# L’après-guerre : une ville à reconstruire (1945-1958)
Un tiers de la population sinistrée, un quart des immeubles détruits ou gravement endommagés. Au lendemain de la guerre, la priorité est à la reconstruction. La situation n’empêche pas le commerçant Aimé Delrue de créer dès 1946 un comité des fêtes et de relancer l’antique mi-carême avec ses chars et ses nuages de confettis. Elle sera longtemps la plus grande fête populaire du Grand-Ouest.
- Culture et patrimoine -
- Sport et loisirs -
- Transports -
- Architecture
Date de la vidéo: 01 janv. 1945
Durée de la vidéo: 01" minutes 46 secondes01M 46S
Nantes, le port et la ville
La Seconde Guerre mondiale a laissé la ville de Nantes en ruine. L'activité portuaire sur les bords de Loire reprend, tout comme dans les rues. En témoignent le fonctionnement du pont transbordeur, les mouvements des grues et le passage des trains et du tramway.
Date de la vidéo: 20 mars 1947
Durée de la vidéo: 01" minutes 03 secondes01M 03S
Le Carnaval de Nantes
Après de nombreuses années sans carnaval, la ville de Nantes est encore en ruine mais heureuse. Les Nantais retrouvent cette fête disparue depuis 1939, son ambiance si gaie et les personnages typiques de son patrimoine.
L’immédiat après-guerre voit aussi l’organisation de manifestations florales au Champ-de-Mars par la Société nantaise d’horticulture, créée en 1828. Elles se transforment en Floralies internationales qui, aujourd’hui encore, accueillent 500 000 visiteurs à chaque édition. En 1956, le thème retenu est « Nantes port de l’Ouest ».
Date de la vidéo: 24 avr. 1971
Durée de la vidéo: 03" minutes 15 secondes03M 15S
Inauguration des Floralies internationales de Nantes
Accueilli par la foule devant le parc de la Beaujoire à Nantes, le ministre de l'Education nationale et député de Loire-Atlantique Olivier Guichard est venu inaugurer les Floralies Internationales, accompagné d'André Morice, maire de Nantes. Son entrée est salué par la fanfare montée de la garde républicaine de Paris.
Voilà qui dit bien la conscience d’elle-même d’une ville industrialo-portuaire très marquée par la présence massive d’ouvriers se rendant en bleu de travail à vélo aux chantiers navals, qu’ils rejoignent aussi en empruntant le pont transbordeur. De vigoureux mouvements sociaux secouent la ville, notamment la longue grève des métallurgistes en 1955 qui connaît un retentissement national après la mort de l’ouvrier maçon Jean Rigollet, tué par les CRS.
Date de la vidéo:
Durée de la vidéo: 02" minutes 27 secondes02M 27S
Les grèves de 1955 à la Navale
Les archives audiovisuelles de la Maison des Sciences et Techniques de Nantes permettent de revenir en image sur le conflit social de 1955 aux chantiers navals de Nantes et Saint-Nazaire. Pendant sept mois, les manifestations se succédèrent, avec parfois de violents affrontements avec les CRS. Ce conflit permit de nettes améliorations des conditions de travail pour les ouvriers.
Date charnière de la vie politique nationale, 1958 marque aussi un tournant local : on démonte le transbordeur, cet élément majeur du paysage nantais depuis six décennies ; on ferme les dernières lignes du tramway qui fonctionnait depuis 1879.
Date de la vidéo: 22 mai 1958
Durée de la vidéo: 01" minutes 37 secondes01M 37S
Démolition du pont transbordeur de Nantes
Construit en 1903, le pont transbordeur de Nantes est en cours de destruction. Sa partie centrale est démontée puis transportée sur un navire fluvial devant une foule de Nantais.
Date de la vidéo: 29 janv. 1958
Durée de la vidéo: 02" minutes 17 secondes02M 17S
Dernier voyage du tramway nantais
Le tramway nantais n'est plus. Il a parcouru une dernière fois les rues de la ville en passant devant la cathédrale, salué par la foule des Nantais, avant de rejoindre définitivement son dépôt.
