La guerre de 1939-1945 est vécue dans l’agglomération nantaise comme dans la plupart des grandes villes de France. De 1939 à 1940 la drôle de guerre plonge la population dans l’incertitude. Elle se terminera par une guerre éclair et c’est ainsi que l’agglomération est livrée sans combat aux troupes allemandes le 18 juin 1940.
Le maire socialiste de Nantes Auguste Pageot, élu en 1935, démissionne. Son secrétaire général Gaëtan Rondeau est nommé maire, en mars 1941, par le gouvernement de Vichy. Il est limogé par Pétain, en octobre 1942, compte tenu de son attitude face à l’occupant. La terreur subie par les populations, c’est d’abord le massacre des 48 otages suite à l’exécution de Karl Hotz, officier allemand, par un commando communiste le 20 octobre 1941.
Le 11 novembre 1941, la ville de Nantes reçoit la croix de la Libération. Elle sera remise officiellement par le Général de Gaulle le 14 janvier 1945. Nantes sera la première des 5 villes françaises (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-En-Vercors, Ile De Sein) honorées par cette décoration.
Le gouvernement de Vichy nomme Henry Orrion, négociant en droguerie jusqu’alors adjoint du maire Rondeau, Président de la délégation spéciale (1942-1944) afin de gérer la ville de Nantes.
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# Une ville meurtrie
Les bombardements alliés de 1943 toucheront durement la ville, tuant 1 463 personnes, en blessant 2 500.
Date de la vidéo: 24 sept. 1943
Durée de la vidéo: 01" minutes 26 secondes01M 26S
Bombardements à Nantes
Le centre de Nantes est en ruine après les bombardements anglo-américains. On dénombre 700 morts, dont 50 à l'Hôtel-Dieu, et 10000 sans-abri mais la solidarité s'organise pour venir en aide aux sinistrés.
Le bilan de la guerre sera très lourd : 2 000 immeubles détruits et 3 000 gravement endommagés (25 % des immeubles de Nantes) et 3 000 autres plus légèrement touchés. Au total 23 000 logements et 66 000 habitants seront sinistrés. À cela s’ajoutent les réquisitions de la main d’œuvre pour construire le mur de l’Atlantique ou pour satisfaire aux exigences du service du travail obligatoire. Enfin, ce sera l’exode de 70 000 Nantais vers le milieu rural, principalement des femmes et des enfants.
Nantes et l’agglomération nantaise essaient de se protéger mais aussi résistent. La résistance est d’abord spontanée, sans organisation précise, c’est le fait d’initiatives individuelles - celles de Léon Jost, grand invalide de la guerre de 1914, animateur d’associations d’anciens combattants, d’Alexandre Fourny, conseiller général (SFIO) et de Jean-Baptiste Daviais, fondateur de la Fédération des Amicales Laïques - qui organisent l’évasion de prisonniers détenus dans divers camps de la région, entre autres ceux du castelbriantais.
La Libération, le 12 août 1944, verra se rencontrer et parfois s’opposer les forces de la Résistance. Les attentistes, pétainistes, que l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler et la cruauté des représailles nazis ont fait basculer, parfois en s’engageant contre l’occupant, certains ne voulant pas laisser un rôle majeur au Parti communiste. Les socialistes qui attendaient beaucoup de Jean-Baptiste Daviais, celui qui aurait pu devenir maire de Nantes à la Libération, mais qui fut arrêté en avril 1944. Déporté, il meurt à Dachau en janvier 1945. À droite, c’est le général Audibert qui joue un rôle majeur, en tant que responsable de l’Armée Secrète puis des FFI de Bretagne. Lui aussi est arrêté puis déporté à Buchenwald. Libéré, il sera élu député en octobre 1945.
Le 28 août 1944, la municipalité Orrion est révoquée. Clovis Constant (Vice-président du Comité départemental de Libération) est nommé maire de Nantes par arrêté du Commissaire de la République de la région d’Angers, Michel Debré. Il est installé dans ses fonctions par le Préfet Alexandre Vincent.
# Le retour aux urnes
Le printemps 1945 sera l’occasion pour la population de retrouver le chemin des urnes à l’occasion des élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945. Ces élections municipales donnent l'occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur histoire. Alors que la gauche a le vent en poupe partout en France, Nantes et les villes de l’agglomération nantaise constatent une tentative de retour d’une droite républicaine, surtout sous la forme d’un mouvement né dans la Résistance, issu de la tradition démocrate chrétienne, intitulé Mouvement Républicain Populaire (M.R.P). Le programme économique et social du M.R.P en faisait un parti de gauche, ses prises de position sur l’école privée et son accaparement par un électorat conservateur en firent aux yeux de beaucoup un parti de droite. A Nantes circula un tract qualifiant le M.R.P de « Machine à Ramasser les Pétainistes » !
