Débat sur l'orientation économique au conseil régional

02 juin 2006
01m 50s
Réf. 00314

Notice

Résumé :

L'avenir économique de la Picardie a été débattu au conseil régional. La majorité a présenté son projet, le SRDE, schéma régional de développement économique : il engage la région pour les quatre années à venir. Les efforts porteront principalement sur l'industrie et l'agriculture ; les PME ne seront pas oubliées.

Date de diffusion :
02 juin 2006
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Éclairage

Si l'urgence industrielle est aujourd'hui quasi-unanimement partagée, cela n'a pas toujours été le cas jusqu'à une période encore très récente. À la faveur de la crise actuelle, l'industrie est revenue au premier plan comme source essentielle de création de richesse collective.

Il est vrai qu'un certain nombre de faits objectifs plaident en faveur de ce regain d'intérêt. L'industrie est en effet indispensable dans une économie tournée vers la "connaissance" : elle assure 85% de la dépense intérieure de recherche et développement du secteur privé alors qu'elle ne représente que 12,5% de la valeur ajoutée. L'industrie est également essentielle à la réduction du déficit commercial : 75% des exportations françaises portent sur des produits manufacturés. Elle est aussi utile au bien-être et à la promotion sociale car elle demeure une source pourvoyeuse d'emplois plus qualifiés et mieux rémunérés que la moyenne. Enfin, l'industrie exerce de puissants effets d'entraînement : près d'un salarié du secteur marchand sur quatre travaille dans des entreprises de services dont le client principal est l'industrie. Pour un poids de 12,5% de la valeur ajoutée nationale, l'industrie représente 20% de l'investissement des sociétés non financières. Une unité supplémentaire de valeur ajoutée produite dans le secteur de l'aéronautique génère 4,8 unités de valeur ajoutée dans le reste de l'économie française. Ce rapport n'est que de 1 à 1,5 pour le secteur "Commerces, services".

En Picardie, l'industrie emploie aujourd'hui plus de 120 000 actifs répartis sur 7668 établissements, soit 20% de l'emploi régional (15% en France, 21% en Allemagne). C'est la 4ème région française pour le poids de l'industrie dans l'emploi local. Le secteur secondaire génère 17% de la valeur ajoutée régionale brute, soit 6,9 milliards d'euros (12,5% pour la France métropolitaine). L'industrie en Picardie, c'est aussi près de 14 milliards d'euros d'exportations (principalement dans les postes "chimie", "cosmétique", "mécanique-métallurgie", "agroalimentaire") dont 18% vont vers l'Allemagne, premier client et premier fournisseur de l'économie régionale. 2 440 établissements de la région sont concernés et 89 000 salariés picards travaillent dans des entreprises exportatrices.

Tous ces éléments témoignent du caractère stratégique de l'industrie pour la Picardie. Mais, depuis 40 ans environ, celle-ci subit des changements organisationnels ainsi que des mutations productives qui l'affectent durablement. L'enjeu est désormais de soutenir les activités productives du territoire dans leur transition vers le nouveau régime de croissance émergent : sobriété et efficacité énergétique, réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique, valorisation de la biomasse, économie circulaire, écologie industrielle et territoriale, circuits courts, nouvelles mobilités, nouveaux procédés et matériaux, rôle crucial de l'information et de sa mise en réseau...etc. Dans la stratégie globale de reconquête productive, l'intervention des collectivités locales est indispensable.

C'est le cas du conseil régional de Picardie qui a mis en œuvre une stratégie originale de développement économique faisant la part belle au renouveau industriel. L'acte sans doute le plus significatif de cette stratégie industrielle a consisté à mettre en place le Schéma régional de développement économique (SRDE). Son adoption a été précédée par de nombreuses réunions-débats, réparties sur l'ensemble du territoire, afin de donner à tous l'occasion de s'exprimer sur l'avenir économique du territoire et les choix stratégiques à opérer pour impulser une dynamique fédératrice. Plus qu'un plan d'actions, le SRDE, constitue d'abord et avant tout une méthode originale concertée qui pointe les défis à relever et la nécessite d'instaurer un dialogue social territorial permanent. Ce sujet du journal télévisé du 2 juin 2006 décrit quelques unes des mesures phares de ce schéma.

Slim Thabet

Transcription

Marie Roussel
L’avenir économique de la Picardie en débat, cet après-midi, au conseil régional. La majorité présentait son projet, le SRDE, comprenez Schéma Régional de Développement Economique. Il engage la région pour les 4 années à venir. Les efforts porteront principalement sur l’industrie. Précisions d’Estelle Prin et Mathieu Despiau.
Estelle Prin
L’industrie est au coeur du Schéma Régional du Développement Economique défini par l’actuelle majorité de gauche au conseil régional. Un seul objectif : aider les entreprises industrielles et donc améliorer l’emploi en Picardie.
Claude Gewerc
L’histoire de la Picardie, c’est l’histoire de l’industrie et de l’agriculture. Et il n’y aurait de pire sottise, de mon point de vue, que de les abandonner. Donc non, il faut continuer sur l’industrie. Il faut continuer sur l’agriculture mais sur l’industrie de demain et l’agriculture de demain.
Estelle Prin
L’actuel conseil régional prévoit de mieux soutenir les très petites entreprises, d’aider à la création et à transmission des sociétés, d’améliorer la veille économique c'est-à-dire la manière dont les entreprises picardes surveillent leurs concurrents. Les sociétés qui connaissent des difficultés ne seront pas oubliées mais l’efficacité des aides financières sera passée au crible. Un grand absent dans ce schéma. Aux yeux de l’opposition UMP, le secteur tertiaire.
Franck Pia
On n’a rien contre le développement de l’industrie surtout quand il est lié, en fait, au développement de nouvelles technologies dans le cadre notamment des pôles de compétitivité sur les transports et sur les agroressources. Mais aujourd'hui, qui crée des emplois ? D’abord, ce sont les petites et moyennes entreprises, essentiellement, et puis c’est quand même beaucoup le secteur tertiaire.
Estelle Prin
L’opposition regrette aussi que pour l’instant, ces grandes orientations ne soient pas chiffrées. Pour connaître les sommes allouées au développement économique, il faudra attendre l’automne prochain.