Bordères-et-Lamensans : maintien de l'usine Bonduelle

07 mars 1997
01m 55s
Réf. 00168

Notice

Résumé :

A Bordères-et-Lamensans, l'usine Bonduelle ne fermera pas ses portes. Les plaintes déposées, il y a sept ans, par un riverain pour nuisances sonores et olfactives, n'aboutiront finalement pas. Le site est en effet protégé par un décret préfectoral de mai 1995 autorisant son exploitation.

Date de diffusion :
07 mars 1997
Source :
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Éclairage

La diversification de la consommation alimentaire est un bon indicateur de l'augmentation du niveau de vie : nourriture plus variée, en plus grande quantité, avec diminution des féculents au profit des légumes, achats à l'extérieur au détriment de la production familiale (jardin, basse-cour). Ce mouvement est continu depuis le début du XXe siècle et s'est accéléré après la Seconde Guerre mondiale. En témoigne la consommation de pain qui a diminué de moitié entre 1950 et 1990. Ces changements sont dus entre autres causes à l'urbanisation, à une moindre pénibilité du travail, à des modifications dans la journée de travail (journée continue) et donc aussi à l'augmentation du niveau de vie. Les légumes verts figurent parmi les gagnants dans cette évolution, mais, en tant que denrées périssables, ils doivent être consommés en frais de préférence sur place, quoique les moyens de transports modernes sont venus modifier cette donnée.

Les conserves, puis la surgélation, ont permis de surmonter cette difficulté et ces activités n'ont fait que se développer au rythme de l'augmentation de la demande et de la mondialisation des marchés. Un des intérêts pour les zones productrices est qu'il est préférable que ces transformations se fassent les plus vite possible, souvent quelques heures après la cueillette, si bien de que de nombreuses usines ont dû s'installer à proximité des champs, apportant des revenus supplémentaires à ces zones, via les salaires payés au personnel, permanent ou temporaire, souvent à de la main-d'œuvre féminine, qui a du mal à s'employer sur place, le travail à la ferme n'étant souvent qu'un chômage déguisé, une main-d'œuvre peu revendicative et se contentant de faibles rémunérations.

L'entreprise Bonduelle est un bon exemple de cette évolution : créée au milieu du XIXe siècle pour produire de l'eau-de-vie, elle commença à mettre des petits pois en boîte en 1933, mais c'est dans les années 1960-70 qu'elle se développa vraiment dans la branche conserve de légumes, créant des filiales en Europe, puis dans le monde, pour être aujourd'hui le numéro un du secteur dans le monde.

Francis Brumont

Transcription

Présentateur
Contrairement à certaines informations parues aujourd’hui, l’usine Bonduelle à Bordères près d'Aire-sur-l’Adour ne fermera pas ses portes. Il se disait que cette entreprise de conserves de légumes fermerait suite à des plaintes de riverains pour nuisance, le reportage à Bordères de Patrick Pannier et Gérard Boisseau.
Patrick Pannier
Dans cette usine Bonduelle Coop de Pau chaque année sont conditionnées en conserve ou surgelés, 30 000 tonnes de légumes, haricots verts, maïs doux et brocolis. Unité qui emploie une centaine de permanents, 300 saisonniers, et donne du travail à 400 agriculteurs. C’est dire l’émotion suscitée par la rumeur d’une fermeture après le jugement rendu le 17 février dernier par la Cour administrative d’appel, annulant l’arrêté préfectoral de 1990 qui, à l’époque, donnait le feu vert d’exploitation à Bonduelle.
Dominique Dubois
La société Bonduelle est parfaitement couverte juridiquement par un arrêté de mai 1995 qui a annulé cet arrêté contesté devant le juge administratif, donc l’arrêté de mai 95 donne les conditions techniques de fonctionnement de l’entreprise.
Patrick Pannier
C’est un riverain incommodé par le bruit et les odeurs de l’usine qui a vu son action en justice aboutir au bout de sept ans de procédures inutiles puisque, un deuxième arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter a été signé en 1995 après enquête publique.
Jacques Choulet
Au démarrage, un incident de fonctionnement, ce n’était pas un incident qui était lié aux ouvrages qui avaient été réalisés. C’était un incident de fonctionnement. Et donc, dès 1991, la situation était redevenue normale. Et ensuite les agrandissements qui on été faits, les modifications qu’ont pu être faites au niveau des bassins de lagunage, ont été faites uniquement pour les augmentations de capacité.
Patrick Pannier
Une décision administrative et une rumeur qui ont jeté un froid dans toute une région pour rien. Et pour la petite histoire, le voisin de Bonduelle, à l’origine de la procédure, est parti depuis longtemps pour des raisons personnelles sous d’autres cieux.