Lors des élections municipales du 29 avril 1945, Jean Phillipot (membre de la Délégation municipale provisoire dirigée par Clovis Constant) est à la tête de la liste d'obédience communiste d'Union républicaine et antifasciste qui arrive en tête. Elle fusionne pour le second tour (13 mai) avec les listes socialiste (Jean Lepage) et radicale (André Morice). Cette liste de coalition emporte largement les élections municipales. Jean Philippot devient le 129e maire de Nantes.
Les élections législatives d’octobre 1945 en Loire-Inférieure assurent un retour de la droite urbaine associée aux conservateurs. Cette nouvelle droite sut mettre en avant d’authentiques résistants comme le général Audibert (Parti républicain de la liberté - PRL), Olivier de Sesmaisons (PRL) ou Jacques Chombart de Lauwe (PRL). La région nantaise voit aussi émerger un nouvel élu issu du radicalisme et de la Franc-maçonnerie, André Morice, jeune turc du parti radical avant la guerre. Une controverse l’oppose au maire Jean Philippot alors qu’ils sont sur la même liste au conseil municipal nantais. Le maire dénonce la participation de l’entreprise de travaux publics dirigée par André Morice à la construction du mur de l’Atlantique, avec une main d’œuvre réquisitionnée par les nazis. André Morice se défendra en répondant qu’à cette époque il était prisonnier en Allemagne. Son associé Padiou se suicidera en 1945 et les archives se sont dispersées. Son entreprise ne fut pas démantelée, André Morice en resta un des dirigeants jusqu’en 1968.
Date de la vidéo: 18 janv. 1945
Durée de la vidéo: 01" minutes 09 secondes01M 09S
De Gaulle à Nantes
Le dimanche 14 janvier, Charles De Gaulle, président du Gouvernement Provisoire de la République Française est en voyage officiel à Nantes, très durement touchée pendant la guerre. Il a remis la médaille de la Libération à la ville, accompagné de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, chancelier de l'ordre de la Libération.
Date de la vidéo: 23 nov. 1945
Durée de la vidéo: 01" minutes 29 secondes01M 29S
Cérémonies du 11 novembre à Nantes
Nantes célèbre l'armistice de 1918 en présence de Monsieur Savary, commissaire de la République et du préfet de la Loire inférieure, Georges Rastel. La cérémonie débute par le dépôt d'une gerbe au monument aux morts, la remise d'un drapeau au 265e régiment d'infanterie et de récompenses honorifiques puis se clôt par un défilé militaire.
La situation économique est catastrophique, Nantes compte 25 000 chômeurs début 1946. La reconstruction de 25 000 immeubles dans l’agglomération nantaise se heurte à la pénurie de matériaux et à l’absence de transports performants. Les politiques conduites par la municipalité Philippot ressemblent à un sauve-qui-peut permanent pour ce qui est du ravitaillement de la population, la remise en état des hôpitaux, les transports publics, la lutte contre le marché noir y compris dans l’approvisionnement des usines et des entreprises.
La municipalité Philippot a un très grave problème à régler : la reconstruction de Nantes et ses relations avec sa périphérie. Pour ce deuxième point une erreur de stratégie renvoie aux calendes grecques toutes velléités de rencontre avec les communes de l’agglomération. En effet c’est par voie de presse que celles-ci apprennent le désir d’absorption par la ville de Nantes !
Date de la vidéo: 22 janv. 1948
Durée de la vidéo: 54 secondes54S
Le ministre de la Reconstruction à Nantes et Saint Nazaire
René Coty, le ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme du gouvernement Schuman, a visité les chantiers de construction de Nantes et de Saint Nazaire, où ont été édifiées, parmi d'autres immeubles, des "maisons d'Etat".
Date de la vidéo: 29 juil. 1948
Durée de la vidéo: 56 secondes56S
Le Général De Gaulle à Nantes
Charles de Gaulle, président du RPF, s'est rendu au château des Ducs de Bretagne à Nantes d'où il a prononcé un discours devant une foule enthousiaste. Il a justifié sa politique, accusé les partis d'être responsables des difficultés en France et a appelé les Français à le soutenir pour refaire la République.
