Zao Wou-Ki et Pierre Soulages

07 mars 1969
01m 29s
Réf. 00006

Notice

Résumé :

Le peintre Zao Wou-Ki évoque un voyage au Japon qu'il a fait avec Pierre Soulages en 1958, au cours duquel ils ont eu des réunions avec des calligraphes d'avant-garde et traditionnels. Pierre Soulages explique au professeur Tchang que si on ignore le sens des lettres, la calligraphie devient seulement de l'abstraction.

Type de média :
Date de diffusion :
07 mars 1969
Source :
ORTF (Collection: Champ visuel )
Personnalité(s) :

Transcription

Zao Wou-Ki
Professeur Tchang, vous êtes un des plus importants calligraphes en Chine. Et vous demander qu’est-ce que vous pensez sur la calligraphie, je crois que ce n’est pas nécessaire. Je demande plutôt à Pierre Soulages. Nous étions ensemble en 1958 au Japon. On avait assisté à plusieurs réunions sur la calligraphie avec le calligraphe japonais traditionnel et avant-garde soi-disant. Et sûrement, tu as beaucoup de choses à dire sur ça.
Pierre Soulages
Beaucoup, peut-être pas. Mais il faudrait préciser quels étaient les calligraphes d’avant-garde que nous avons rencontrés. C’étaient des calligraphes dont on ne pouvait pratiquement pas lire la calligraphie. Nous avons fait l’expérience, d’ailleurs. Nous avions pris une calligraphie d’un de ceux-là et nous avons demandé qu’est-ce que ce signe signifie. Et personne ne pouvait le dire.
Professeur Tchang
[inaudible]
Pierre Soulages
Alors c’est ce que je pense aussi. Mais l’attitude d’un Occidental devant la calligraphie est un peu comparable dans un autre sens dans la mesure où on ne sait pas lire, on ne juge pas de la calligraphie. On regarde ça d’un point de vue uniquement plastique. Et à ce moment-là, ce n’est plus de la calligraphie.