L'Alpe-d'Huez : l'étape mythique du tour de France

24 octobre 2002
01m 44s
Réf. 00344

Notice

Résumé :

L'étape de légende du tour de France qui attire un public toujours plus nombreux, c'est l'Alpe d'Huez. C'est la 23ème fois que le tour passe par cette station des Alpes, l'une des plus impressionnantes avec ses lacets.

Date de diffusion :
24 octobre 2002
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Éclairage

Le Tour de France, devenu l'un des événements sportifs les plus médiatisés au monde au début du troisième millénaire avec 15 millions de spectateurs massés le long de son parcours et 3,5 milliards de téléspectateurs cumulés sur la durée de la course, modifie son tracé chaque année depuis sa création en 1903. Certaines étapes, pourtant, ont contribué à forger son mythe, par leur caractère spectaculaire, leur difficulté, leurs paysages remarquables ou leur rôle clé dans l'évolution du classement général des concurrents. L'Alpe d'Huez est de celles-là : entre 1952 et 2002, la Grande Boucle passe 23 fois dans la station de sports d'hiver iséroise, la classant au troisième rang des villes-étapes les plus souvent retenues sur cette période, derrière Bordeaux et Pau. Ses 21 virages numérotés en ordre décroissant par des panneaux indicateurs, répartis sur 13,8 km d'une pente à 7,9 % de moyenne, lui valent même d'être de tous les parcours entre 1976 à 1992, à l'exception de 1980 et 1985. Le dicton populaire, bien que souvent invalidé, n'affirme-t-il pas que le coureur qui porte le maillot jaune à l'arrivée de l'Alpes d'Huez remportera le Tour ? Aussi n'est-il pas surprenant que David Pujadas, le présentateur du journal de 20 heures sur France 2, décide à l'automne 2002, à l'occasion de la présentation du tracé du centenaire, de consacrer un reportage rétrospectif sur ce haut-lieu du Tour, à travers quelques scènes restées dans les mémoires. Sont notamment évoquées successivement la victoire d'étape du champion piémontais Fausto Coppi qui, en 1952, devient le premier à réussir le doublé Giro-Tour de France, c'est-à-dire les deux courses cyclistes les plus célèbres au monde, puis celle, main dans la main dans une étonnante fraternité, des deux plus grands champions des années 1980, le Français Bernard Hinault, quintuple vainqueur de la Grande boucle, et l'Américain Greg Lemond, qui ignore encore qu'il remportera cette édition de 1986 quelques jours plus tard. A chaque fois, l'étroitesse de la route rend encore plus impressionnantes les images des spectateurs agglutinés qui ne s'écartent qu'au dernier moment pour laisser passer les coureurs en devenant ainsi eux-mêmes objets de spectacle pour la télévision.

Mais la légende de l'Alpes d'Huez tient autant aux caractéristiques géographiques du parcours qu'aux efforts permanents des autorités locales successives pour s'assurer du passage du Tour dans un village qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, a abandonné l'économie pastorale pour se tourner plus résolument vers l'économie touristique. Malgré les droits payés aux organisateurs, la réception d'une étape permet en effet de compléter de belle façon un agenda événementiel déjà marqué par le festival international du film de comédie, pour les touristes estivaux, qu'ils soient sportifs amateurs ou simples contemplatifs, dont la station a fait une cible complémentaire depuis les années 1980. Elle assure plus généralement une campagne promotionnelle de niveau mondial, rendue de plus en plus nécessaire par la concurrence des autres stations européennes, les difficultés économiques et les incertitudes climatiques.

Thierry Terret

Transcription

Journaliste
Depuis 50 ans Georges Rajon n’a manqué aucune arrivée dans son village natal. C’est l’homme qui a organisé la première rencontre du Tour et de l’Alpe d’Huez. Le plus grand stade du monde est né grâce à lui.
Georges Rajon
Ça amène un public extraordinaire. On compte en général en moyenne 300 000 personnes entre Bourg-d'Oisans et l’Alpe d’Huez. C’est une chose fabuleuse.
Journaliste
13 km d’ascension, 21 lacets, on vient du monde entier pour voir gagner et souffrir les plus grands champions. Le grand Fausto Coppi, premier vainqueur de l’Alpe en 1952, ou encore l’arrivée main dans la main de Lemond et Hinault ont fait beaucoup pour la renommée du lieu. A peine officialisée, l’étape de l’Alpe d’Huez déchaîne les touristes. Les 32 000 lits de la station sont pris d’assaut.
Inconnue
Allo, ma chère, mais pour le Tour de France, entre ce qu’on doit réserver pour les équipes, c’est complet maintenant !
Journaliste
Pour l’Alpe d’Huez et son maire, le Tour c’est la bonne affaire. Le ticket d’entrée coûte 132 000 euros, 850 000 francs à la commune pour une campagne de communication mondiale.
Intervenant
Les étrangers qui connaissent l’Alpe d’Huez connaissent la station essentiellement grâce au Tour de France.
Journaliste
Ici, c’est l’enfer des cyclistes, un lieu de culte pour les cyclotouristes. On y vient en pèlerinage pour célébrer les 22 vainqueurs de l’ascension
Inconnu
C’est une des plus fameuses montées de France, c’est pour cela qu’on est là. En Hollande c’est très connu.
Journaliste
Même dans le désert de l’automne, même dans le froid et la pluie, les clameurs du Tour résonnent toujours dans la pente de l’Alpe d’Huez et c’est ça qui plait.