Date de la vidéo: 26 mai 1949
Durée de la vidéo: 01" minutes 14 secondes01M 14S
Visite de Monsieur Vincent Auriol
Vincent Auriol, premier président de la Quatrième République, s'est rendu en visite officielle à Nantes et à Saint Nazaire pour remettre à chacune des deux villes la légion d'honneur. Ce fut aussi l'occasion pour lui d'inspecter les installations du port et les chantiers navals.
Date de la vidéo: 01 janv. 1950
Durée de la vidéo: 02" minutes 58 secondes02M 58S
Un Nantais au service de son pays
André Morice, personnalité politique nantaise mais aussi secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports, a accompagné le président Vincent Auriol en Tunisie. La légion d'honneur lui est ensuite remise à Nantes dans les salons Mauduit.
Henry Orrion sera réélu en 1953 et 1959 sous l'étiquette UNR et restera maire jusqu’en 1965.
Les deux années de guerre au cours desquelles il dirigea la délégation spéciale nommée par Pétain, marqueront son bilan politique. Cet épisode collaborationniste occultera une partie de son action municipale, de la reconstruction aux Trente glorieuses, entre la disparition du pont transbordeur, symbole de la Nantes industrielle, et la renaissance de l'université, prémices de la métropole.
Il sera battu par son éternel adversaire, André Morice, député de 1945 à 1958, plusieurs fois secrétaire d’État et ministre, et sénateur de 1965 jusqu’en 1983.
Date de la vidéo: 10 sept. 1960
Durée de la vidéo: 03" minutes 24 secondes03M 24S
De Gaulle à Nantes
Le président de la République Charles de Gaulle est en visite à Nantes où il est arrivé en convoi présidentiel. Il s'est arrêté saluer quelques Nantais massés le long du parcours avant de visiter le Château des Ducs. Sur la place de la préfecture, et devant les Nantais nombreux, il s'est exprimé sur la politique étrangère et la cohésion nationale.
Date de la vidéo: 10 avr. 1965
Durée de la vidéo: 02" minutes 49 secondes02M 49S
Conférence de presse d'André Morice
André Morice, le nouveau maire de Nantes, parle des commissions qu'il va mettre en place en accord avec son programme électoral. Il aborde également le problème de la création d'emplois.
Les deux municipalités Morice sont basées sur une rencontre de partis politiques (SFIO et CNI) anti-gaulliste et anti-communiste avec des contrats internes et confidentiels, entre autres sur l’école privée catholique. On note aussi une approche plus fonctionnelle abordant ce que pourrait être le Nantes du XXIe siècle : l’aménagement de la partie est de l’île de Nantes avec la création de Beaulieu et de la deuxième ligne de ponts. André Morice évite la création par l’État d’une communauté urbaine en 1968. Il invite une trentaine de maires à participer à l’Association Communautaire de la Région Nantaise (ACRN). Cette sorte d’amicale aura réussi à poser les bases de réflexions sur un devenir commun.
Mais des tentatives pour aller plus loin dans l’organisation et le rapprochement des communes de l’agglomération nantaise, mal préparées, subiront des échecs. Il faudra attendre les changements de municipalités tant à Nantes que dans plusieurs communes de la périphérie pour qu’une approche sérieuse et continue conduise à la Métropole Nantaise.
Date de la vidéo: 08 déc. 1967
Durée de la vidéo: 02" minutes 07 secondes02M 07S
Première réunion de l'assemblée communautaire de Nantes
L'Association Communautaire de la région Nantaise (ACRN) est née. André Morice, sénateur-maire de Nantes, en explique le fonctionnement. Celui-ci repose sur l'égalité des 33 communes - Nantes et sa banlieue - qui la composent.
Date de la vidéo: 12 nov. 1969
Durée de la vidéo: 04" minutes 19 secondes04M 19S
André Morice évoque les communautés urbaines
André Morice, le sénateur-maire de Nantes, évoque les actions et les décisions de l'Association Communautaire de la Région Nantaise (ACRN). Il aborde les questions du développement des voies d'eau, de la politique de l'eau, du tracé des voies routières pénétrantes vers Nantes et de la vie culturelle et environnementale.
# La mutation économique et politique
Cette période de 1948 à 1980 verra se développer, c’est le moins que l’on puisse dire, une vie économique mouvementée conduisant souvent à une vie sociale très perturbée.
L’industrie lourde et les chantiers navals donnent le change en 1950 : Dubigeon avec 12 000 salariés, les ACB avec 3 500, les ACL avec 2 600. En 1954 l’agglomération recense 58 320 emplois industriels et 61 400 emplois tertiaires. LU emploie 1 000 salariés.