# Un vent de modernité (1958-1977)
L’essor économique et le vent de modernité des années 1960 touchent Nantes. En bouleversant le rapport à la consommation et en généralisant l’usage de l’automobile, la grande distribution est un symbole de ces années-là. Émile Decré, en 1931, avait transformé le bazar familial du centre-ville en « magasin le plus moderne d’Europe », détruit par les bombardements. Il crée, en 1967, le premier hypermarché de l’agglomération, Record, installé à Saint-Herblain et qui sera suivi de bien d’autres enseignes à la périphérie de Nantes. C’est le cas de Carrefour qui s’installe en 1972 à l’est de Nantes, un an après l’ouverture du parc des expositions dans le voisinage : l’étalement urbain est en marche.
Date de la vidéo: 09 janv. 1968
Durée de la vidéo: 05" minutes 07 secondes05M 07S
Méthodes de ventes modernes
Reportage dans un grand supermarché de la périphérie nantaise. Le gérant interviewé n'y voit que des avantages et la vente en libre-service satisfait pleinement les consommateurs. Ils apprécient la large amplitude horaire d'ouverture, déambulent, choisissent leurs produits dans les rayons, passent en caisse et utilisent les caddies pour transférer les courses dans leur voiture.
Autre signe des temps nouveaux, la toute jeune université dont le campus s’étale à partir de 1962 sur la rive droite de l’Erdre et qui va peu à peu modifier l’ambiance de la ville. On le vérifiera en mai 1968. La télévision régionale Télé Loire-Océan fait son apparition en 1964 et diffuse un journal quotidien. Dans une ville où le catholicisme a longtemps pesé d’un poids considérable, les choses changent au plan religieux. Manifestation de force, et parfois occasion d’affrontements, la procession de la Fête-Dieu mettait dans la rue des milliers de catholiques. En 1967, la dernière Fête-Dieu se confine à la cathédrale même si les bannières des 22 paroisses nantaises y sont fièrement brandies.
Date de la vidéo: 13 juin 1966
Durée de la vidéo: 52 secondes52S
La Fête-Dieu à Nantes
De nombreux fidèles se sont réunis à Nantes à l'occasion de la Fête-Dieu, événement liturgique au cours duquel processions et rites cultuels chrétiens ont été pieusement suivis.
Quatre ans plus tôt, une poignée de catholiques, dont le futur élu socialiste Guy Goureaux, avaient fondé le Cercle Jean XXIII qui réunit des intellectuels et des syndicalistes ouvriers (comme Gilbert Declercq, un des artisans de la déconfessionnalisation de la CFTC puis dirigeant national de la CFDT) et paysans (comme Bernard Lambert passé du MRP au PSU).
Date de la vidéo: 25 sept. 1974
Durée de la vidéo: 02" minutes 54 secondes02M 54S
Gilbert Declercq : Syndicalistes en liberté
Gilbert Declercq, auteur du livre Syndicalistes en liberté, évoque les luttes syndicales à Nantes dans les dernières décennies. Elles ont permis selon lui de grandes avancées sociales et l'épanouissement de milliers de syndicalistes, en 1955 notamment. Selon lui, le syndicalisme est le même aujourd'hui, grâce à la solidarité de classe, mais il est aussi différent car la tâche est plus vaste.
Date de la vidéo: 25 juin 1984
Durée de la vidéo: 02" minutes 49 secondes02M 49S
Bernard Lambert
Bernard Lambert, syndicaliste défenseur des petits paysans, est décédé à l'âge de 53 ans. Leader des grandes manifestations de 1967, auteur du livre Les paysans dans la lutte des classes. Fondateur du Mouvement des Paysans Travailleurs, il a également été un militant politique et député du MRP de Châteaubriant.
C’est un exemple de la radicalisation politique de catholiques dont beaucoup vont rejoindre la gauche. Tout à la fin de cette période, en 1976, ouvre la première mosquée de Nantes dans la chapelle désaffectée de Saint-Christophe, voisine du stade Marcel-Saupin. Un événement moins spectaculaire mais sans doute plus significatif que le spectaculaire incendie qui ravage le toit de la cathédrale, le 28 janvier 1972.
Date de la vidéo: 29 janv. 1972
Durée de la vidéo: 01" minutes 43 secondes01M 43S
L'incendie de la cathédrale de Nantes
La cathédrale Saint-Pierre de Nantes vient de subir un violent incendie survenu pendant des travaux de restauration. Le capitaine des pompiers en tire le bilan : les œuvres qu'elle abritait sont sauves, tout comme les voûtes, mais les toitures et charpentes sont détruites.
