Les vignobles varois
Notice
La Communauté Européenne a adopté une limitation de production des vins. Les viticulteurs varois s'inquiètent de l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans le marché commun. Certains viticulteurs ont commencé à arracher leurs vignes et les jeunes hésitent avant de s'installer.
Éclairage
Le reportage se situe à la veille de l'entrée effective dans la Communauté Economique Européenne de deux pays producteurs de vins, l'Espagne et, dans une moindre mesure, le Portugal. Les décisions de limitation de production prises par la CEE à Dublin pour faire face à un effondrement du prix des vins de table entraînent oppositions et inquiétudes. Annoncées par le présentateur en début du journal télévisé, les oppositions à cet accord de Dublin semblent être nombreuses parmi les représentants des professions viticoles et les partis politiques (notamment le Parti Communiste, depuis longtemps hostile à l'élargissement de la CEE).
Le président du syndicat des Côtes de Provence analyse les conséquences de cette limitation : obligations de distiller les surplus, arrachages de vignes, retard d'installation de jeunes agriculteurs, avec en arrière-plan, la question de la rémunération des viticulteurs. En fait, ce responsable viticole tient des propos ambivalents en réponse aux questions directes du journaliste : il redoute la concurrence des vins espagnols, mais reconnaît qu'ils sont bons ; il discute les conditions de concurrence inégale, mais reconnaît qu'elle peut être bénéfique si elle se traduit par une amélioration de la qualité. En fait, ses propos reflète une opinion partagée dans le Var, où l'inquiétude semble plus mesurée. C'est que le vignoble varois est en cours de reconversion, il a d'ailleurs obtenu le passage des Côtes de Provence en AOC en 1977 et celui des Côteaux varois en VDQS en 1984 (Vins de Qualité Supérieure, la catégorie à laquelle appartenaient les Côtes de Provence auparavant). Sous la houlette des responsables comme André Garnoux qui présidera le syndicat des Côtes de Provence durant douze ans, jusqu'en 1992, l'appellation est en plein essor. Profitant de l'engouement pour le rosé dont elle est le leader mondial, sa production tourne autour de 750 000 hectolitres (dont 75 % en rosé). Le syndicat, qui rassemble 56 coopératives et 340 domaines (surtout dans le Var, mais aussi dans les Bouches-du-Rhône), joue la carte de l'exportation et de l'image touristique de la région. Il s'apprête à ouvrir La Maison des Côtes de Provence, au bord de la RN7, aux Arcs-sur-Argens. L'évolution vers la qualité est donc bien engagée.
Bibliographie :
Association régionale des professeurs d'histoire et de géographie-Université de Provence, Le territoire régional Provence, Alpes, Côte d'Azur, Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1992.
Revue Méditerranée, notamment André de Réparaz, "Un vignoble méditerranéen français : l'exemple du Var"), n° 3-4, 2003 (Lucien Tirone et alii, "La région Provence-Alpes-Côte d'Azur à l'aube du XXIe siècle").