En 1955, un conflit social sur fond d’inflation galopante oppose les ouvriers au patronat. Des salaires qui stagnent et un coût de la vie qui augmente, contrairement à la région parisienne, entraînent un fort mouvement de protestation.
Le mouvement national qui porte en plus sur le « travailler plus et gagner moins » dans un contexte de modernisation de l'économie, se termine sur un accord à la Régie Renault qui servira de base à de multiples accords d'entreprise. Le mouvement perdurera à Nantes suite au revirement du patronat nantais sur les accords passés avec les métallurgistes de Saint Nazaire et de Nantes.
Les métallos se mobilisent alors et manifestent dans le centre de Nantes. Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre sont particulièrement violents. Le 19 août 1955, un jeune ouvrier maçon, Jean Rigollet, est tué par balle.
Date de la vidéo:
Durée de la vidéo: 02" minutes 27 secondes02M 27S
Les grèves de 1955 à la Navale
Les archives audiovisuelles de la Maison des Sciences et Techniques de Nantes permettent de revenir en image sur le conflit social de 1955 aux chantiers navals de Nantes et Saint-Nazaire. Pendant sept mois, les manifestations se succédèrent, avec parfois de violents affrontements avec les CRS. Ce conflit permit de nettes améliorations des conditions de travail pour les ouvriers.
L’espoir industriel survivra jusqu’au début des années 80. Il obligera les responsables économiques et politiques à imaginer de nouvelles bases de développement en utilisant au mieux les récentes dispositions de la décentralisation et de la régionalisation. Cette nouvelle donne fait apparaître de nouvelles personnalités politiques tel Olivier Guichard, ancien chargé de mission au cabinet du général de Gaulle en 1947, puis chef de cabinet jusqu’en 1958.
En 1963 il est nommé Délégué à l’aménagement du territoire et de l’action régionale (DATAR), poste qu’il occupera jusqu’en 1967. Elu député de Guérande de 1967 à 1986, plusieurs fois ministre, il donna une réelle orientation à la régionalisation. Il refusa toujours de s’investir en tant qu’élu dans l’agglomération nantaise, préférant la mairie de La Baule. Olivier Guichard est apparu longtemps comme le seul homme politique de la Loire-Atlantique d’envergure nationale de l’après-guerre.
Date de la vidéo: 25 févr. 1966
Durée de la vidéo: 01" minutes 57 secondes01M 57S
La métropole d'équilibre Nantes-Saint-Nazaire
Olivier Guichard, Délégué à l'aménagement du Territoire et à l'action régionale (DATAR) depuis 1963, présente le projet d'aménagement de la métropole d'équilibre Nantes-Saint Nazaire. Elle va se voir dotée d'un organisme d'étude chargé de créer un schéma directeur de la métropole afin de mieux répartir les tâches entre la métropole et ses partenaires.
Date de la vidéo: 17 sept. 1966
Durée de la vidéo: 06" minutes 14 secondes06M 14S
Edgard Pisani parle de la métropole Nantes-Saint-Nazaire
Pariant sur le désenclavement de l'Ouest de la France, Edgar Pisani, ministre de l'Equipement, parle du développement de la métropole Nantes-Saint-Nazaire. Il évoque l'aménagement du port pour les navires à fort tonnage, l'aménagement des routes et des chemins de fer ainsi que le logement.
Date de la vidéo: 21 oct. 1966
Durée de la vidéo: 04" minutes 55 secondes04M 55S
L'aménagement du territoire selon Olivier Guichard
Olivier Guichard, Délégué à l'aménagement du territoire et à l'action régionale, détaille les principes qui régissent la décentralisation industrielle en France. Le ministère favorise cette décentralisation par des actions politiques, économiques, fiscales ou pédagogiques.
Date de la vidéo: 02 avr. 1969
Durée de la vidéo: 03" minutes 36 secondes03M 36S
Entretien avec Olivier Guichard
Le comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) a examiné le livre blanc Nantes-Saint-Nazaire produit par l'organisme d'étude et d'aménagement d'aire métropolitaine (OREAM). Olivier Guichard, délégué général à la DATAR et secrétaire général du CIAT, encourage la métropole à poursuivre son développement urbain en utilisant des crédits pour ses infrastructures.
À partir des années 70, la gauche bouscule la droite à Nantes et dans l’agglomération. Alain Chénard, socialiste, devient maire de Nantes en 1977 à la tête d’une liste d’Union de la gauche, tout comme Jean-Marc Ayrault à Saint Herblain. L’agglomération nantaise bascule à gauche. Son programme de modernisation prévoit la construction du périphérique et surtout la refonte complète de l’organisation des transports publics urbains autour desquels se fera l’aménagement des territoires urbains.
