La télécom Valley

10 avril 2000
02m 07s
Réf. 00463

Notice

Résumé :

L'agglomération rennaise, désormais considérée comme la "Telecom valley" française, est une référence en matière de télécommunication. A l'origine de ce succès, le CCETT et de grands groupes, notamment Alcatel, Mitsubishi, Thomson.

Date de diffusion :
10 avril 2000
Source :
FR3 (Collection: JT Rennes midi )

Éclairage

A l'instar de la Telecom Valley et de la zone de Sofia-Antipolis sur la Côte d'Azur, la Bretagne, qui est aussi une région investie dans les télécommunications, a tenté de développer cet axe économique de manière importante à partir des années 1980. Avec l'aide de l'association Rennes Atalante qui anime la technopole, la municipalité rennaise s'est appuyée sur la présence d'entités de Recherche et Développement autour des télécommunications depuis de nombreuses années.

La décentralisation en Bretagne des laboratoires de recherches en télécommunication, décidée à la fin des années 1960, est à l'origine du développement des technologies de l'information et de la communication dans la région : l'arrivée du CCETT, Centre Commun d'Etudes de Télévision et de Télécommunication, en 1972 à Rennes ou encore du CNET, Centre Nationale d'Etudes de Télécommunications, à Lannion. Le CCETT où de nombreuses technologies en télécommunication ont été mises au point, comme le Minitel par exemple en 1978, est donc à l'origine de la création de la technopole Rennes Atalante qui voit le jour en 1984. Les différentes technologies développées dans le centre ont donnée naissance à des entreprises spécialisées comme l'entreprise Transpac, suite à la mise au point du réseau Transpac dans les locaux du CCETT. Une dynamique qui se poursuit avec l'accueil de nouvelles entreprises et l'internationalisation de la zone qui accueille des centres de recherches de grandes entreprises nationales comme France Télécom, et étrangères comme Canon, Alcatel, Thomson ou Mitsubishi à partir de 1991.

L'Association Rennes Atalante accompagne l'installation de ces grandes entreprises internationales, suivies ensuite par de nombreuses entreprises de recherche et développement de taille plus modeste, qui éclosent dans le sillage de ces entreprises leaders. Ainsi en 2004, 20 ans après la naissance de la technopole, plus de 8000 emplois avait été créés, dont 80% de bac + 5. Le succès de la filière des télécommunications dans la technopole est remarquable puisque celles-ci constituent 80% des emplois de la zone, qui est pourtant aussi spécialisée dans les domaines de l'agroalimentaire, de l'environnement et du biomédical. Une réussite qui s'appuie aussi sur le potentiel de recherche de la ville de Rennes qui accueille deux Universités, Rennes 1 et Rennes 2, et de nombreux établissements d'enseignement supérieur comme l'INSA, l'ESEAT, Supélec ou encore l'ENST. Le CNRS est aussi très présent à Rennes avec, en 2004, près de 400 chercheurs présents dans vingt-six laboratoires.

L'articulation entreprises - enseignement - recherche est un des atouts de la zone Atalante car comme le précise le reportage, 725 élèves-ingénieurs sont formés chaque années et sont prêts à travailler dans les entreprises rennaises.

Cependant le succès de Rennes Atalante n'empêche pas la technopole d'être touchée par la crise qui a frappé les filières électronique, multimédia, optique et télécommunication au début des années 2000, une crise en partie liée à l'explosion de la bulle internet. On peut prendre pour exemple la fermeture au printemps 2004 d'un des sites de l'entreprise ST-Microelectronics basé à Rennes et spécialisé dans la fabrication de semis-conducteurs. Cette usine qui employait 600 personnes a été délocalisée en Asie du sud-est où les coûts de production sont plus faibles.

N'ayant pas d'avantages concurrentiels en matière de production, la technopole de Rennes privilégie la recherche-développement. Ce qui ne garantit cependant pas l'emploi, tant la concurrence mondiale dans ce secteur s'intensifie à tous les étages, de la conception à la production. Par exemple en 2004 Thomson ou Phillips ont décidé de délocaliser une partie de leurs équipes de recherche et développement.

Forte de son potentiel d'emplois scientifiques, toujours aussi important et d'une réputation bien ancrée, la technopole assurera d'autant plus son développement que la collaboration entre la recherche et les entreprises sera renforcée, afin de proposer toujours plus d'innovations.

Frédéric Martin

Transcription

Présentateur
Telecom Valley, une image qui colle désormais à l'agglomération rennaise. Au départ de l'aventure économique, on trouve le minitel, mais également des centres de recherches comme le CCETT. Des grands groupes comme Alcatel, Mitsubishi, ont pris le relais, suivis, aujourd'hui, par une kyrielle de sociétés impliquées dans les nouvelles technologies. Résultat : Rennes est, aujourd'hui, une référence en France et au niveau international. Les explications de Stéphane Grammont.
Stéphane Grammont
Cet homme a du flair. Les réseaux haut débit, la télévision interactive sur Internet, c'est son métier. Il y a quatre ans, il rachète une entreprise rennaise, il en fait son centre de recherches et développement. Son groupe vient d'être racheté par un des géants français, Alcatel. Aujourd'hui, d'autres le rejoignent. Mitsubishi installe ici 350 chercheurs. Rhône, Cegetel, entrent dans la danse. La zone Atalante a créé 1600 emplois l'année dernière. Les start-up naissent et ne meurent pas. Du coup, Rennes rêve du surnom de « Telecom Valley ».
Philippe Le Blanche
On a bâti tout naturellement notre offre, en disant aux entreprises : "Voilà, si vous venez à Rennes, nous, nous sommes capables de vous identifier, voire même d'aider à vous bâtir une équipe de recherche et développement de pointe, dans le domaine précisément qui vous intéresse".
Stéphane Grammont
Des équipes R & D clés en mains, il fallait y penser. Après tout, 725 élèves ingénieurs sont formés à Rennes chaque année. 1000 CV sont déposés sur un site Internet. Trois ou quatre entreprises sont ferrées. Tout a commencé dans les années 60 sur une décision d'aménagement du territoire. Du coup, face à la concurrence européenne ou de la célèbre french riviera, la Bretagne affiche 40 % de la recherche publique dans les télécommunications. Le CCETT où est né le minitel trône au milieu de cette technopole. Pour les chercheurs de ce labo dédié aux services Internet à venir, toute implantation nouvelle est bienvenue.
Henry Thomas
Toutes ces compétences qui arrivent sur le bassin rennais, ça va augmenter quand même les compétences globales des gens, le niveau, ça va attirer des sociétés qui vont faire des prestations de services, ça va contribuer à la dynamique et à la renommée.
Stéphane Grammont
On compte ici sur un phénomène boule de neige. L'émulation, l'imbrication entre l'université, les écoles spécialisées et les entreprises est, aujourd'hui, une valeur économique qui se vend bien.