L'Institut français du pétrole

19 mai 2001
01m 57s
Réf. 00139

Notice

Résumé :

Dans le cadre de la semaine de l'énergie, l'Institut français du pétrole (IFP) de Solaize ouvre ses portes au grand public. Le but de cette manifestation est de montrer que les recherches de nouveaux procédés de raffinerie du pétrole s'intéressent aux problèmes écologiques.

Date de diffusion :
19 mai 2001
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Dans le cadre de la semaine de l'Énergie, l'Institut Français du Pétrole (IFP) ouvre ses portes, à Solaize, une commune située au sud de Feyzin où est installée, depuis 1964, une des grandes raffineries françaises. Cet institut a d'abord porté le nom de l'Institut du pétrole, des carburants et des lubrifiants lors de sa création en juin 1944 par le Gouvernement provisoire de la République Française. Son objectif était de permettre une autonomie nationale en matière d'hydrocarbures. Trois missions principales lui sont assignées, la création d'une école d'application pour compléter dans les domaines de l'exploitation du pétrole la formation d'ingénieurs, la création d'un centre de documentation pour la profession et, enfin, une forte activité de recherche. Cette dernière s'est beaucoup développée, dans ses applications industrielles, sur le site de Solaize où l'IFP s'est implanté en 1967 afin de développer des expériences qui n'étaient pas réalisables dans les laboratoires situés à Rueil Malmaison où se trouve son siège social. Le directeur du site de Lyon, Roland Huin souligne que l'on ne peut pas faire les mêmes expériences, en vraie grandeur, sur un site résidentiel des Hauts-de-Seine comme Rueil Malmaison et dans une banlieue industrielle du sud de Lyon.

Depuis sa création, cet organisme public de recherche a accompagné les évolutions de la politique énergétique nationale en s'efforçant de réaliser la liaison entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Son implantation dans le couloir de la chimie lyonnaise est tout à fait révélatrice. A Solaize, il voisine avec des centres de recherche publics (CNRS) et privés (Total). Au moment où a lieu la visite, dans le cadre d'une journée « portes ouvertes » en mai 2001, se déroule le procès de l'Affaire Elf, vaste scandale politico-financier impliquant directement les sociétés pétrolières, ce qui explique quelques remarques du commentaire qui accompagne le reportage comme l'allusion aux « commissions occultes ». A cette date, 400 personnes sont employées sur le site de l'IFP, à Solaize.

L'accueil des visiteurs vise à les persuader que l'industrie pétrolière n'est pas synonyme de pollution et que des progrès sont en cours. Les recherches menées à l'IFP se situent souvent en amont des prospections sur le terrain afin de permettre l'exploitation de nouveaux gisements dont les caractéristiques physiques et chimiques diffèrent de celles des premiers hydrocarbures utilisés comme, par exemple, ceux auxquels fait allusion le directeur de la communication, « les bruts lourds et extra-lourds ». De même le directeur de l'IFP de Lyon – le siège social et certaines équipes de recherche se trouvent toujours en région parisienne, à Rueil-Malmaison – insiste sur la nécessité de diminuer les taux de souffre des carburants automobiles. Cette préoccupation pour le dioxyde de soufre apparaît aussi dans les reportages sur la raffinerie de Feyzin.

Cette attention à l'environnement est telle que, dans les années suivantes, l'IFP va changer de nom. En 2010, l'IFP devient l'IFP Énergies nouvelles. Ce changement d'appellation est directement lié au Grenelle de l'Environnement et à la Loi Grenelle de juin 2010.

Voir une interview de Roland Huin, réalisée quelques années après le reportage, en 2005.

Jean-Luc Pinol

Transcription

Présentateur
« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». Le slogan des années 70 a trouvé un nouvel écho aujourd’hui à l’occasion d’une journée portes ouvertes à l’IFP de Lyon. Alors, l’IFP c’est l’Institut Français du Pétrole qu’ont visité des nombreux curieux dans le cadre de la semaine de l’énergie. Philippe Lemaire et Patrice Didier.
Intervenant 1
Imaginez la colonne au centre de ce système, vous avez ici une source de césium radioactif qui émet donc du rayonnement gamma et ici…
Journaliste
Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas dans une centrale nucléaire mais bien à l’Institut Français du Pétrole de Solaize. Un centre de recherches parmi les plus performants au monde puisque l’IFP arrive immédiatement en deuxième position pour le nombre de brevets vendus et ce n’est pas rien, comme quoi l’industrie pétrolière française n’est pas célèbre que pour le montant de ses commissions occultes. Dans tous les cas, on peut résumer en une formule simple les défis qu’elle aura à relever dans les vingt prochaines années : comment permettre de produire deux fois plus d’énergie en polluant deux fois moins ?
Jean-jacques Lacour
Il s’agit d’abord d’aller rechercher ce pétrole et de le produire. Et là il faut augmenter les taux de récupération des gisements. Il faut aller sur des pétroles à haut contenu technologique comme par exemple les pétroles en mer profonde et ultra-profonde, comme par exemple la production des bruts lourds et extra lourds dont les réserves sont considérables et tout ça requiert des technologies amont très importantes qui sont en particulier mises au point à l’IFP.
Journaliste
Parallèlement, la recherche doit aussi répondre à des contraintes de protection de l’environnement de plus en plus exigeantes.
Roland Huin
En 2005, on aura entre 3 à 10 fois moins de soufre dans les carburants des voitures diesel ou des voitures essence. Et en 2010-2011, il n’y aura plus de soufre du tout.
Journaliste
Ajoutons à cela que l’IFP Lyon est appelé à se développer d’ici 2003. Il accueillera 270 salariés supplémentaires transférés du centre de recherche de Rueil-Malmaison, soit quelques 200 millions de francs d’investissement à Solaize.