À ces deux compétences s’ajoutent neuf propositions. Elles nécessiteront une modernisation de la fiscalité locale qui conduira à une uniformisation sur l’ensemble du territoire de l’agglomération. Les élus sont obligés de faire face à la transformation profonde de la vie économique, ils se réunissent d’abord dans un syndicat à vocation multiple, le SIMAN, et font front commun en multipliant les rencontres avec les responsables économiques et syndicaux. Cela ne sauvera pas la Navale Nantaise, dont le sort est scellé en 1983, avant qu'elle disparaisse en 1987.
Date de la vidéo: 14 avr. 1977
Durée de la vidéo: 07" minutes 10 secondes07M 10S
Jean Marc Ayrault
Elu à 27 ans à Saint-Herblain, Jean-Marc Ayrault devient le plus jeune maire d'une grande ville de France. Il explique qu'il souhaite davantage impliquer les habitants dans la vie communautaire et aussi améliorer le cadre urbain de cette ville de 40 000 habitants, industrielle mais aussi ville dortoir.
En 1983, Alain Chénard, initiateur d'un nouveau modèle nantais, sera battu, confortant l'adage qu'un bon bilan ne suffit pas. Michel Chauty s'appuya notamment sur les travaux du tramway, dont les Nantais avaient subi les inconvénients sans encore en apprécier les avantages. Dans le même temps les communes de l'agglomération confortaient la montée de la gauche, comme par exemple Jacques Floch à Rezé et Jean-Marc Ayrault à Saint Herblain.
Après François Autain et Jacques Floch qui devinrent secrétaires d'État, Jean-Marc Ayrault est devenu Premier Ministre. L'agglomération nantaise consacre ainsi des hommes politiques du parti socialiste au niveau national.
Date de la vidéo: 16 févr. 1989
Durée de la vidéo: 03" minutes 01 secondes03M 01S
Portrait de Jean-Marc Ayrault
Elu à Saint-Herblain depuis 1977, le député-maire Jean-Marc Ayrault se présente à l'élection municipale de Nantes. A la tête d'une liste d'union de la gauche, il dit vouloir faire oublier les querelles de clans de l'ancienne municipalité et dynamiser la ville pour en faire une des premières agglomérations de France.
Date de la vidéo: 11 mars 2001
Durée de la vidéo: 01" minutes 58 secondes01M 58S
Victoire de Jean-Marc Ayrault
Jean-Marc Ayrault, maire PS sortant, a été réélu à la tête de la Mairie de Nantes, avec 54% des suffrages. Jean-Luc Harousseau (Union de la Droite) se désole de son propre score, inférieur à celui de la Droite en 1995. De son côté, le vainqueur explique son succès par un bilan positif, une bonne campagne et la mobilisation des Nantais.
# La grande aventure de la fin du XXe siècle : la construction d’une métropole
L’histoire dit que l’agglomération nantaise n’existait pas au XVIIe siècle, ni au XVIIIe, ce que confirme le voyageur anglais Arthur Young en 1788. Il a traversé les landes bretonnes sur de mauvais chemins pour arriver dans une ville qui l’éblouit par son port, ses constructions et son dessin urbain. Une ville de 80 000 habitants (elle en avait 40 000 un siècle plus tôt). Nantes était une ville d’immigration, son commerce maritime réclamait capitaines et marins ; ils venaient de tout l’Ouest, comme ses commerçants qui étaient souvent originaires des Pays-Bas voire de l’Angleterre, de l’Irlande ou du Portugal.
Autour de la ville, des villages, des bourgs dont le rôle est d’assurer l’approvisionnement de la grande cité. Leurs populations ne dépassent guère 1 000 à 2 000 habitants, Rezé est la plus importante avec 3 000 habitants. Nantes d’ailleurs manifeste un intérêt épisodique pour ses franges. Si elle cède en 1792 une partie de son espace agricole à La Chapelle sur Erdre, elle se battra par contre pour garder Pirmil, St Jacques et la rue Dos d’âne au moment où se dessineront les nouvelles limites communales, Saint Sébastien ayant quelques velléités sur ces territoires. Nantes en avait fait sa tête de pont vers le Pays de Retz, la Vendée et le Poitou depuis... neuf siècles. Mais dès cette date (1792) elle regarde déjà vers Chantenay et Doulon. Elle insistera en 1821, le maire Mellinet en reparlera en 1840, des édiles nantais en 1875 en y ajoutant Rezé. Le motif essentiel étant le développement du port pour Chantenay et Rezé, et pour Doulon le contrôle de la nouvelle cité "cheminote" - le train est arrivé à Nantes le 17 août 1851.
