Opéra des Landes : festival d'art lyrique

13 juillet 2012
02m 10s
Réf. 01015

Notice

Résumé :
Le concept de Opéra des Landes (art lyrique) est de faire participer tous les publics, comme avec la répétition de "Don Giovanni" de Mozart dans un foyer de personnes handicapées. Nous assistons ensuite aux répétitions sur la scène de la salle Roger Hanin du "Don Juan" de Mozart, avec Olivier Toussis. Ce festival sert de tremplin à des jeunes talents comme Frédéric Cornille, issu du conservatoire de Nîmes.
Date de diffusion :
13 juillet 2012
Source :

Éclairage

Il suffit de considérer les patronymes des acteurs de la Traviata de Verdi, jouée en 2001 à Soustons et à Mont-de-Marsan, pour s'en convaincre : l'Opéra des Landes est bien le fait de participants issus du terroir. À commencer par son directeur artistique, le chanteur lyrique Olivier Tousis (1), mais aussi une grande partie des acteurs et musiciens qui ont pour noms Duverger, Lupuyau ou Lamothe (2). Mais quelle est l'histoire de cette formation artistique, fondée en 1998, qui a choisi pour logo la pomme de pin, affirmant ses racines locales ?

Comme toute belle histoire,  cette aventure est née d'un partage mais aussi d'une volonté de créer et de faire à son tour partager.

Le projet est porté tout d'abord par l'Association pour l'Art Lyrique en Aquitaine (APALA) (3), qui voit le jour en 1996, à l'initiative d'Olivier Tousis en charge de la direction de cet opéra d'un genre un peu particulier. Depuis sa création, en 1998, l'artiste n'a cessé d'oeuvrer sans relâche et, grâce à une heureuse conjoncture, son rêve s'est concrétisé.

Voilà donc presque un quart de siècle que, dans les Landes, l'art lyrique se met à la portée de tous ; tant pour les acteurs - bénévoles et amateurs encadrés par des professionnels - que pour un large public peu habitué,  jusque là, à fréquenter les salles de concert. Et ceci grâce au mécénat et à l'entente de partenaires multiples conjuguant leurs efforts pour promouvoir cette action.

En amont, bien sûr, il faut souligner le travail du Conseil Général des Landes qui, depuis 2000, soutient l'association tant sur le plan financier que logistique, accordant depuis 2004 le label "Événement artistique départemental" aux programmes proposés, coordonnant les principaux événements culturels au niveau départemental, national voire international.

Cette action est renforcée par le mécénat de la Caisse des dépôts dont la démarche vise, dans une approche sélective et cohérente, à promouvoir de jeunes et nouveaux talents, à travers la musique classique et la danse notamment (4). Or, ce type de mécénat - et c'est là son originalité - entend traduire les valeurs de confiance, d’intérêt général et de modernité qui animent l’ensemble de ses activités par un objectif rare et exigeant : faire partager la culture par le plus grand nombre et en particulier par les publics qui n’y ont pas accès naturellement.

C'est ainsi que l'on retrouve la troupe landaise en répétition dans la belle salle de spectacles Rouchéou implantée au sein de la résidence André-Lestang, l'un des deux lieux de vie des handicapés moteurs situés à Soustons. Ici, effectivement, encore plus qu'ailleurs, "la musique adoucit les moeurs".

Il faut en effet le préciser, la ville de Soustons - où l'ancien président de la République François Mitterand avait sa résidence secondaire - est également partenaire à plusieurs titres. Depuis qu'elle a soutenu le montage de La Traviata en 2001, la commune met régulièrement à disposition des acteurs l’Espace Culturel Roger Hanin durant un mois, et ce, chaque été. Grâce à son équipement technique, sa jauge de 440 places, son acoustique et son confort, elle constitue un lieu idéal pour la création de spectacles (5), au sein de la MACS également partenaire (6).

Depuis 1998, l'Opéra des Landes donne donc tout naturellement la primeur de ses spectacles à la commune qui le sponsorise. Ses nouvelles productions sont ensuite jouées à Mont-de-Marsan, Dax ou d'autres sites de la région.

Ce solide réseau permet - on le comprend - de soutenir de façon pérenne l'ambition première de l'APALA qui est de promouvoir l'art lyrique dans le département des Landes. En proposant tout d'abord à un très large public de découvrir des chefs d'œuvre du répertoire classique (7) et ce, en dehors du cadre traditionnel des théâtres d'opéra, en offrant ensuite l'opportunité à des talents de la région - qu'ils soient instrumentistes ou chanteurs - de développer leur expérience dans le domaine de l'opéra et de se faire un nom, en plaçant enfin au cœur du projet le principe d'une collaboration entre amateurs et professionnels.