Au cœur de cette époque, Mai 68 prend un tour singulier à Nantes : Sud-Aviation est la première usine occupée de France et son directeur séquestré ; un Comité central de grève se substitue au pouvoir officiel et se charge du ravitaillement et de la distribution de carburant ; des paysans se joignent au mouvement et convergent avec leurs tracteurs vers la place Royale rebaptisée place du Peuple…
Date de la vidéo: 16 mai 1968
Durée de la vidéo: 54 secondes54S
Occupation de l'usine Sud Aviation à Nantes
La grève générale avec occupation des locaux à l'usine Sud Aviation de Bouguenais près de Nantes se poursuit. Les principales revendications sont le maintien des salaires en cas de réduction du temps de travail et le possible départ en pré-retraite pour les travailleurs de plus de 60 ans.
Date de la vidéo: 01 mai 1968
Durée de la vidéo: 04" minutes 35 secondes04M 35S
Mai 68 à Nantes
Les archives audiovisuelles du Centre d'histoire du travail permettent de revivre le mouvement social de mai 68 à Nantes. Initié dès la fin 1967 dans un contexte de crise sociale latente, il a débuté en février 1968 avec l'entrée en grève des étudiants de l'université, avant de se transformer quelques semaines plus tard en vaste mouvement mêlant étudiants, ouvriers et paysans dans un même combat.
Et la culture ? Nantes ne brille guère en ce domaine. Elle passe à côté du mouvement de décentralisation à l’origine des Maisons de la culture et de nombreux festivals. Le cinéaste Jacques Demy est une exception avec un film qui transfigure la ville : Lola (1960) et l’apparition d’Anouk Aimée descendant les marches du passage Pommeraye. Suivront notamment Une chambre en ville (1982) qui fait revivre les grèves de 1955 et Jacquot de Nantes (1991) tourné par sa femme Agnès Varda alors que le cinéaste vivait ses dernières semaines.
Date de la vidéo: 08 août 1990
Durée de la vidéo: 01" minutes 10 secondes01M 10S
Tournage du film d'Agnès Varda
A Nantes, Agnès Varda vient de reprendre le tournage de son film sur l'enfance de Jacques Demy. La réalisatrice dirige l'équipe du film dans une scène qui se déroule dans le garage de l'allée des tanneurs, où Jacques Demy a grandi.
Il se pourrait que le grand événement culturel de ces années-là soit la montée en première division, lors de la saison 1963-1964, du Football Club de Nantes, créé pendant la guerre. Longtemps entraînée par José Arribas, à qui succédera notamment Jean-Claude Suaudeau, l’équipe collectionne les titres de champion de France (1965, 1966, 1973, 1977, 1980, 1983) et remporte la coupe de France (1979). Au stade Marcel-Saupin, édifié sur les bords de la Loire, elle pratique un jeu dit « à la nantaise », marqué par le mouvement et le primat du collectif. L’expression est devenue un cliché dans les milieux politiques et économiques pour qualifier le goût de l’action en commun qui marquerait la ville dans tous les domaines.
Date de la vidéo: 21 mai 1966
Durée de la vidéo: 05" minutes 25 secondes05M 25S
Le Football Club de Nantes
Le FC Nantes vient de remporter son deuxième titre consécutif de champion de France et s'apprête à disputer la finale de la Coupe de France. Son entraîneur José Arribas estime que ces résultats sont l'aboutissement d'une progression régulière. Il évoque aussi l'avenir de son équipe à travers son joueur emblématique Ramon Muller et la Coupe d'Europe où elle n'a pas encore brillé.
# La guerre des cultures (1977-1989)
Les élections municipales de 1977 sont un énorme succès pour la gauche qui s’empare de nombreuses villes dans tout le pays. Comme presque toutes les villes de l’Ouest, Nantes bascule. Une municipalité d’union de la gauche dirigée par le socialiste Alain Chénard se substitue à la coalition de troisième force qui jusque-là gouvernait Nantes. L’heure est au volontarisme politique, y compris dans le champ culturel confié à une jeune adjointe communiste, Jocelyne Cailleau. La Ville reconvertit la Manufacture des tabacs, lance la construction d’une vaste médiathèque et inaugure un nouveau conservatoire régional de musique et d’art dramatique.
