Bourg-sous-la-Roche / Saint-Etienne

27 août 1984
03m 27s
Réf. 00314

Notice

Résumé :
Le club de l'Amicale des écoles publiques de Bourg-sous-la-Roche a battu ce week-end l'AS Saint Etienne (2-1) à domicile en championnat de France de Deuxième division, grâce à deux buts de Bausson contre un de Chillet pour les Verts. Christian Letard, l'entraîneur de l'AEPB, est très heureux.
Date de diffusion :
27 août 1984
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Éclairage

Un an après le FC Yonnais, l'AEP Bourg, autre club de La Roche-sur-Yon, accède à son tour à la Deuxième Division. Et pour ne pas être en reste avec leurs rivaux, auteurs d'un exploit face à Marseille l'année précédente, les Bourgadins vont à leur tour créer une grande surprise en terrassant la légendaire équipe de Saint-Etienne.
Deux clubs en National (Luçon, Les Herbiers), un en CFA (Fontenay-le-Comte), trois en CFA2 (Challans, La Roche VF, Le Poiré-sur-Vie), quatre en Division d’Honneur (Les Sables d’Olonne, la réserve de La Roche VF, celle des Herbiers et celle de Fontenay), sans compter tous les clubs qui opèrent dans les catégories inférieures ; le football vendéen, fort de 30 000 licenciés, qui a fêté ses 60 ans en 2014, se porte très bien même s’il déplore toujours l’absence d’un club professionnel en son sein.
Les premiers exploits des footballeurs vendéens interviennent, il y a une cinquante d’années, du côté de Challans. De 1962 à 1971, le Sporting-Club de Challans, aujourd’hui dénommé le Football-Club Challans depuis sa fusion en 2000 avec le Football Athlétic Challans, fut le club phare du département.
Dans la capitale du canard, beaucoup se souviennent encore avec nostalgie des Fleury, Robin, Ramé, Lelong, Giachino, Obispo (l’oncle du chanteur), Courdavault, Gardebois (un gardien de but au nom prédestiné), Gil, Cartwright et bien d’autres encore qui portèrent haut les couleurs challandaises, notamment lors de la saison 1966-1967, particulièrement faste pour le SC Challans avec un seizième de finale de Coupe de France et une deuxième place en championnat CFA, à l’époque la troisième division nationale et plus haut niveau chez les amateurs.

Après l’ère Challans, place à la rivalité yonnaise

Le FC Yonnais, créé en 1932, prend le relais dans les années 1970. Mais l’émulation avec le club rival de l’AEP Bourg-sous-La-Roche, un quartier de La Roche, va rapidement booster la montée en puissance des deux formations. Lesquelles, après s’être rencontrées pour la première fois, en 1975, en Division d’Honneur devant plus de quatre mille spectateurs serrés comme des sardines dans le petit stade bourgadin, se retrouvent aux portes de la Deuxième Division au début des années 1980.
Si le FC Yonnais est, en 1983, le premier des clubs vendéens à accéder à ce niveau où il ne reste qu'une seule saison, l'AEP Bourg, entraîné par Christian Letard - un ancien de la maison d'en face - ne tarde pas prendre le relais puisque, dès la saison suivante, il accède à son tour en Deuxième Division. Et pour ne pas être en reste avec son '' frère ennemi'' qui s'était imposé l'année précédente face à Marseille, c'est également face à un autre monument du football français que les banlieusards yonnais vont, à leur tour, se mettre en évidence. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du plus célèbre d'entre eux, l'A.S. Saint-Etienne, encore auréolé, malgré sa descente en D2, de ses exploits sur la scène européenne dans les années 1970.

