L'avenir du tremplin olympique à Saint Nizier du Moucherotte
Notice
Reportage sur le tremplin de saut à ski de Saint Nizier du Moucherotte construit pour les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968. Il est depuis trente ans à l'abandon, l'entretien n'étant pas assuré par les pouvoirs publics en raison de son coût trop élevé. Très visité par les touristes, sa vétusté pose des problèmes de sécurité.
Éclairage
Ce reportage du JT régional diffusé en 1998, date du 30ème anniversaire des Jeux Olympiques de Grenoble, évoque un des sujets récurrents de l'après JO, le devenir du tremplin de saut à ski de Saint Nizier du Moucherotte, sujet régulièrement traité et quasiment dans les mêmes termes, d'anniversaire en anniversaire.
Situé sur les pentes du Vercors, dominant Grenoble et visible depuis la ville, ce tremplin est un lieu emblématique des Jeux depuis 1968. La position dominante de l'édifice a donné aux épreuves de saut un caractère spectaculaire ce dont rendent compte les quelques images d'archives incluses au début du reportage.
Il demeure le signe architectural le plus explicitement lié aux Jeux de 1968 et, paradoxalement, il s'agit d'une ruine. On comprend donc la perplexité de Claude Moreau, maire de la commune, face à un équipement fantôme à la fois visible et visité (il évoque une fréquentation d'un millier de visiteurs sur un week-end, ce qu'illustrent les vues de visiteurs photographiant le site), mais dont l'état de délabrement, outre des questions de sécurité, véhicule une image désastreuse d'abandon, de laideur et d'obsolescence. De plus, le site contraste singulièrement tant avec le rôle modernisateur attribué aux Jeux dans l'essor de l'agglomération qu'avec l'image nature de ce village aux portes du Vercors. Comme l'évoque le reportage, le syndicat intercommunal (contrôlé à 95% par Grenoble) créé en 1966 pour gérer le chantier puis le tremplin a été dissous et la ville de Saint Nizier est désormais seule propriétaire de l'installation. Des diverses pistes de reconversion envisagées en 1998, espace de loisir au point de départ de randonnées, musée ou lieu d'exposition, aucune n'a abouti, pas plus que d'autres, évoquées à d'autres périodes (un restaurant d'altitude, un mur d'escalade, un site de VTT, etc.). Le site a donc continué à se dégrader.
Le cas de ce tremplin illustre l'obsolescence de certains équipements sportifs liés aux Jeux (à l'instar de la piste de bobsleigh de l'Alpe d'Huez, démontée en 1990, ou de l'anneau de patinage de vitesse, transformé en piste non glacée en 1994), alors que bien d'autres bâtiments dans Grenoble même sont un héritage des Jeux (le quartier dit village olympique, la halle des sports, la mairie, la gare, l'hôpital sud, ...). Néanmoins leur fonction utilitaire l'emporte sur la fonction mémorielle peu valorisée.
Le tremplin illustre aussi, plus généralement, l'absence de la valorisation de l'image des Jeux sur le long terme, cette « friche touristique » montrant pourtant l'existence d'une curiosité voire d'un besoin de remémoration qui ne trouve pas de lieu adéquat pour s'exprimer.
Pour aller plus loin :
- Voir le site du COLJOG