Date de la vidéo: 28 sept. 1982
Durée de la vidéo: 02" minutes 51 secondes02M 51S
Les grands travaux à Nantes
Fermée depuis 1974, la manufacture des tabacs de Nantes est en cours de réhabilitation. La Maison des associations est déjà ouverte et d'autres équipements seront petit à petit mis en service. Ce chantier fait partie des gros travaux engagés depuis plusieurs mois à Nantes. Une Maison de la Culture (Rue du Général Buat) et une médiathèque (Quai de la fosse) sont aussi en construction.
En 1982, en association avec le ministère de la Culture occupé par Jack Lang, elle ouvre une Maison de la culture dirigée par Jean Blaise. Fleurissent aussi de petites compagnies théâtrales : La Chamaille, Le Nombre d’or, Théâtre Nuit…
Ces initiatives sont toutefois éclipsées par la décision majeure du mandat, prise en septembre 1978 : implanter un nouveau tramway. Ce choix, pionnier en France, marque un tournant dans la vision de la ville que la nouvelle équipe refuse de voir asphyxiée par l’automobile. Cohérente avec l’abandon des pénétrantes envisagées par la municipalité précédente et le projet d’un périphérique, elle transformera profondément l’usage de la ville, des années plus tard. Mais dans l’immédiat les nuisances provoquées par le chantier du tramway, qui bat alors son plein, sont l’une des causes de l’échec de la gauche aux municipales de 1983 que remporte le sénateur RPR Michel Chauty.
Date de la vidéo: 27 avr. 1983
Durée de la vidéo: 03" minutes 15 secondes03M 15S
Le point sur le tramway Nantais
Les travaux du tramway de Nantes se poursuivent. La circulation du tram au milieu du trafic routier fait débat. Un responsable du projet y répond et évoque aussi la question du financement de ce chantier dont l'amortissement, estime-t-il, se fera rapidement. Ce transport est aussi une vitrine pour les constructeurs français ; 220 villes dans le monde s'y intéressent déjà.
Hostile au tramway, ce dernier suspend les travaux pendant plusieurs semaines avant de se résoudre à les reprendre. Mais il refusera d’inaugurer la ligne (de même que la médiathèque). Au plan culturel, il fait preuve de la même intransigeance, supprimant des subventions, dont celle accordée jusque-là à la toute jeune Maison de la Culture. Cela lui vaut le sobriquet de sécateur maire
et provoque des manifestations de rue : longtemps indifférente aux élus nantais, la culture est devenue un enjeu de politique locale. Tandis que la droite décide de créer « sa » Maison de la culture, le Centre de recherche pour le développement culturel (CRDC) voit le jour, dirigé par Jean Blaise, appuyé par le ministère et un réseau de villes de gauche : Saint-Herblain (dont Jean-Marc Ayrault est le maire), Rezé, Saint-Nazaire, La Roche-sur-Yon…
Date de la vidéo: 27 juil. 1983
Durée de la vidéo: 01" minutes 24 secondes01M 24S
Bataille culturelle
La municipalité de Nantes s'oppose au choix de la Maison de la culture qui programme la pièce Le bas ventre. A travers ce débat, deux conceptions de l'action culturelle sont exprimées, l'une par Jean Blaise, directeur de la Maison de la culture, l'autre par Michel Chauty, le nouveau maire.
Cette guerre des cultures ne résume toutefois pas cette période à elle seule. Le Festival des Trois Continents se lance en 1979 ; il donne à voir des films d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Date de la vidéo: 01 déc. 1982
Durée de la vidéo: 02" minutes 59 secondes02M 59S
Festival des 3 Continents
Le Festival des 3 Continents de Nantes s'est achevé par la remise du grand prix au film Mon fils mon amour de l'indien Aribam Syam Sharma. La reconnaissance du public nantais pour le cinéma indien va plus loin puisque Ritwik Ghatak était à l'honneur, un cinéaste longtemps ignoré mais qui est une révélation aujourd'hui.
La libéralisation des ondes, décidée en 1981, donne naissance à Radio Atlantic, la troisième radio libre créée en France. Telem, le premier service télématique d’information locale, est créé en 1982.
