Rénovation du Sillon Bretagne à Nantes
Notice
Achevé en 1974, le Sillon Bretagne est le symbole du mal de vivre dans les grands ensembles. L'Etat, la Caisse d'allocations familiales et la mairie de St Herblain ont lancé des travaux de rénovation qui visent à améliorer le cadre de vie du Sillon.
Éclairage
Tout commence à la fin des années 60, quand la société d'HLM Home-Atlantique et le Toit Coopératif décident de réaliser la cité idéale afin de créer un ensemble permettant la cohabitation des catégories sociales et la prise en charge des équipements collectifs.
Le Sillon, situé à la sortie de Nantes vers l'Ouest, intègre donc lors de sa livraison tous les équipements nécessaires à ses 3000 habitants : centre commercial, mairie annexe, centre socio-culturel et médico-social, bureau de poste et halte garderie. Mais un an après, le recensement de 1975 témoigne que le mélange social ne s'est pas bien fait : 17,3% de cadres supérieurs, 52,3 % de classes moyennes. Deux ans après sa livraison, le Sillon de Bretagne compte 200 logements vides sur un total de 895.
L'évolution architecturale en a peut-être été la cause : l'architecte-conseil du ministère ayant exigé que la pyramide prévue initialement sur 13 étages passe à 30 et que les branches soit rallongées. Mais on pourrait aussi évoquer le dysfonctionnement du système de circulation intérieure et la coûteuse gestion du sillon due à sa grande hauteur. Et puis les locataires ont très vite dénigré le Sillon et leurs co-locataires.
Dès 1977, Home-Atlantique réhabilite le Sillon, en transformant tous les logements situés au-delà du 15eme étage en bureaux, ce qui a posé la question de la définition d'une société HLM et de son objet social. Ce projet propose de passer de la mixité sociale à la mixité urbaine. Qu'en est-il à la fin du XXe siècle ? La pyramide est un très beau bâtiment, qui ne s'est pas lézardé et qui abrite des logements et des bureaux d'entreprises privées et publiques. Toutefois, malgré sa belle galerie commerciale, les facilités de parking, la proximité de la gare et de l'aéroport, une vie associative riche, les classes moyennes hésitent toujours à l'habiter.
Bibliographie :
- Hecène Bellemessous, "Mixité : un leurre politique", Urbanismes, 1999 , n°308.