L'Observatoire de Saint Michel de Provence
Notice
En 1958, l'observatoire astronomique de Haute-Provence, installé à Saint-Michel dans les Alpes de Haute-Provence, dispose du télescope le plus puissant d'Europe occidentale. Visite des installations.
Éclairage
En 1958, date du reportage, le télescope de Saint-Michel - 193 cm de diamètre - est un des plus puissants d'Europe. L'installation de cet observatoire astronomique en Haute-Provence, sur la commune de Saint-Michel, est liée à la création du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) par le gouvernement du Front Populaire. Le choix du site fut décidé le 9 novembre 1936 par un comité scientifique présidé par le physicien Jean Perrin, et les travaux commencèrent peu après. La deuxième guerre mondiale ralentit fortement le développement de l'observatoire, jusqu'à l'entrée en service en 1958 du télescope 193. Le choix du site s'explique par les qualités climatologiques de ce plateau calcaire, loin des villes et de leur pollution lumineuse (ce qui n'était plus le cas de l'observatoire de Marseille, situé sur le plateau Longchamp, complètement enserré par la ville). La fréquence des nuits claires au ciel bien dégagé permet des observations sur plusieurs jours consécutifs. Par la suite, trois autres télescopes (152 cm, 120 et 80 cm) sont venus compléter le dispositif d'observation grâce à l'action de Charles Fehrenbach (1914-2008), membre de l'Académie des Sciences, directeur de l'observatoire de Haute-Provence (1943-1983) et professeur à l'Université de Provence (1948-1983).
Le télescope du reportage est de type réflecteur, qui utilise des miroirs pour collecter et focaliser la lumière sur l'oculaire. Plusieurs découvertes ont eu lieu à Saint-Michel sur les objets du système solaire ou les planètes extra-solaires.
De nos jours, les observatoires astronomiques les plus importants dans le monde, sont installés dans des sites de haute altitude (Chili, Hawaï) où la transparence et la qualité de l'air justifient l'implantation de télescopes géants par le diamètre (plus de dix mètres pour les plus récents). Toutefois, un observatoire comme celui de Haute-Provence continue à jouer un rôle de complément pour les astronomes français quant aux observations supérieures à deux ou trois nuits, pour les essais instrumentaux, et la formation des astronomes et techniciens.
Bibliographie :
G. Aillaud, Y. Georgelin H. Tachoire, (dir.) Marseille, 2600 ans de découvertes scientifiques, tome III, Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, 2002.
Charles Fehrenbach, Des hommes, des télescopes, des étoiles, Préface de Hubert Curien, Paris, Vuibert, 1990.