Date de la vidéo: 10 févr. 1982
Durée de la vidéo: 03" minutes 40 secondes03M 40S
Service de télématique municipal à Nantes
Avec trente ordinateurs dans les lieux publics, le réseau télématique "Telem-Nantes" permet, pour un faible coût annuel, l'accès rapide à 4 000 pages d'informations utiles au quotidien et mises à jour régulièrement. Selon un de ses promoteurs, le système va renforcer les bureaux de renseignement classique du fait de l'orientation des usagers vers les bons guichets.
Le stade de la Beaujoire succède à Marcel-Saupin en 1984. Julien Gracq publie en 1985 La Forme d’une ville, ce livre tout entier consacré à Nantes. Le festival des Rendez-vous de l’Erdre conjugue plaisance et jazz à partir de 1986.
Date de la vidéo: 09 mai 1984
Durée de la vidéo: 05" minutes 0 secondes05M 0S
Inauguration du stade de La Beaujoire
Le nouveau stade de Nantes à la Beaujoire vient d'être inauguré par un match FCN-Roumanie (0-1), en présence de la ministre de la Jeunesse et des Sports. Pour le président du FCN, son entraîneur ou ses joueurs, ce stade flambant neuf est immense et grandiose mais froid, il faudra donc s'y créer de nouvelles habitudes.
Date de la vidéo: 23 mars 1985
Durée de la vidéo: 04" minutes 23 secondes04M 23S
Julien Gracq
Julien Gracq, écrivain célèbre mais discret, vient de publier La Forme d'une ville, un livre dans lequel il se souvient du Nantes où il a vécu six ans en internat. Julien Gracq est uni à cette ville à travers ses odeurs, son animation. Il évoque avec poésie le théâtre Graslin, le cours Cambronne, la rue Scribe, l'opéra, les lisières de la cité et l'ancien observatoire, au petit port.
Date de la vidéo: 05 sept. 1992
Durée de la vidéo: 02" minutes 37 secondes02M 37S
Les Rendez-vous de l'Erdre
Partie ce matin de Sucé-sur-Erdre, une régate a réuni une flottille de petits bateaux anciens à l'occasion des Rendez-vous de l'Erdre. La fête se poursuivait sur l'Île Versailles, avec concerts de jazz et parade d'embarcations de Loire et se prolongera ce soir avec un concert de blues.
Au moment où l’on démolit le Palais des sports du Champ-de-Mars, en 1988, la Cité des congrès sort de terre de l’autre côté de la rue. La même année, Atlantis, le plus grand centre commercial de l’Ouest, ouvre à Saint-Herblain.
Date de la vidéo: 21 sept. 1988
Durée de la vidéo: 03" minutes 14 secondes03M 14S
La destruction du Champ de Mars
Le Palais du Champ de Mars à Nantes, inauguré en 1938, est en cours de démolition. Il devrait laisser place à un palais des congrès, une banque et une gare TGV. Gilles Bienvenu, enseignant en architecture, revient sur l'histoire de ce bâtiment et des habitants du quartier donnent leur avis sur sa destruction.
Date de la vidéo: 27 janv. 1992
Durée de la vidéo: 01" minutes 45 secondes01M 45S
Le Palais des congrès de Nantes
Après trois ans de travaux et neuf millions de francs investis, Nantes aura bientôt sa Cité des Congrès, le plus grand centre de conférences de la façade atlantique. Son architecture, bien que contestée, offrira un auditorium de 2000 places et un hôtel 3 étoiles pour les manifestations culturelles, déjà programmées pour les trois ans à venir, et le tourisme d'affaires.
N’oublions pas non plus ce moment de pure poésie : le 22 mars 1986, dans le quartier de Saint-Joseph de Porterie, la chanteuse Barbara inaugure la rue de la Grange-au-Loup qui n’existait jusque-là que dans Nantes, sa chanson qui commence par ces vers : Il pleut sur Nantes/Donne-moi la main…
Date de la vidéo: 22 mars 1986
Durée de la vidéo: 01" minutes 44 secondes01M 44S
Barbara inaugure la rue de la Grange au Loup
Barbara et Gérard Depardieu sont à Nantes pour leur spectacle Lily passion. Ils en ont profité, à l'invitation de la Mairie de Nantes, pour inaugurer la rue de la Grange au Loup, dans le quartier de la Beaujoire, où le père de Barbara a vécu autrefois.
