François Pinault vient au secours de la forêt de Paimpont

17 septembre 1990
01m 43s
Réf. 00429

Notice

Résumé :

Suite à l'incendie de la forêt de Brocéliande, des personnalités du monde politique et industriel se sont mobilisées. François Pinault, industriel breton, s'est ainsi associé à ce projet de reboisement, en apportant son aide financière.

Date de diffusion :
17 septembre 1990
Source :
FR3 (Collection: Rennes soir )

Éclairage

Entre le 7 et le 11 septembre 1990, la forêt de Paimpont prend feu pendant cinq jours. Plus de 700 hectares sont détruits par les flammes. La moitié du Val sans Retour disparaît dans cet incendie. C'est une catastrophe écologique importante au niveau de la Bretagne, mais aussi une perte patrimoniale et touristique énorme, le site étant l'un des hauts lieux des légendes et de l'imaginaire Arthurien. En effet le Val sans Retour appelé aussi le val des faux-amants est l'endroit où selon la légende la Fée Morgane enfermait ses amants infidèles.

L'importance des dégâts nécessitait donc une action rapide afin de sauvegarder les parties de la forêt préservées par l'incendie et de reboiser les parties détruites. Dès le 21 septembre, l'association pour la sauvegarde du Val sans Retour réunit les acteurs publics de la région tels que les directions départementales de l'agriculture du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine, les maires des communes concernées ou encore le président du Centre Régional des Propriétaires Forestiers, mais aussi des acteurs privés, principalement des chefs d'entreprise afin d'obtenir les fonds nécessaires aux différents travaux engagés. Parmi ces acteurs on retrouve François Pinault.

Homme d'affaires et mécène, François Pinault est né en Bretagne, le 21 août 1936, aux Champs-Géraux dans les Côtes-d'Armor. En 2007, sa fortune est estimée être la troisième fortune française. Il est très impliqué dans des actions en faveur de la Bretagne comme en témoigne son intervention suite au naufrage de l'Erika en 1999 ou encore le rachat du Stade Rennais en 1998. Son intervention suite à l'incendie de la forêt de Paimpont, fournie en partie par l'intermédiaire d'une de ses sociétés Pinault Bois, rentre dans le cadre de ses engagements régionaux qui visent, tout comme suite à l'Erika, à préserver le patrimoine naturel de la région.

A sa suite, de nombreux financements privés sont venus s'ajouter aux actions publiques : Yves Rocher, Rouiller, Intermarché, Sanofi ou encore le Rotary Club d'Ille et Vilaine ont permis de financer le reboisement et d'aménager des accès, avec les agriculteurs et les propriétaires, afin de pouvoir organiser les actions de débroussaillage et de surveillance.

Suite au financement du reboisement, l'élan de solidarité autour de la forêt se développe, puisque plusieurs milliers de bénévoles participeront en 1991 à la plantation de plus de 30 000 arbres. Pour symboliser cet élan de solidarité et se souvenir de cet incendie, le sculpteur François Davin a recouvert un châtaignier calciné du Val de 5 000 feuilles d'or qu'il a entouré de cinq chênes calcinés afin de symboliser la renaissance de la forêt après sa destruction par l'incendie. La sculpture fut inaugurée le 10 août 1991 et installée au bout de la digue du miroir au fée.

Cet incendie faisant suite à d'autres incendies dans le même secteur en 1959, en 1976 et en 1983, un programme d'action a été préparé, afin de limiter les risques et de protéger la forêt. Dans un premier temps les cartes de prévention des zones à risques ont été actualisées afin de faciliter la protection des zones qui n'ont pas été atteintes par les flammes. Lors du reboisement, les études d'inalammabilité de la lande ont dévoilé que c'est à partir de cinq ans que la lande s'expose à un risque important d'incendie. L'objectif est donc de maintenir une lande "jeune" afin d'éviter les risques d'incendie à l'avenir. Des efforts supplémentaires ont donc été demandés aux agriculteurs et propriétaires dans l'entretien de la forêt, en facilitant les accès, en débroussaillant les zones proches des terres cultivées ou encore en faisant paître les animaux dans la forêt. Pour limiter les risques, l'éducation des usagers de la forêt et des touristes, notamment au travers des actions de sensibilisation dans les écoles et les collèges, joue aussi un rôle important.

Soline Billon

Transcription

Journaliste
Les départs de feux ont du être maitrisés. A quelques kilomètres de là, on parle déjà d'avenir donc de reboisement. Elus, forestiers mais aussi particuliers, un seul mot dans toutes les bouches : urgence.
Intervenant
Susciter des sympathies autour de cette cause de Brocéliande car nous en sommes amoureux.
Alain Madelin
Il y a la chaîne des initiatives publiques de façon à essayer de faire en sorte que nous ayons une initiative publique exemplaire. Et là vous voyez Raymond Marcellin, Yvon Bourges, Pierre Méhaignerie et bien d'autres, se mobiliser pour essayer de regarder comment on peut faire au mieux pour réparer. Puis il n'y a pas que la chaîne de l'initiative publique, il y a aussi beaucoup d'initiatives privée qui se sont manifestées.
Journaliste
A l'origine de l'initiative privée, l'industriel breton François Pinault. Son groupe est né de la forêt, alors il n'a pas voulu rester les bras croisés devant l'étendue du désastre.
François Pinault
J'ai décidé de piocher dans ma cassette personnelle pour payer, proposer à, aux élus régionaux, locaux, de payer le reboisement de cette forêt, de l'ensemble de cette forêt.
Journaliste
Ça signifie un investissement de quel ordre ?
François Pinault
C'est un investissement de quelques millions ,que je chiffrerai un peu plus tard, mais je souhaite que ça puisse se faire dans les meilleurs délais pour que les générations futures puissent comme je l'ai fait dans ma jeunesse profiter de cet endroit mythique, extraordinaire, cher au coeur de tous les français et venir se promener parmi les arbres qui auront grandi.
Journaliste
Aujourd'hui, d'autres industriels bretons ont décidé d'intervenir. Une forme de mécénat inédite, peut-être une manière de remercier une région à qui l'on doit beaucoup.
François Pinault
Cette forêt, elle est en Bretagne, c'est à, je dois tout à la Bretagne et aux bretons. Mes premiers clients étaient des bretons, mes premiers collaborateurs sont des bretons, ce désastre arrive en Bretagne, alors je dis à la Bretagne et aux bretons, je peux vous aider, je le fais.