La revue "Ciné Critique"

02 décembre 1978
03m 14s
Réf. 00725

Notice

Résumé :

Alice Petit reçoit Jean Pierre Bergeon et Gilles Laprévotte pour leur revue Ciné Critique qui s'élargit désormais à tous les spectacles.

Type de média :
Date de diffusion :
02 décembre 1978
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Éclairage

Ce petit journal hâtivement ronéoté et agrafé, rédigé à fréquence hebdomadaire par des étudiants pour les étudiants de l'université de Picardie, offrant des commentaires très bien informés mais aussi très passionnés sur la qualité des programmes des diverses salles de la ville d'Amiens ainsi que sur la programmation des ciné-clubs universitaires (ciné-club anglo-saxon etc.), aura été une des initiatives les plus originales de la vie culturelle amiénoise dans les années ayant immédiatement suivi la création de l'université de Picardie (1969). Les fondateurs de ces cahiers, s'inspirant des deux grandes revues de cinéma d'alors, les Cahiers du Cinéma (1951) et Positif, (1952) - mais plus explicitement de la première nommée - avaient nom Jean-Pierre Bergeon, Jean-Pierre Marcos, Jean-Pierre Garcia, Gilles Laprévotte, Denis Dormoy etc. Il est d'ailleurs assez remarquable que ces jeunes étudiants aient réussi à faire fructifier sur place leur passion dévorante pour le cinéma. Jean-Pierre Bergeon animera chaque mercredi de 1978 à 1989 la page cinéma dans le journal de FR3 Picardie puis sera journaliste radio à Radio France Picardie ; il est aujourd'hui chroniqueur du Mag Ciné sur France Bleu. Jean-Pierre Garcia a créé puis dirigé jusqu'en 2011 le Festival International du Film d'Amiens. Quant à Gilles Laprévotte, il est devenu le responsable de la programmation cinéma à la Maison de la Culture d'Amiens. Ce phénomène unique en son genre mériterait de faire l'objet d'une étude sociologique. Ces étudiants font en effet partie de la première génération d'étudiants picards ayant fréquenté l'université de Picardie à sa création et ayant pu fédérer leur passion commune pour le cinéma, leur amitié et leur sens de l'entreprise sur le lieu même de leurs études. Leur prosélytisme fut d'ailleurs si contagieux qu'ils donnèrent l'idée aux enseignants de l'université (Faculté des Langues) d'ouvrir un enseignement optionnel de cinéma dès le début des années 80. C'est très logiquement aussi que des membres de Ciné-critique furent à l'initiative du Festival International du Film d'Amiens fondé en 1980.

Jacques Darras

Transcription

Alice Petit
… si on lit Cinécritique, puisque maintenant, la douvelle formule de Cinécritique, Jean-Pierre Bergeon se consacre à tous les spectacles sur Amiens.
Jean-Pierre Bergeon
Exactement. Et d’ailleurs, dès notre prochain numéro qui paraîtra le mercredi 6, et que vous trouverez dans toutes les bonnes maisons de la presse, nous parlerons de toute la quinzaine culturelle à venir et du chanteur André.
Alice Petit
Que vous avez rencontré aujourd'hui.
Jean-Pierre Bergeon
Que j’ai rencontré à cette occasion, bon, sur lequel nous ferons une page complète. Et aussi, de tous les autres programmes, cinéma, théâtre, tout ce qui se passe sur la quinzaine à Amiens.
Alice Petit
Alors Jean-Pierre, on parle de la nouvelle formule, mais ça serait, je crois nécessaire, de raconter l’histoire de Cinécritique. Parce que c’est une longue histoire, de longue passion.
Jean-Pierre Bergeon
Oui, ce sont de longues passions, et c’est une belle histoire. C’est un peu un conte de fée qui tourne bien, d’ailleurs, parce qu’effectivement, ça a commencé il y a près de 7 ans. C’était, disons, des amis qui étaient passionnés de cinéma sur leur ville, et qui avaient décidé, comme ça, un petit peu spontanément, de parler de ce qu’ils aimaient, de parler par la voie de la presse, mais une voie de la presse assez sympathique puisqu’elle ne faisait pas appel à la publicité, etc. Et donc, nous voulions faire partager vraiment cet amour pour le cinéma et défendre le cinéma nous aimions sur la ville. Il en avait besoin.
Alice Petit
A la fois, vous sentez qu’il y avait un manque d’information sur le cinéma et puis aussi, peut-être, qu’il y avait des films qu’on ne pouvait pas voir et qu’il fallait absolument dire, en parler, de ces films.
Jean-Pierre Bergeon
Voilà, c’est cela. En général, nous sommes assez déçus par l’ensemble de la programmation qui est faite sur Amiens. Et même les bons films qui passent sont souvent noyés dans le reste et les gens ne sont pas informés. Donc nous voulions défendre ces films-là et nous voulions aussi promouvoir un peu d’autres films. Alors essayer dans le cadre de Cinéclub, de séances un peu parallèles, de montrer ces films aux Amiénois. Je crois que c’est un mouvement qui se développe énormément, cette année, qui a pris une très très grande ampleur.
Alice Petit
Oui, il y a beaucoup de Cinéclubs à Amiens, et ça, bon, il faut signaler. C’est important. Ils ont un rôle important. Gilles Laprévotte, parlez-nous un peu, vous, de la nouvelle formule, de son élargissement, et pourquoi cela a été nécessaire ? Parce que ça demande un travail supplémentaire.
Gilles Laprévotte
Oui. C'est-à-dire que cette année, effectivement, nous avons décidé d’élargir la revue à de nouvelles rubriques. Ainsi, théâtre, musique, exposition. Je crois que c’est parti d’une double exigence, à la fois par rapport à un manque d’information assez général dans la presse sur ces activités culturelles, et d’autre part aussi, et je crois que c’est beaucoup plus important, à un manque d’engagement dans certains papiers. Soit ces papiers n’existent pas, soit ce ne sont absolument pas des papiers d’opinion. D’ailleurs, je pense, sans trop nous faire plaisir, que cette nouvelle formule intéresse beaucoup les gens pour l’instant.
Alice Petit
Alors donc des papiers d’opinions, des papiers passionnés, et quand même, en même temps, une bonne information sur tout l’ensemble de ce qui peut se passer. Alors qu’est-ce qu’on peut voir ce soir à Amiens, par exemple au cinéma pour ne parler que du cinéma ?
Jean-Pierre Bergeon
Evidemment, ce soir, il n’y a pas de séance parallèle alors rabattons-nous sur les séances commerciales. Disons ceux qui n’auront pas vu L’arbre aux sabots doivent aller le voir. Pour ceux qui l’ont vu, je crois qu’ils peuvent essayer le film de Claude Sauté, une histoire faussement simple, parce qu’en fait, elle est bien compliquée sur la vie quotidienne. Bon, c’est les petits essais qui peuvent faire envie, je crois, en attendant des meilleurs jours peut-être.
Alice Petit
Voilà pour les rendez-vous de ce soir.