En 1908 le Parlement est saisi d’une proposition de loi organisant la fusion de quatre communes : Nantes, Chantenay, Doulon et Rezé. Il ne retiendra que les trois premières nommées mais les municipalités et les populations de Chantenay et Doulon se prononcèrent contre. Il faut dire que les motifs, les sous-entendus, n’étaient pas de nature à convaincre : les industriels nantais installés à Chantenay voulaient être… nantais. C'était le cas de Cassegrain dont les boîtes de conserves portaient la mention d’origine Nantes-Chantenay. Quasi inacceptable ! La municipalité nantaise, républicaine et radicale souhaitait se renforcer avec l’appui des électeurs républicains et socialistes de Chantenay et Doulon voire de Rezé. Patrons et municipalité nantaise espéraient un meilleur "contrôle" des populations ouvrières des trois villes périphériques, populations qui avaient été souvent à l’origine, tout au long du XIXe siècle, des appels pour une amélioration de leur sort.
Suite à 1908, les nouveaux quartiers nantais Chantenay et Doulon sont quelque peu délaissés par les municipalités nantaises. Certes ils "bénéficient" d’une mairie annexe mais sans pouvoir sur l’organisation de leurs espaces. De ces évènements naîtra une méfiance de la périphérie à l’égard de la ville centre.
Des tentatives de fusion apparaissent en 1945, en 1972 et en 1982. C’est toujours Nantes qui propose - par voie de presse, sans concertation préalable - alors qu’autour de la ville-centre les communes grandissent au point de cumuler le même nombre d’habitants que la grande cité. Cet équilibre démographique est un des points forts de la construction de l’agglomération nantaise, il n’existe nulle part ailleurs en France.
Après l’échec de la proposition de fusion d’André Morice en 1972, une prise de conscience apparaît chez les élus. Cette prise de conscience de la réalité intercommunale se traduit par la création de syndicats intercommunaux à vocation unique (SIVU), de la fin des années 60 à la fin des années 80. 46 SIVU voient le jour, regroupant de 2 à 36 communes. Si l’efficacité de ces syndicats n’a pas été démontrée, compte tenu de la lourdeur structurelle et réglementaire, en revanche ils furent particulièrement utiles pour permettre aux élus et aux fonctionnaires territoriaux l’apprentissage du travail collectif.
Peu de réalisations, certes, mais des rencontres fructueuses. On peut affirmer que tous les grands projets actuels, réalisés ou en cours d’étude, trouvent leurs origines dans ces nombreux débats. Par ailleurs des échéances importantes apparaissent à l’horizon. D’abord des échéances électorales : élections cantonales en 1973 avec de nouveaux cantons urbains, désignations des conseillers régionaux pour les établissements publics régionaux (EPR) en 1974, renouvellement des conseils généraux en 1976, élections municipales en 1977 ; la gauche détient alors la majorité dans l’agglomération nantaise. En 1978 les élections législatives confirment les élections municipales de l’année précédente.
Date de la vidéo: 05 janv. 1974
Durée de la vidéo: 03" minutes 49 secondes03M 49S
Le Conseil régional des Pays de la Loire
Le Conseil Régional des Pays de la Loire est né, en application de la loi du 5 juillet 1972, et s'est réuni pour la première fois. Paul Camous, préfet de la région, en annonce l'installation, avant que Vincent Ansquer, député de Vendée, soit élu président. Il estime que la région doit s'orienter vers la réalisation d'équipements collectifs.
Date de la vidéo: 10 janv. 1987
Durée de la vidéo: 02" minutes 30 secondes02M 30S
Inauguration du nouvel Hôtel de région
Le nouvel hôtel de région Pays de la Loire vient d'être inauguré à Nantes, sur l'Île Beaulieu, par le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas. A cette occasion, celui-ci a exprimé son opinion sur la décentralisation et évoqué ses propositions faites au Premier ministre sur le mode de scrutin des élections régionales.