# La culture comme outil de développement (1989-2007)
1989, nouvelle alternance. Jean-Marc Ayrault redonne la ville à la gauche. Il occupera le fauteuil de maire jusqu’en 2012, une longévité politique sans précédent. Ses mandats successifs sont marqués par une politique culturelle hardie, à la fois reflet et outil d’une profonde mutation sociale. Elle est notamment conduite par Yannick Guin, adjoint à la Culture pendant trois mandats. Jean Blaise y joue un rôle tout particulier. Deux ans auparavant, en 1987, la ville avait vécu son ultime lancement de navire, un traumatisme dans une cité où les chantiers navals avaient été une activité centrale depuis des siècles. Comment soigner la dépression post-industrielle ? 1990 est l’année de la première édition des Allumées, un embrasement culturel hors normes imaginé par Jean Blaise. Chaque année, durant six nuits, de 6 heures du soir à 6 heures du matin, dans les friches industrielles, les appartements bourgeois et les serres tropicales, une ville étrangère vient montrer aux Nantais ses artistes les plus fous. Barcelone, Naples, Le Caire, Buenos Aires, Saint-Pétersbourg ont été ces visiteuses du soir.
Date de la vidéo: 15 oct. 1990
Durée de la vidéo: 01" minutes 58 secondes01M 58S
Le Festival des Allumées
Le tunnel Saint-Félix, étrangement décoré par un auteur de BD de Barcelone, est ouvert au public dans le cadre du festival Les Allumées à Nantes. Organisé par le Centre de recherche pour le développement culturel, le festival a pour but de faire découvrir des artistes des grandes villes européennes et mettre en valeur l'art nantais.
Ce festival marque un tournant : dorénavant on usera du rêve comme d’un levier pour aider la ville à remonter la pente. Non seulement la fête redonne le moral aux Nantais, mais elle offre un formidable outil de communication. À la suite d’autres villes européennes, Nantes découvre que la culture est aussi une activité économique permettant de redonner une vie nouvelle aux usines abandonnées : le Lieu Unique, cette Maison de la culture d’un style nouveau, s’est installée en 1999 dans les anciens locaux de la biscuiterie Lefèvre-Utile. Le Grand Éléphant conçu par François Delarozière, des Machines de l’île, promène les enfants là où il n’y a pas si longtemps on fabriquait des bateaux. Un « Quartier de la création » a remplacé les chantiers navals.
Date de la vidéo: 30 déc. 1999
Durée de la vidéo: 01" minutes 47 secondes01M 47S
Ouverture du Lieu Unique
Le Lieu Unique vient d'ouvrir à Nantes dans le bâtiment de l'ancienne usine LU. Géré par le Centre de recherche pour le développement culturel (CRDC), ce lieu abritera une salle de spectacle, un lieu d'exposition ainsi qu'un bar et un restaurant. Jean Blaise et son architecte Luc-José Caux en exposent les objectifs.
Date de la vidéo: 25 sept. 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 13 secondes02M 13S
Les Machines de l'île
Les Machines de l'Île occupent l'espace laissé vacant par les Chantiers navals de Nantes. Pierre Orefice retrace l'histoire de ce projet, né en 2000, et en détaille la philosophie. Il s'agit d'aller à la rencontre du public, durablement, alors que l'Île de Nantes se profile comme le prochain cœur de la ville.
La Folle Journée, conçue par René Martin, est devenu le premier festival français de musique classique. Les parades de la troupe de théâtre de rue Royal de Luxe, venue de Toulouse à Nantes en 1989, mettent la ville sens dessus dessous. Cette troupe aménage en 1992 un cargo affrété par la Ville qui cingle vers l’Amérique chargé d’une cargaison d’artistes.
Date de la vidéo: 04 févr. 1995
Durée de la vidéo: 04" minutes 24 secondes04M 24S
La Folle journée Mozart
A la Cité des congrès de Nantes se déroulent les Folles journées, festival de musique classique dédié cette année à Mozart. Ces festivités au concept simple - 50 concerts de courtes durées - réjouissent les 17 000 mélomanes et les quelques 180 musiciens pourtant peu habitués à ce format événementiel.
