Le tricentenaire du voeu des échevins

26 mars 1943
47s
Réf. 00061

Notice

Résumé :

A l'occasion du tricentenaire du voeu des échevins, les fidèles montent, en une longue procession, à la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon.

Type de média :
Date de diffusion :
26 mars 1943

Éclairage

Cette courte séquence consacrée à la montée vers Fourvière d'une foule de Lyonnais anonymes, femmes, hommes, clercs (notamment de jeunes religieux portant soutane et rabat) évoque la trois centième commémoration du vœu prononcé le 12 mars 1643 par les échevins de Lyon dans le but d'éloigner la peste. Ils s'engageaient à ériger deux statues de la Vierge et à monter à Fourvière chaque année le 8 septembre pour offrir, au cours d'une messe, un écu d'or et sept livres de cire blanche. Le corps municipal consacrait ainsi le rôle de la colline de Fourvière comme pèlerinage marial lyonnais bien avant la construction de la basilique. Mais la date de diffusion, le 26 mars 1943, indique qu'il ne s'agit pas ici de la cérémonie organisée chaque année le 8 septembre, fête catholique de la nativité de la Vierge, mais d'une cérémonie exceptionnelle, supplémentaire organisée le 12 mars 1943 date anniversaire du vœu. On peut regretter que les archives ne conservent pas aussi les images de la cérémonie du 8 septembre 1943 qui marqua une inflexion décisive.

L'engagement de 1643 avait été scrupuleusement respecté jusqu'à la Révolution française qui mit fin au rite. Le développement de la piété mariale au XIXe siècle, illustrée à partir de la fin des années 1840 par une série « d'apparitions » de la Vierge (comme La Salette près de Grenoble en 1846) crée un climat favorable à ce type de dévotion. Le cardinal Bonald, archevêque de Lyon entre 1839 et 1870, décide en 1849 de restaurer la tradition mais en l'adaptant aux temps. Faute de pouvoir compter sur la participation des élus municipaux comme sous l'Ancien Régime, il demande aux paroisses de désigner des laïcs pour offrir le cierge et le louis d'or. Une nouvelle étape est franchie en 1915, en pleine Union sacrée, avec la participation de conseillers municipaux qui acceptent d'assister officiellement à la cérémonie.

Le troisième centenaire, le 8 septembre 1943, marque une nouvelle transformation dont on n'a donc pas la trace filmée. Pour solenniser l'événement, et sans doute se donner la respectabilité et la légitimité qui lui font défaut, le maire de Lyon nommé par Vichy, le chirurgien Pierre Bertrand, accompagné de conseillers municipaux, vient offrir lui-même le louis d'or, laissant aux représentants des paroisses le soin de remettre le cierge. Un an plus tard, alors que Lyon vient d'être libérée le 3 septembre 1944, il n'est plus question de renouveler le geste du maire de la collaboration. Pourtant dès 1945, une délégation officieuse assiste à la cérémonie et un adjoint offre le louis d'or. Devenue peu à peu officielle, la représentation municipale s'inscrit dans le rite et le maire Louis Pradel décide en 1970 d'offrir lui-même le louis d'or. Il renouvelle son geste en 1971 et 1975, et à partir de 1977 ses successeurs, de droite, puis de gauche, ne manqueront jamais de participer à une tradition réactivée et réinterprétée.

Bibliographie :

- Henri Hours, « Église à Lyon », 1995, n°10.

Claude Prudhomme

Transcription

Journaliste
Lyon célèbre le tricentenaire du vœu des échevins. En une lente et longue procession, les fidèles montent à Notre-Dame de Fourvière. En 1643, pour la quatrième fois en un siècle, la peste ravageait Lyon. Les échevins promirent alors à la Vierge si elle sauvait la cité, d’accomplir chaque année le pèlerinage de Fourvière. La peste disparut à jamais et aujourd’hui, pour la 300e fois, les Lyonnais vont remercier celle qui éloigna de leur ville le terrible mal.
(Musique)