Hommage aux résistants au plateau des Glières

18 mars 2008
02m 14s
Réf. 00217

Notice

Résumé :

Nicolas Sarkozy s'est rendu en Haute-Savoie pour rendre hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale sur le plateau des Glières. Ce fut également l'occasion pour le chef de l'état d'un changement de cap dans sa communication.

Date de diffusion :
18 mars 2008
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Depuis la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy fait annuellement un pèlerinage sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. À l'image du président François Mitterrand qui accomplissait chaque année à la Pentecôte l'ascension de la roche de Solutré dans le Mâconnais (hommage aux premiers hommes ayant peuplé le territoire hexagonal), le président Sarkozy, dans le but de forger un unanimisme national, a choisi le plateau des Glières pour évoquer l'action de ceux qu'il désigne ici dans une formule surprenante qui évoque trois catégories bien distinctes entre elles « venant de tous côtés, les FTP, les résistants, les Espagnols ». Les visites du président de la République se situent en dehors des dates annuelles de commémoration officielle, le 26 mars (date de la victoire des 4000 soldats de l'armée allemande nazie d'occupation et des 2000 miliciens français sur les résistants des Glières commandés par Tom Morel) et le 18 juin (appel à la résistance en 1940 du général de Gaulle face à la capitulation et à l'armistice demandé par le maréchal Pétain).

Annoncé par la journaliste Audrey Pulvar, le reportage du journal télévisé du soir sur FR3 souligne la « mise en scène présidentielle ». Dans l'arrière–plan de l'image, on voit Nicolas Sarkozy en costume sombre émerger de la ligne des sapins dans la neige et le brouillard et venir s'incliner devant la tombe du chef des résistants, Tom Morel, qu'après un certain nombre d'autres (Jaurès, Guy Môquet), il a placé dans le panthéon de ses héros ayant forgé « l'identité de la France ». En tenue blanche, les chasseurs-alpins au garde-à-vous donnent de la solennité à la cérémonie. Le reportage de la visite du président de la République le 18 mars 2008 est cependant présenté ici dans une version abrégée. On peut le voir dans son intégralité sur le net ou dans le documentaire Walter, retour en résistance (novembre 2008), version qui a suscité de nombreux commentaires. À la solennité du bref moment de recueillement a succédé des propos de Nicolas Sarkozy qui ont choqué certains anciens résistants. Un des porte-drapeaux présent ce jour-là, Henri Bouvier, 88 ans, résistant et ancien déporté, s'est refusé dès lors à « servir de décor » pour les futures visites présidentielles.

Michelle Zancarini

Transcription

Présentatrice
Pas de changement de cap. En déplacement en Haute-Savoie aujourd’hui où il rendait hommage aux résistants de la seconde guerre mondiale, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il gardera son sang froid malgré l’agitation au sein de la majorité, due aux résultats des municipales. Le chef de l’Etat redit qu’il appliquera la politique pour laquelle il a été élu. Stéphane Grand.
Journaliste
Il est arrivé tout seul. Entre brouillard et neige poudreuse pour une mise en scène présidentielle parfaitement orchestrée. Sur le Plateau des Glières, ce haut lieu de la résistance où 129 maquisards sont tombés ici au printemps 44, dont son chef Tom Morel. Héros de la France, héros aussi avéré de Nicolas Sarkozy, pour un hommage appuyé à ces combattants.
(Musique)
Nicolas Sarkozy
C’est un lieu de l’histoire de France et de l'identité française, qui est très symbolique parce que ceux qui ont combattu ici, venaient de tous les cotés, ils étaient FTP, ils étaient résistants, ils étaient espagnols.
Journaliste
Un peu plus tôt dans la vallée, il s’était déjà longuement recueilli devant les croix de ces martyrs tombés pour la France. Nicolas Sarkozy avait fini sa campagne présidentielle ici même, il revient comme promis en Président de la République à l’image passablement brouillée en dix mois de mandat.
(Bruit)
Journaliste
L’équipe élyséenne a été resserrée. Le style est désormais plus posé, mais quand des profs l’interpellent,
Inconnu
Il y a quand même 400 postes d’enseignants qui sont supprimés dans le département,
Journaliste
Il ne répond plus, tourne les talons. Cap sur les réformes, posture présidentielle avant tout.
Nicolas Sarkozy
Il y a tant d’agitation, il faut beaucoup de calme à la place qui est la mienne. Il faut beaucoup de sang froid. Ce qui est sûr, c’est que je serai amené à prendre certain nombre d’initiatives pour continuer les changements qui sont nécessaires à notre pays.
Journaliste
Au passage, il n’aura fait aucun commentaire sur les résultats des élections municipales. L’Élysée travaille surtout sur l’image de Nicolas Sarkozy, la deuxième phase de son quinquennat a commencé.