Mais ces échéances politiques sont accompagnées par d’autres dont la plus importante semble bien être la fin du contrat centenaire liant la ville de Nantes depuis 1879 avec la Compagnie Nantaise des Transports en Commun (filiale du Groupe Empain). Par quoi remplacer une société vieillissante, remplissant difficilement ses missions ? La gauche et quelques municipalités dirigées par la droite envisagent une gestion publique dont la forme resterait à définir. La municipalité Morice préfère confier à la Société Transexel (filiale du groupe Empain), société spécialisée dans les transports urbains, l’organisation d’un nouvel outil avec un contrôle limité par un syndicat intercommunal, le SITPAN, qui possède les biens (garages, bus, ateliers) et qui est censé définir la politique des transports. Transexel détient la majorité du capital de la Société des Transports de l’Agglomération Nantaise (STAN). Solution d’attente ou manque de prise de risques ?
En 1977, André Morice se représente, il a 77 ans. Face à lui son ancien colistier Alain Chénard qui avait décidé de se retirer en 1974, comme le Parti Socialiste le souhaitait, d’une majorité municipale allant de la droite "forte" à des anciens de la SFIO. Alain Chénard à la tête d’une liste d’union de la gauche remporte les élections nantaises. Préalablement, toutes les listes de gauche dans l’espace nantais, et c’est une première, élaborent un "Programme Commun" d’agglomération. Ce programme comporte, entre autres, comme priorités et sans préalable, l’étude pour la mise en place d’une structure intercommunale, la rénovation des transports publics, le contournement de l’agglomération, le traitement des eaux usées, les problèmes communautaires d’urbanisme et d’aménagements.
Date de la vidéo: 04 févr. 1977
Durée de la vidéo: 02" minutes 36 secondes02M 36S
M. Morice présente sa liste pour les élections municipales
André Morice, maire de Nantes depuis 1965, va se présenter devant les électeurs pour un nouveau mandat. Il définit sa liste électorale comme une liste d'ouverture vers la droite et vers la gauche. Les points forts de son programme porteront sur l'emploi et la solidarité.
Date de la vidéo: 23 févr. 1977
Durée de la vidéo: 02" minutes 32 secondes02M 32S
M. Chénard présente sa liste pour les élections municipales
Alain Chénard (Parti socialiste) va conduire une liste d'union de la Gauche pour les prochaines élections municipales à Nantes. Entouré de deux de ses colistiers, il présente son programme, annonçant notamment la possibilité pour les habitants, grâce à la création d'antennes relais, de peser sur les décisions municipales.
Date de la vidéo: 12 déc. 1978
Durée de la vidéo: 03" minutes 12 secondes03M 12S
Les transports publics à Nantes
La SEMITAN (la Société d’Economie Mixte des Transports en commun de l’Agglomération Nantaise) remplace la STAN. Ceci engendre une modification structurelle du réseau, le raccourcissement des temps de trajets et annonce à long terme la construction d'une ligne de tramway. Jacques Floch, maire de Rezé, explique la volonté de faire des transports en commun l'outil de l'aménagement de l'agglomération.
# La structuration intercommunale
Les élections passées, les maires de gauche et de droite prennent la décision de créer un outil leur permettant de disposer d’études et de documentations les autorisant à faire les choix les mieux adaptés. Ainsi 11 communes et l’État mettent en place en 1978 l’Agence d’Etudes Urbaines de l’Agglomération Nantaise (AURAN). Ils seront rejoints dès 1979 par le Conseil général de Loire-Atlantique et la Chambre de commerce et d’industrie de Nantes.
La création de l’AURAN suscite rapidement des inquiétudes tant auprès des élus que des fonctionnaires communaux, les responsables nouvellement élus font appel à des organismes extérieurs - la Caisse des dépôts et consignations (CDC) - ou à ses filiales. Juan Azcarate promu directeur de l’AURAN vient de la CDC.
En 1979, la SEMITAN sera créée en remplacement du Syndicat Intercommunal des Transports Publics de l’Agglomération Nantaise (SITPAN). Michel Bigey (cadre de la Sofretu, filiale de la RATP) jusqu’alors chargé de mission auprès du syndicat des transports devient le premier directeur de la SEMITAN. Il est à ce titre, avec Alain Chénard, le père du tramway nantais. Juan Azcarate et Michel Bigey constitueront des équipes plus que performantes en faisant venir à Nantes des personnels d’horizons divers. On peut comprendre le questionnement des agents locaux. Quant aux élus locaux ils acquiesceront les choix ainsi faits par ceux de leurs collègues désignés pour être à la manœuvre.
