Les dix ans du Théâtre Chorégraphique de Rennes
Notice
A l'occasion des dix ans du Théâtre chorégraphique de Rennes, Gigi Caciuleanu présente deux nouveaux ballets extraits des œuvres de Jean Cocteau et de Francis Picabia. Gigi Caciuleanu voit dans la danse l'art de demain.
Éclairage
C'est en 1984 qu'est officiellement créé le Théâtre Chorégraphique de Rennes qui devient par la suite le Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne. La troupe de Gigi Caciuleanu est installée à Rennes depuis 1978 à l'initiative de la municipalité de Rennes et du ministère de la Culture, implantation qui ne se concrétise vraiment instutionnellement qu'en 1984. Dans les années 1970, les arts chorégraphiques sont rattachés à la musique au sein du ministère de la Culture. Au-delà de la danse classique, ils ne suscitent pas grand intérêt. Pourtant ces années se caractérisent par un renouveau chorégraphique en France dont les inaluences sont mondiales (allemandes, puis étatsuniennes). Une première ébauche de décentralisation s'effectue cependant en facilitant l'implantation de compagnies en région. Mais la reconnaissance des arts chorégraphiques reste modeste.
En 1981 la gauche arrive au pouvoir et porte un projet de politique culturelle fort. Le budget alloué au ministère de la culture augmente. Le nouveau ministre, Jack Lang, donne une importance particulière à la création et à la diffusion des arts. Il lance un programme de développement pour la danse contemporaine en insistant sur deux objectifs : création et diffusion. Jusque là, la formation, à connotation classique, était le seul axe développé (plan décennal de Marcel Landowski dans les années 1970).
Une politique de décentralisation est envisagée pour la danse. Des lieux ressources doivent être créés. L'implantation de ces lieux est imaginée en concertation avec les pouvoirs locaux. Les Centres Chorégraphiques Nationaux (CCN) sont cofinancés par les collectivités territoriales et l'Etat dans le cadre d'une convention triennale renouvelable. Chaque CCN définit un cahier des charges. Les missions des CCN sont multiples : création, formation, sensibilisation à la danse contemporaine, diffusion des créations et du répertoire chorégraphique. Une équipe permanente s'occupe d'un CCN autour d'un directeur artistique. Les CCN forment un maillage pour la danse sur tout le territoire français.
A Rennes, le premier directeur de cette nouvelle institution est donc Gigi Caciuleanu. D'origine roumaine, il est d'abord formé à la danse classique. Il découvre la danse moderne et s'intéresse à la chorégraphie. Il obtient une reconnaissance rapide en France où il gagne plusieurs concours. Son installation à Rennes est saluée par la municipalité qui donne une nouvelle visibilité à la danse et continue de montrer son intérêt pour le développement culturel. Pour cause, les enjeux sont symboliques, la culture offre une bonne image de la ville. En 1993 la ville se sépare de Gigi Caciuleanu suite à des divergences administratives et de gestion. Catherine Diverrès et Bernado Montet sont nommés à la direction du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne en 1994. Tous deux issus d'un parcours classique, ils s'en écartent au début des années 1980 pour découvrir le Butô au Japon. Riche de cette expérience, ils inventent de nouvelles formes chorégraphiques basées sur l'état, la présence et l'émotion. A partir de 1998, Catherine Diverrès dirige seule le CCNRB.
Depuis janvier 2009, Boris Charmatz a pris la direction du centre avec un nouveau projet : un musée de la danse.