d'Amiens, de Camon, de Rivery et de Longueau, les hortillonnages sont de véritables espaces jardinés entre terre et eau. Visibles du rivage, ils sont accessibles par l'intermédiaire d'embarcations traditionnelles, les "barques à cornet", qui disposent de fonds plats. Les hortillonnages d'Amiens constituent l'un des principaux hauts-lieux amiénois, une singularité qui est devenue un atout touristique pour la ville. C'est à partir du XIXe siècle que les hortillonnages deviennent un véritable objet de visite et d'attention ; ils sont aujourd'hui l'une des principales attractions touristiques, puisqu'ils font partie des trois premiers lieux les plus fréquentés par les touristes, même s'il est toujours délicat d'estimer et de quantifier les flux touristiques.

Le territoire des hortillonnages est fragile, compte tenu de l'enchevêtrement entre terre et eau qui les caractérise, et est soumis aux risques d'effondrement des berges en cas de submersion en période de crue. Il se découpe en parcelles, les "aires", entourées de bras d'eau, les "rieux". Destinées aux cultures maraîchères, les aires ont été totalement aménagées par les hommes, probablement depuis l'époque gallo-romaine. Plans, cadastres et descriptions évoquent, tout au long des siècles, l'existence de ce site exceptionnellement fertile qui fut indispensable à l'approvisionnement de la ville.

Pourtant, la superficie des hortillonnages a fortement diminué au XXe siècle, passant de 600 ha en 1900 à 300 ha aujourd'hui, de même que le nombre des cultivateurs, les "hortillons" qui est passé, dans la même période de temps de 900 à 10.

Comme le reportage le montre, très peu d'"hortillons" exploitent encore aujourd'hui quelques grandes parcelles : les maraîchers ne sont plus qu'au nombre de 7 et seuls 36 ha de parcelles sont cultivables. Ce déclin n'est pas nouveau ; il débute dès les années 1930 ; l'activité maraîchère est alors progressivement et partiellement remplacée par la transformation de ces espaces cultivés en véritables jardins d'agrément dans un territoire de plus en plus urbanisé autour d'eux.

Aujourd'hui, les hortillonnages sont également devenus le support d'un festival lancé en 2010 par des paysagistes, renouvelant une fois encore les fonctions de ce territoire entre ville, agriculture et eau.

Pierre-Jacques Olagnier