L'opéra, à Soustons, "ça devient presque une habitude" : un constat qui ne peut que réjouir celui qui a tout fait pour qu'il en soit ainsi.

 

(1) Olivier Tousis est un chanteur lyrique landais. Il a interprété à la scène les rôles de Sharpless (Madama Butterfly), Escamillo (Carmen), Golaud (Pelléas et Mélisande), Scarpia (Tosca), Don Alfonso (Cosi Fan Tutte) Méphisto (Faust), Basilio (Le Barbier de Séville), Lo Venaire deu Bonur (Opéra occitan de G. Garcin, création Périgueux). Il fut membre du Delta Ensemble de Bordeaux (Musique Contemporaine), des choeurs du Capitole et de l'Opéra de Monte-Carlo, de l’Ensemble VoXabulaire. En 2015, il a mis en scène Mireille de Gounod à Villebon/Yvette (91) et Le Barbier de Séville à l'Opéra d'Alger.

Il a fondé l’Opéra des Landes et mis en scène les opéras de 2001 à 2016.

(2) Empreintes landaises : L'Opéra des Landes joue La Traviata (2001)

(3) http://www.opera-des-landes.com/documentary

(4) La Caisse des dépôts apporte également son aide aux acteurs chargés de promouvoir l’espace public et la ville durable, et plus particulièrement l’architecture et le paysage.

(5) L'aide financière de la ville complète largement ce partenariat. Une moyenne de 2000 spectateurs par an à Soustons récompense cette fidélité.

(6) La Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud,  rassemblant 23 communes et un nombre important d'associations, constitue effectivement un partenaire privilégié.

(7) À ses débuts, en 1998 et 1999, la troupe présente deux opérettes (La Périchole d'Offenbach et La Chauve-Souris de Johan Strauss fils) à Dax et Mont-de-Marsan, montées "avec les moyens du bord", selon Olivier Tousis. Les années suivantes, grâce aux soutiens du Conseil Général, des municipalités de Soustons et de Dax, l'Opéra des Landes se développe et s'attaque aux monuments de l'opéra classique et romantique : La Traviata (2001), Tosca (2004), Lucia di Lammermoor (2005), Norma (2007), Carmen (2008) ou La Flûte Enchantée (2010).
Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Répétition de « Don Giovanni » de Mozart, dans un foyer pour personnes handicapées. C’est l’un des concepts de l’opéra des Landes à l’adresse de tous les publics.
Marie-Hélène
La musique ça me détend. Quand je suis énervée, je me mets de la musique.
Journaliste
Olivier c’est pareil ?
Olivier
Incontestablement, on dit que la musique adoucit les moeurs.
(Musique)
Olivier
Et ça se vérifie à chaque opus.
Journaliste
Changement de décor. Voici la scène de Soustons, salle Roger Hanin où se joueront le spectacle de la douzième édition de l’opéra des Landes sous les ordres d’Olivier Tousis programmateur, chanteur d’opéra lui-même, initiateur et metteur en scène. Forcément innovant.
Olivier Tousis
Quand on fait un Don Juan un petit peu plus, je veux dire [Inaudible] drame, c’est plutôt sympathique et grotesque. Là, c’est méprisant.
Journaliste
Un festival, qui, comme chaque année se révèle un tremplin pour les jeunes chanteurs français. Dans le rôle de Don Juan, Frédéric Cornille issu du conservatoire de Nîmes.
Frédéric Cornille
C’est fabuleux. J’ai la chance à 33 ans d’avoir pu faire l’année passée "Le barbier de Séville ». Donc, le rôle de Figaro qui est aussi un rôle majeur pour les barytons. Et puis d’enchaîner cette année par Don Juan qui n’est pas le moindre des rôles de baryton, parce que c’est un rôle très complexe.
(Musique)
Olivier Tousis
Parmi les gens qui vont venir écouter « Don Giovanni » à Soustons, je pense une partie conséquente, une grande partie ; peut-être pas la majorité mais une grande partie n’ont jamais vu eux-mêmes d’opéra. Et certainement pas, « Don Giovanni » non plus. Donc, il y a de toute façon ce côté pédagogique qui est d’apporter l’opéra dans un endroit où il est un petit peu moins connu. Comme maintenant, à Soustons, ça devient presque une habitude.
Journaliste
« Don Giovanni » de Mozart mais aussi « Iphigénie en Tauride » de Gluck pour les opéras. Puis un concert symphonique. L’art lyrique est à Soustons du 14 au 25 juillet.