Palmarès du Festival 1999

23 mai 1999
02m 45s
Réf. 00302

Transcription

(Musique)
Journaliste
Madame, monsieur, bonsoir. C'est un film que l'on n'attendait pas qui a reçu la palme d'or du cinquante deuxième festival de Cannes. "Rosetta" des cinéastes belges Luc et Jean Pierre Dardenne, le jury présidé par le canadien Cronenberg a pris cette décision à l'unanimité. Double triomphe pour "Rosetta" puisque son actrice a reçu aussi le prix d'interprétation féminine. Michel Vial, Benoit [Veran].
David Cronenberg
Palme d'or, "Rosetta" de Luc et Jean Pierre Dardenne
Michel Vial
Une palme d'or inattendue, s'il en est. La première, en tous cas, pour la Belgique. Loin des strass et des paillettes, le jury du cinquante deuxième festival a couronné un film âpre, un drame social proche du documentaire.
Luc Dardenne
Je vais essayer d'être aussi simple que le film qu'on a essayé de faire. Et je vous remercie beaucoup d'avoir aimé "Rosetta".
Michel Vial
"Rosetta" qui vaut également à sa comédienne, Emilie Dequenne, le prix d'interprétation féminine.
Emilie Dequenne
C'est difficile, pardon. Je reprends mon souffre une seconde. Là, déjà, je voudrais embrasser ma famille qui doit certainement me voir à la télévision.
Michel Vial
Un prix décerné ex aequo à une autre comédienne non professionnelle, Séverine Caneele, interprète du second triomphateur de la soirée, "L'Humanité" de Bruno Dumont, également grand prix du jury et dont, le comédien, Emmanuel Schotte, obtient le prix d'interprétation masculine.
Bruno Dumont
Ce qui est important, c'est que ce cinéma-là existe encore, cette espèce de folie qui font que les cinéastes sont des hommes qui marchent devant les publics et pas derrière, et qui inventent des mondes et qui tendent les mains aux spectateurs.
Odile Tremblay
Moi, c'est le palmarès le plus absurde que j'ai vu à Cannes. Je ne comprends rien. En fait, on avait tout faux dans nos prédictions. Et pour cause. Parce que vraiment, je trouve que le jury s'est complètement gouré. Il me semble que c'est un cauchemar à la Cronenberg.
Renaud Baronian
Je suis très consterné. Surtout pour les comédiens.
Emmanuelle Chardin
Je ne pense pas que dans les films qui ont été primés, il y en a qui vont vraiment sortir les gens de chez eux pour leur donner envie d'aller au cinéma.
Michel Vial
Exception faite pour Pedro Almodovar, prix de la mise en scène et pourtant plébiscité par les spectateurs et les critiques. Le jury 99 a, en effet, résolument joué la marginalité. En primant un cinéma certes novateur dans sa forme mais rugueux voire indigeste sur le fond, David Cronenberg, dont la voix est prépondérante, demeure fidèle à son goût pour la provocation et à la couleur grise d'une fin de siècle en quête de repères. Un jeu dangereux conçu sans doute au détriment d'un public pour qui le cinéma constitue encore le dernier remède contre la morosité.