Un record qui restera inégalé

Mais ni l'affluence record enregistrée ce jour-là (10 144 spectateurs payants) - qui ne pourra plus être battue en raison des nouvelles normes de sécurité - ni la renommée prestigieuse de leurs adversaires, ne parviendront à déstabiliser les Bourgadins (voir la vidéo), emmenés par un étincelant Jean-Jean Gautron - passé à l'intersaison du FC Yonnais à l'AEP Bourg - qui s'imposent 2-1 grâce à un doublé de Philippe Bausson.
L'AEP Bourg poursuivra l’aventure en Deuxième Division - sous son propre nom - jusqu’en 1989, date de la fusion des deux clubs yonnais, puis après cette date, pendant quatre saisons encore, sous le nom de La Roche VF.
A la suite de difficultés financières, le club entame alors une chute vertigineuse qui l'amène de la Deuxième Division - quittée à l’issue de la saison 1992-1993 - à la Division d’Honneur, quatre étages plus bas, à l’orée de la saison 2007-2008, trois ans après la rénovation du Stade Desgrange (créé en 1930) dont la capacité a été portée à 9 000 places dont 5 000 assises. Depuis, le club, qui joue dans une belle enceinte sonnant malheureusement creux, tente vainement de retrouver son lustre d’antan, dans l’ombre notamment de Luçon, nouveau fer de lance du football vendéen.
Appuyé par le Conseil Départemental de la Vendée, le rapprochement entre les deux clubs, en cours de finalisation en 2016, pourrait déboucher, à terme, sur une équipe de foot professionnelle en Vendée.
Philippe Beauvery

Transcription

Présentateur
Notre page sportive du lundi, elle s’ouvre avec du football. En deuxième division, les bleus de l’amical des écoles publiques de Bourg-sous-la-Roche ont réussi un exploit. Ils ont battu les verts de Saint-Etienne. Jean-Luc Pincemin.
Journaliste
Sans complexe, les Vendéens de l’AEPB La Roche, ce sont eux qui bousculent les Stéphanois. En début de rencontre, une action menée très rapidement. Et Boissinot échoue face à Castaneda. Castaneda qui manifeste son mécontentement à ses défenseurs. Les verts à l’attaque, et [Chillet] va se retrouver en excellente position, mais son tir était trop croisé. Le premier but vendéen, Bosson face au but, un tir de 20 mètres. Castaneda a hésité à se lancer sur la balle, et 1 à 0 pour La Roche-sur-Yon. Les Stéphanois tentent de réagir, Mia sur la gauche, tir d’[Olexiac]. Guillet, le gardien local ne se laisse pas surprendre. Au contraire, ce sont les joueurs locaux qui vont doubler la mise. Une longue course de Poirier. Boissinot récupère la balle sur la gauche, centre pour la tête de Bosson. Castaneda sera lobé et la balle est bien rentrée dans les buts. Les Stéphanois ne contestent pas, le Bourg mène 2 à 0, on n’osait pas y croire.
bruit
(bruit)
Journaliste
Saint-Etienne va alors largement dominer la situation. Mia ici va gâcher une belle occasion. La balle échoue sur le petit filet. Et à la 36ème minute, le but stéphanois à la suite d’un centre venu de la droite, et une jolie partie de billard dans la surface avant que [Chillet] ne marque, regardez ! Koulchevic, [Chillet]. 2 à 1, ce sera le score au repos. La seconde mi-temps, il fallait s’y attendre, large domination stéphanoise. Les Vendéens, avec beaucoup de courage, s’efforcent de maintenir leur avantage, Guillet sur ce centre résiste à Mia.
bruit
(bruit)
Journaliste
La pression des verts sera très vive dans le dernier quart d’heure. Centre de Ribar, qui vient de rentrer en jeu. Guillet sort devant Mia et [Chillet] expédie la balle au-dessus de la transversale. Et puis, la dernière action du match, un corner. Ça n’ira pas plus loin, les Vendéens peuvent laisser exploser leur joie. Ils ont battu Saint-Etienne.
bruit
(bruit)
Christian Letard
C’est certainement un événement qui dépasse tout ce qu’on pouvait espérer. C’est un peu les deux extrêmes qui se rencontraient ce soir. Et nous, une victoire dans ces matchs-là, c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel, un événement vraiment pour l’AEPB.
Journaliste
Alors, l’AEP Bourg a ouvert la marque d’entrée, puis ensuite a souffert.
Christian Letard
Oui, ben, je pense qu’on ne peut quand même pas se permettre à notre niveau, nous qui arrivons dans ce championnat de seconde division ; non seulement d’ouvrir la marque, mais en plus, de ridiculiser Saint-Etienne. Je pense qu’il faut rester à sa place, savoir rester à sa place. Notre début de match nous a autorisé beaucoup d’espoir. On a marqué deux buts, je pense, très normaux. Ensuite, on a cherché à préserver le ballon. On a abandonné un peu l’entrejeu, ce n’était plus à nous de faire le spectacle. Saint-Etienne a suffisamment de notoriété pour le faire. Et on n’avait pas assez puisé dans des courses inutiles au milieu du terrain. Il fallait les attendre à venir et c’est ce qu’on a su faire.