Le futur parc du mont Pilat

08 août 1968
01m 25s
Réf. 00001

Notice

Résumé :

Le mont du Pilat deviendra dans quelques années parc naturel régional. Il deviendra le lieu de promenades dominicales des Lyonnais et des Stéphanois.

Date de diffusion :
08 août 1968
Source :

Éclairage

Territoire de moyenne montagne culminant au crêt de la Perdrix à 1 432 mètres d'altitude, le massif du Pilat est situé sur les contreforts orientaux du Massif Central, à l'ouest de la région Rhône-Alpes, dans le département de la Loire. Barrière naturelle entre les fleuves Rhône et Loire, il a constitué une frontière entre les provinces du Vivarais, du Lyonnais, du Forez et du Velay tout en ouvrant, par ses cols facilement accessibles à la belle saison, des voies de communication entre les vallées du Rhône et de la Loire. Au XIXe siècle, sa proximité avec Saint-Étienne lui permet de bénéficier du développement économique de la région stéphanoise, notamment des industries métallurgie et textile : au moulinage, établi dès la fin du XVIe siècle, s'ajoutent alors le tissage de soieries et de rubans, la fabrication de tresses et lacets... Dans la seconde moitié du XXe siècle, la désindustrialisation fragilise le territoire, les communes agricoles se dépeuplent et la pression foncière, autour des petites villes, s'intensifie.

C'est dans ce contexte qu'est créé le Parc naturel régional (PNR) du Pilat, labellisé le 17 mai 1974. Dès l'après-guerre, le délégué du Touring Club de France de Saint-Étienne, Claude Berthier, convaincu de l'intérêt touristique du massif pour les habitants de Saint-Étienne et de Lyon, développe le projet d'un parc national, poursuivi dans les années 1960 par l'un des députés de la Loire, Bernard Muller. Au même moment, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), créée en 1963, est missionnée pour mettre au point une formule moins contraignante que celle des parcs nationaux. A l'automne 1966, elle organise à Lurs-en-Provence les journées nationales d'études sur les parcs naturels régionaux, où le concept de PNR est défini autour de trois principes : protéger la nature et les sites sur des territoires suffisamment vastes, animer des secteurs ruraux en difficulté, équiper les grandes métropoles en espaces naturels de détente. Le décret du 1er mars 1967 instituant les parcs naturels régionaux définit deux catégories : le parc "proche de la cité" et le parc "éloigné" ; c'est sur ce dernier modèle qu'est conçu le parc du Pilat, avec pour vocation première l'accueil des citadins.

Le court reportage de l'ORTF, diffusé en août 1968, rend compte de l'avancement du projet. Aussi bien par les images que par le commentaire, le futur parc est présenté essentiellement comme un terrain de récréation et de loisirs pour les Lyonnais et les Stéphanois, sans allusion à sa mission de protection de la nature, un lieu propice à la contemplation de magnifiques panoramas symbolisée par l'image d'une lunette d'approche. C'est en quelque sorte un paysage désincarné : les marques de la présence humaine, villages, chapelle, statue de Vierge, sont bien montrés – jusqu'à l'émetteur de télévision, élément bien peu naturel qui, grâce à une réglementation souple, perdurera et couronnera le parc naturel régional - mais à aucun moment n'apparaissent ni ne sont cités les habitants des lieux ou leurs activités.

Florence Charpigny

Transcription

(Musique)
Journaliste
Dans quelques années, la vaste zone des Monts du Pilat sera devenue, en vertu d’un décret de 1er mars 67, parc naturel régional et ses vastes forêts et ses praires et ses rivières aménagées et facilement accessibles, le rendez-vous des habitants de la métropole Lyon-Saint Etienne.
(Musique)
Journaliste
Ce parc naturel régional dont les structures réglementaires plus souples que celles des parcs nationaux permettront la résidence secondaire, la pêche et la chasse, s’étendra sur 6 cantons du département de la Loire, soit 20 communes et près de 15 000 ha. Contrefort oriental du Vivarais, le massif est boisé à 63 % et les essences forestières qu’on y trouve représentent une très grande variété.
(Musique)
Journaliste
Et le tout restera couronné bien sûr par l’émetteur de télévision, actuel but de la promenade dominicale. Les études préliminaires sont déjà, grâce aux nombreux spécialistes, assez avancées. Et on ne désespère pas de voir avant la fin de l’année la publication de la charte du parc, son acte de naissance en quelque sorte.