Roland CAHEN, Kinetic Design (AKOUSMA)

20 janvier 2019
08m 57s
Réf. 01144

Notice

Résumé :
Reportage consacré au compositeur Roland CAHEN, à l’occasion de la création de sa pièce Kinetic Design le dimanche 20 janvier 2019 à la MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateurs) dans le cadre des concerts AKOUSMA de l’INA grm.
Son entretien est suivi d’un extrait de la pièce
Type de média :
Date de diffusion :
20 janvier 2019
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

ROLAND CAHEN

Né à Paris en 1958.

Compositeur électroacoustique, designer sonore, enseignant et chercheur en musique électroacoustique, art et design sonore.

Classe de composition électroacoustique de Pierre Schaeffer et Guy Reibel au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris 1977-1980 et du Groupe de Recherche Musical (INA GRM) - Études et pratique Théâtrale avec G. Robard et D. Mesguish…

Fonde les associations « Espace Musical » 1981 : concerts de musique électroacoustique -> 86 et « Théâtrophone » 1990 : association consacrée au théâtre sonore.

Théâtre musical électroacoustique Tutti Média (1989), Tonmeister Orpheus (1994/2000)… Musique de concert : Murs et Murmures, Le Complexe du Simple, Wind’s Wings, RotationsII, CountBasis (cf catalogue en ligne) œuvres dramatiques, musiques pour la scène : travail d’auteur compositeur et metteur en scène au théâtre notamment avec la compagnie « actuel free
théâtre » de 1982 à 1992. Pour le ballet avec notamment le chorégraphe Bruno Genty (1991-2001), son et musique pour le cinéma, 3D temps réel et multimédia interactif. Icare (vitualité) 1997, Bandonéon 2003-04.

Enseignant responsable du studio de création sonore de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI - les Ateliers) depuis 2000.

Concepteur et développeur des applications pédagogiques MusiqueLab à l’Ircam pour le Ministère de l’Education Nationale (2001-2003). Responsable artistique du projet de recherche PHASE à l’Ircam avec l’équipe Analyse Synthèse (2003-2004).

Réalise le design sonore de projets muséographiques, Musée du Quai Branly (Exposer la Musique) Boites Musique B05 et B30, le parfum sonore du Silo des instruments, boite B21 Divination Senoufo. Institut Royal d’Histoire Naturelle de Bruxelles, projet MCUR, Cité du Vin de Bordeaux.

En tant que chercheur développe et coordonne des projets de recherche comme ENIGMES (projetenigmes.free.fr 2006_2008), Topophonie (2009-2012), Smart City Plus (2014), New Altantis (2008-2016), Silence Chantier (2018)…


NOTICE DE L’ŒUVRE :

KINETIC DESIGN
(2019) / 26’30

Création, Commande INA GRM

Étude concertante de musique cinétique.
À la recherche d’une musique plastique, sans référent visuel.
Un corps mobile dématérialisé, multiple, sans contour, sans référence au corps humain.

Depuis le début des années 80, à la recherche d’une musicalité propre à la spatialisation sonore, j’explore les relations du son avec l’espace sous différentes formes. Ces recherches m’ont amené à réaliser des projets électroacoustiques dans les domaines de la navigation sonore, de la muséographie, de la conception de dispositifs, du design sonore et de la musique de concert où la question de l’espace est centrale. Mes recherches et mon enseignement en composition et design sonore portent également sur ces questions.

Mon rêve de musique cinétique est de produire des ballets de sons dans l’espace de diffusion sonore. Toutefois ce rêve projette malgré moi un schème visuel sur la perception auditive et m’éloigne du résultat recherché. L’oreille est pourtant sensible aux sons spatialisés qui portent des indices de provenance, des sensations d’étendue, de singularité ou de diversité, de dynamique et de mouvements. À un certain moment, l’espace sonore semble même prendre corps, chaque zone, position, direction acquiert une épaisseur et le vide de l’espace prend forme.

Comment « faire musique » de ces sensations spatiales ? Faut-il en collectionner les effets et les classer en entomologiste, comme Pierre Schaeffer, faut-il au contraire spéculer sur les formes, au risque de confondre le concept avec le ressenti ? Comme la musique joue des relations de ressemblance et de différence entre les sons, la cinétique entend faire musique des relations spatiales et temporelles entre les sons.

La plupart des travaux dans le domaine de musique spatialisée comme du son 3D tombent dans le travers d’assimiler le son à un objet visuel ou graphique ; et in fine échouent à produire l’effet espéré, en ne parvenant pas à tirer parti des particularités de l’audition spatiale pour en faire une musique dans laquelle la spatialisation est autre chose qu’un adjuvant. D’où mon exploration néo-constructiviste partant du ressenti.

Malgré tout, les sons cinétiques, ces fantômes tangibles, ces simulacres de corps mobiles sont fragiles. Selon le dispositif d’écoute, l’acoustique du lieu d’écoute, la position des auditeurs, l’interprétation et l’intention d’entendre, les effets sont atténués ou renforcés.