Les hooligans anglais à Marseille pendant la Coupe du monde
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De graves incidents ont éclaté entre hooligans anglais et forces de l'ordre la veille du match Angleterre-Tunisie au stade Vélodrome. Les supporters britanniques ont causé de nombreux dégâts matériels. La police a arrêté près de 50 personnes, des Anglais pour la plupart, mais aussi des Marseillais qui n'hésitaient pas à régler eux-même leurs comptes.
Date de diffusion :
15 juin 1998
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Contexte historique
ParMaître de conférences en histoire contemporaine à l’Inspé de l’Université d’Aix-Marseille
Marseille est l'une des neuf villes choisies pour accueillir des rencontres de la 16e Coupe du Monde de Football organisée en France. Pour l'occasion, le Stade vélodrome est entièrement rénové : sa capacité d'accueil est portée de 42 000 à 60 000 spectateurs. Le stade, situé dans les quartiers sud de la ville, boulevard Michelet, a été construit en 1937, en vue de la 3e édition de la Coupe du monde de football organisée en France en 1938. Les deux rencontres qui s'y sont déroulées alors n'ont pas seulement alimenté la chronique sportive. Les joueurs de l'équipe d'Italie, considérés par Mussolini comme des "soldats du fascisme", ont été largement conspués par une partie du public composée d'antifascistes qui avaient trouvé refuge à Marseille au sein de la très nombreuse communauté d'immigrés italiens.
En 1998, les organisateurs craignent à nouveaux des incidents, plus violents cette fois, à l'occasion de la rencontre du premier tour opposant dans le groupe G, le 16 juin, l'Angleterre et la Tunisie. La police classe ce match "à haut risque" et renforce, en conséquence, ses effectifs. Les forces de l'ordre redoutent les méfaits de la frange la plus violente des supporters anglais, qualifiés de hooligans. Les mesures prises par les autorités politiques britanniques et les instances sportives européennes à la suite du drame du Heysel qui, lors de la finale de la Coupe d'Europe en 1985, a coûté la vie à 39 personnes, ont certes atténué le phénomène, sans le dissiper totalement. Interdits de stade, surveillés par la police, ces groupes de supporters continuent de se livrer à la violence dans et autour des stades de football. Ceux que le ministre britannique des sports, Tony Banks, considère comme des "brutes avinées et écervelées" sont, à Marseille, au nombre de 200 à 300, parmi les 12 000 supporters venus d'Outre-manche. Démunis, le plus souvent, de billets pour assister au match, ils n'ont d'autres buts que de semer le trouble dans les rues de la ville. Ce match face à la Tunisie dans une ville à la forte population issue de l'immigration maghrébine semble propice à des manifestations racistes de ces supporters, largement pénétrés par l'idéologie d'extrême droite. Sont à craindre, en retour, des réactions des "jeunes des cités". Et de fait, dès le 14 juin, deux jours avant le match, les premières échauffourées éclatent. Les incidents les plus graves se déroulent cependant le 15 juin. Toute la journée et dans la soirée, des affrontements opposent supporters anglais, jeunes Marseillais et forces de l'ordre sur la Canebière, sur le cours Belsunce et aux abords du vieux ports. Des vitrines sont brisées, des voitures retournées. On dénombre trente-sept blessés dont certains gravement tandis que la police procède à une cinquantaine d'arrestations. Le match qui se termine par la victoire de l'Angleterre (2-0) n'est toutefois pas perturbé.
Ces incidents sont les plus graves qui se soient produits lors d'une Coupe du Monde de Football depuis ceux de 1982, en Espagne. Ils ne seront pourtant pas les seuls à émailler la Coupe du Monde de 1998. Le 21 juin, ce sont cette fois des hooligans allemands qui agressent cruellement un gendarme, le laissant inconscient sur la chaussée. Pour autant, de la Coupe du monde, les Français préfèrent retenir la fête extraordinaire qui a accompagné la victoire de leur équipe nationale, qui aux couleurs "black, blanc, beur" est érigée en symbole des valeurs intégratrices du sport.
Bibliographie :
Paul Dietschy, Yvan Gastaut, Stéphane Mourlane, Histoire politique des Coupes du monde de football, Paris, Vuibert, 2006.
Patrick Mignon, La passion du football, Paris, Odile Jacob, 1998.
Transcription
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