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Les hommes-grenouilles du commandant Cousteau ont plongé au large de l'île de Riou à partir de la Calypso spécialement équipée par l'Education Nationale et la Marine. C'est ainsi que pour la première fois, l'équipage a filmé une épave grâce à une caméra de télévision sous-marine. Après un long travail archéologique, 7 000 amphores et de nombreuses poteries ont été remontées à la surface avant d'être expédiées dans les musées de la France entière.
22 oct. 1953
C'est en baie de Marseille, auprès du récif du Grand Congloué à proximité de l'Île du Frioul qu'eut lieu, de 1952 à 1957, sous la direction du commandant Cousteau, la première fouille archéologique dans les eaux françaises. La plongée sous-marine est alors une activité très récente, rendue possible grâce à deux inventions du début des années 1950 : le scaphandre autonome qui permet au plongeur ( "homme-grenouille" ) de se déplacer sans entrave et le détenteur, qui a vulgarisé la plongée libre en la sécurisant.
Le directeur des Antiquités de la région, Fernand Benoît, qui dirige le projet scientifique, surveille les opérations depuis la surface et rédige un journal de fouille. Si les fouilles du Grand Congloué constituent un évènement fondateur, l'interprétation de la cargaison remontée par les plongeurs donna lieu a des erreurs qui ont divisé les spécialistes jusqu'à la fin de la décennie 1980.
En effet, lors de la répartition du matériel remonté, deux lots distincts sont apparus. Le plus ancien se composait d'amphores grecques, pour la plupart provenant de Rhodes et d'Italie du Sud, datant de la fin du IIIe siècle et du début du IIe siècle avant J.-C. Un second lot de 1 500 amphores, difficile à dater, semblait se placer dans la seconde moitié du IIe siècle ou du Ier siècle av. J.-C. Après quelques hésitations, Fernand Benoît, ne pouvant imaginer que deux navires aient coulé au même endroit, a conclu qu'il n'y avait qu'une seule épave. La datation de tout le matériel fluctuerait entre le IIIe siècle avant J.-C. et le Ier siècle, ce qui entrait en contradiction avec toutes les recherches terrestres. Il faut attendre 1987 pour que Luc Long démontre qu'il s'agit bien de deux lots distincts, associés à deux épaves différentes.
Depuis cette fouille fondatrice en matière d'archéologie sous-marine navale, on s'est aperçu qu'il n'était pas rare que deux épaves se superposent. Les récifs, les vents et les courants n'ont pas changé : les mêmes causes ont produit les mêmes effets, la baie de Marseille étant dès cette époque particulièrement dangereuse.
Bibliographie :
Jacques-Yves Cousteau, Calypso : 26 ans d'exploration scientifique des mers, Paris, Robert Laffont, 1978.
Lucien-François Gantès et Philippe Mellinad, Marseille antique, Paris, Éditions du patrimoine, 2007.
Fernand Benoît, L'épave du Grand Congloué à Marseille, XIVe supplément à Gallia, Paris, CNRS, 1961.
Filmographie :
L'océanographie : le temps des pionniers, Léon Desclozeaux, SFRS, 2000.
Le Monde du silence, Louis Malle et Jacques-Yves Cousteau, 1955.