Date de la vidéo: 29 août 1994
Durée de la vidéo: 02" minutes 03 secondes02M 03S
Le Géant tombé du ciel
Le Géant de la compagnie Royal de Luxe est tombé du ciel à Nantes pour raconter l'histoire de Gulliver, au grand plaisir des spectateurs. Après son réveil, il s'est déplacé dans les rues, non sans effrayer quelques enfants et faire, au passage, des dégâts spectaculaires.
Date de la vidéo: 07 mars 1992
Durée de la vidéo: 02" minutes 38 secondes02M 38S
Cargo 92
Cargo 92, c'est l'aventure de Royal de Luxe, Mano Negra et des troupes de Philippe Decouflé et Philippe Genty. Tous ces artistes embarquent vers l'Amérique latine à bord d'un ancien céréalier transformé en scène de spectacle. Celle-ci a été aménagée au sein d'un quartier de Nantes refait de toutes pièces.
La biennale d’art contemporain Estuaire sème de l’art contemporain tout au long du fleuve entre Nantes et Saint-Nazaire. Dans un autre registre, quelques matches de la Coupe du monde de football 1998 se jouent à la Beaujoire... La liste est longue des événements qui ont changé l’image de la ville dont Le Grenier du Siècle, cette invitation lancée aux Nantais de léguer un objet significatif du XXe siècle aux générations futures. Le 31 décembre 1999, ils ont été consignés pour 100 ans au Lieu Unique.
Date de la vidéo: 08 juin 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 36 secondes02M 36S
Estuaire 2007
Pendant l'été, sur la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire, une vingtaine d’œuvres d'art monumentales sont à découvrir dans le cadre de l'exposition Estuaire 2007. L'objectif de cette exposition est de parcourir l'espace autrement, avec des artistes contemporains de renom comme par exemple Daniel Buren ou Felice Varini.
Date de la vidéo: 01 janv. 2000
Durée de la vidéo: 01" minutes 52 secondes01M 52S
Le grenier du siècle
Le grenier du siècle s'est achevé hier à Nantes. Le principe de cet événement était de stocker, dans les niches vitrées du Lieu unique, les objets usuels de la vie quotidienne des Nantais du XXe siècle, un témoignage scellé d'une époque que les générations futures découvriront dans cent ans.
Volonté d’équilibre ? Les années Ayrault ont aussi été le moment d’un effort de mémoire sans précédent : en 1992, l’exposition Les Anneaux de la mémoire consacrée au commerce triangulaire attire des centaines de milliers de visiteurs ; en 1994, une exposition du Musée des Beaux-Arts et de la Bibliothèque municipale explore le passé surréaliste de Nantes ; fermé pendant des années, le château des ducs de Bretagne rouvre en 2007 et abrite désormais un musée d’histoire de la ville.
Date de la vidéo: 05 déc. 1992
Durée de la vidéo: 01" minutes 56 secondes01M 56S
Les Anneaux de la mémoire
Les Anneaux de la mémoire, une exposition sur le passé négrier de Nantes, est organisée au Château des Ducs de Bretagne par l'association du même nom. En deux parties, l'une sur le commerce triangulaire et l'autre sur l'Art africain, l'exposition permet de comprendre et de se souvenir.
Date de la vidéo: 09 févr. 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 16 secondes02M 16S
Le Château des ducs de Bretagne
Le Château des Ducs de Bretagne rouvre ses portes après trois ans de travaux. Une restauration de fond en comble y a été menée pendant quinze ans. Trente salles d'exposition et huit cents objets retracent désormais l'histoire de la ville, bâtie autour du fleuve, mais aussi celle des Nantais. Visite guidée par Krystel Gualde, chargée de conservation, et Marie-Hélène Jouzeau, directrice.
