Christian ZANÉSI (entretien)

1999
01m 01s
Réf. 00086

Notice

Résumé :

Interview extraite du CD-ROM "La Musique électroacoustique" Ed. Hyptique (2000)

Type de média :
Date de diffusion :
2000
Date d'événement :
1999
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Christian ZANÉSI. (Lourdes. 1952)

Ancien étudiant de Guy Maneveau et Marie-Françoise Lacaze (Université de Pau. 1974-1975), Pierre Schaeffer et Guy Reibel (Conservatoire de Paris. 1976-1977).

Il a ensuite enrichi sa formation en observant et en travaillant en studio pour de nombreux compositeurs (Pierre Schaeffer, Pierre Henry, Bernard Parmegiani, Luc Ferrari, François Bayle, Michel Chion...)

Dans les années 80 ses premières œuvres ont été remarquées et souvent jouées. Il puise son inspiration dans la rencontre poétique avec des sons remarquables.

Depuis quelques années il a aussi développé des relations de travail avec des acteurs de la scène électronique (Mika Vainio de Pansonic, Arnaud Rebotini, Christian Fennesz, RÖM...) et des chorégraphes (José Montalvo, Michel Kelemenis, Marianne Isson...).

Dans le cadre du GRM, dont il est le directeur-adjoint, il conçoit la programmation des concerts (Saisons Multiphonies / Festival PRÉSENCES électronique) et des émissions radio sur France Musique.

“Christian Zanési est un pur compositeur de studio, “sculpteur sur son”. Sa musique, inscrite et construite dans l'espace a pour souci principal de toucher physiquement, via les haut-parleurs, l'auditeur être- organique vibrant”

Transcription

Christian Zanési
Il me semble qu'il y a une idée répandue que la musique s'occupe essentiellement du temps. De mon point de vue, la musique s'occupe essentiellement de la forme. Si je faisais une métaphore, je dirais c'est comme si on disait que les marins s'occupent de l'eau. Les marins ne s'occupent pas de l'eau, ils s'occupent de la mer. C'est-à-dire la mer c'est de l'eau formée, c'est de l'eau en mouvement. Et en fonction de la forme de l'eau, ils prennent leur décision. Le temps dans la musique, c'est la même chose. Ce n'est pas du temps. C'est de l'énergie, c'est une forme. C'est-à-dire c'est quelque chose qui se reserre, c'est quelque chose qui s'étale, c'est quelque chose qui se condense, qui devient extrêmement dynamique ou au contraire qui prend son temps, si j'ose dire, et c'est quelque chose de cet ordre là. Moi, je ne me suis jamais posé la question du temps par rapport à la musique. Je me pose toujours la question plutôt du devenir des sons, du devenir de la matière musicale, du pourquoi elle m'intéresse et pourquoi elle me raconte, je ne dirais pas une histoire, mais pourquoi elle me raconte son avancée dans le temps d'une manière plausible.