À la mesure des changements de la ville, le paysage médiatique se transforme : en 2004, se lancent deux télévisions locales qui ont depuis fusionné. L’année suivante, le groupe Ouest-France prend le contrôle du quotidien Presse Océan, lointain descendant du prestigieux Phare de la Loire. Une myriade de publications voit le jour : « l’irrégulomadaire satirique » La Lettre à Lulu, la lettre d’information économique API, le magazine Terra Eco, la revue bimestrielle Place publique, le magazine Fragil, le mensuel culturel Pulsomatic…
Date de la vidéo: 09 déc. 2004
Durée de la vidéo: 55 secondes55S
Nantes 7 à la veille de son ouverture
Nantes 7 diffusera ses premières émissions demain sur un canal de diffusion partagé avec Télé Nantes. Cette nouvelle télévision locale, financée par la Socpress, est installée dans un hangar d’Alstom sur l'île de Nantes et emploie 35 personnes.
En 2006, la métropole complète sa gamme d’équipements culturels en accueillant un Zénith, l’un des trois plus grands de France, capable de recevoir près de 10 000 spectateurs.
Date de la vidéo: 04 déc. 2006
Durée de la vidéo: 02" minutes 21 secondes02M 21S
Visite guidée du Zénith
Le nouveau Zénith ouvre ses portes à Saint-Herblain. C'est le 13e de France et il dispose de la plus grande salle de l'Ouest, qui pourra accueillir 8 500 personnes. Denis Turmel, son directeur, et Olivier Landry, directeur technique, en vantent les fonctionnalités.
Tous ces événements d’apparence disparate ont pourtant leur cohérence. Nantes est devenue une métropole "tertiarisée" qui aspire à jouer son rôle en Europe. Les grues Titan continuent de se dresser à la proue de l’Île de Nantes mais ne sont plus que les totems d’un passé évanoui. Et le bleu de travail a disparu de l’arc-en-ciel nantais.
# Indications bibliographiques
- Dominique Amouroux, Alain Croix, Thierry Guidet, Didier Guyvarc’h (directeurs), Dictionnaire de Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2013.
- Jean-Pierre Berthomé, Jacques Demy, Les Racines du rêve, L’Atalante, 1982.
- Alain Besson, Jean-Marc Ayrault. Une Ambition nantaise, Coiffard, 2004.
- Jean Blaise, Frédéric Bonnet, Dominique Luneau, Estuaire. L’art et le fleuve, Gallimard, 2007.
- Jean Blaise et Jean Viard (entretiens avec Stéphane Paoli), Remettre le poireau à l’endroit. Pour une autre politique culturelle, L’Aube, 2015.
- Jordi Bover (photographies), Le Royal de Luxe, Plume, 1994.
-
Emmanuelle Chérel, Le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2012.
-
Philippe Dossal, Réenchanteur de ville, Jean Blaise, Ateliers Henry Dougier, 2015.
-
Magali Grandet, Stéphane Pajot, Dominique Sagot-Duvauroux, Gérôme Guibert, Nantes, la belle éveillée, Le pari de la culture, L’Attribut, 2009.
-
Musée des Beaux-Arts, Bibliothèque municipale, Le Rêve d’une ville. Nantes et le surréalisme, 1994.
-
Frédérique de Gravelaine, « La création prend ses quartiers », Place publique, hors-série, 2011.
-
Thierry Guidet, (photos : Michel Plassart), « Nantes saisie par la culture », Autrement, 2007.
-
Thierry Guidet, « La Folle Journée de Nantes. Une ville à l’unisson ? » Place publique, hors-série, 2009.
-
Thierry Guidet, La Rose et le granit. Le socialisme dans les villes de l’Ouest (1977-2014), L’Aube, 2014.
-
Eugène Leblanc, Nantes la rebelle, Ed. Chiffoleau, 1984.
-
Pierre Leenhardt, Il était une fois… Cargo 92, Actes Sud, 2013.
-
Place publique, notamment les numéros 1 (« Le musée du château : toute une histoire ! »), 8 (« Julien Gracq et Nantes »), 9 (« Mai 68 à Nantes : il fut chaud, ce printemps ! »), 10 (« Comment on fabrique une métropole touristique »), 27 (« Nantes et Saint-Nazaire, des villes créatives ? »), 29 (« Traite négrière : regarder le passé en face »), 30 (« Le socialisme à visage urbain »), 31 (« De Flaubert à Spiderman, le voyage à Nantes »), 33 (« La ville de toutes les musiques »), 48 (« Le théâtre, art de la ville. La ville, théâtre vivant »).
-
Revue 303, Né à Nantes comme tout le monde, 2007.