Date de la vidéo: 28 sept. 1982
Durée de la vidéo: 02" minutes 51 secondes02M 51S
Les grands travaux à Nantes
Fermée depuis 1974, la manufacture des tabacs de Nantes est en cours de réhabilitation. La Maison des associations est déjà ouverte et d'autres équipements seront petit à petit mis en service. Ce chantier fait partie des gros travaux engagés depuis plusieurs mois à Nantes. Une Maison de la Culture (Rue du Général Buat) et une médiathèque (Quai de la fosse) sont aussi en construction.
En 1982, le travail effectué depuis 1978 par l’agence d’urbanisme aboutit à la création d’un Syndicat Intercommunal à vocations Multiples de l’Agglomération Nantaise qui portera l’appellation symbolique de SIMAN.
Date de la vidéo: 24 juil. 1981
Durée de la vidéo: 02" minutes 20 secondes02M 20S
Alain Chénard s'exprime sur la décentralisation
Alain Chénard, maire de Nantes, défend le projet de loi de décentralisation mettant en avant la liberté et le statut des élus, des communes, des départements et des régions. Il répond à Olivier Guichard sur le risque de politisation de la fonction publique.
Date de la vidéo: 17 mars 1982
Durée de la vidéo: 02" minutes 36 secondes02M 36S
Création du SIMAN
Le SIMAN (Syndicat intercommunal à vocation multiple de l'agglomération Nantaise), nouvellement créé, a en charge six compétences dont le retraitement des déchets. Un de ses responsables en explique le fonctionnement qui entraîne une modification de la carte des collectes et de la gestion des déchets. Les élus pourront à l'avenir confier d'autres compétences au SIMAN.
Quatre années fructueuses car elles portent en elles toute l’histoire future de l’espace nantais. Les 19 communes qui ont commencé à délibérer en 1981 proposent au Préfet un arrêté de création qui sera pris le 15 mars 1982. Le SIMAN a six compétences de base, obligatoires, qui s’élargiront au fil du temps et six compétences optionnelles qui, elles, s’intégreront petit à petit dans les obligatoires.
Cette approche globale fera le succès du SIMAN et appellera à un développement structurel. On doit à Alain Chénard cette performance. En 1983, la droite nantaise gagne les élections municipales. Michel Chauty devient maire de Nantes et Président du SIMAN. L’agglomération nantaise l’intéresse peu, les transports en commun encore moins. Il souhaite arrêter les travaux du tramway mais compte tenu de leur avancement, il ne peut pas. Très symboliquement il ne mettra jamais les pieds dans une rame et surtout rendra impossible toute velléité d’inauguration. L’ambiance au SIMAN devient rapidement ambiguë. Les adjoints de M. Chauty ne sont pas tous de son avis mais surtout les maires de droite des communes de l’agglomération, qui ont participé très activement à la création du SIMAN, restent sur leurs positions et le font savoir. Luc Dejoie, maire de Vertou, Donatien de Sesmaisons, maire de La Chapelle sur Erdre, François Baudry, maire de Sautron, Francis Sergent, maire de Carquefou et André Louisy, maire d’Orvault, tous membres du bureau du SIMAN, participent à la sauvegarde des acquis.
Date de la vidéo: 03 mars 1983
Durée de la vidéo: 06" minutes 47 secondes06M 47S
Débat Chénard-Chauty
Le débat entre Alain Chénard et Michel Chauty, candidats à la mairie de Nantes, porte sur les travaux en cours ou à venir, notamment ceux du tramway et du grand stade. Au-delà du bien-fondé de ces travaux, ce sont leur financement qui mettent en relief les divergences entre les deux hommes.
Date de la vidéo: 12 mars 1983
Durée de la vidéo: 02" minutes 23 secondes02M 23S
Election du maire de Nantes
Michel Chauty est élu maire de Nantes. Alain Chénard, de facto dans l'opposition, dit être prêt à faire des propositions constructives. Avant de clore la séance, Michel Chauty annonce prendre toute la mesure des tâches à accomplir dans le contexte de crise que traverse le pays.
Date de la vidéo: 27 janv. 1984
Durée de la vidéo: 03" minutes 26 secondes03M 26S
Le franchissement de Cheviré
Le SIMAN (Syndicat intercommunal à vocations multiples de l'agglomération nantaise) vient de voter la construction d'un franchissement de la Loire à Cheviré. Un pont devrait entrer en service en 1988. Pour un coût de 487 millions de francs, la promesse de campagne de la droite sera tenue, malgré les désaccords avec la gauche pour qui l'option d'un tunnel était préférable.
Date de la vidéo: 30 mai 1986
Durée de la vidéo: 02" minutes 11 secondes02M 11S
Crise au sein de la municipalité
Le dossier du parking souterrain de la place du Commerce provoque une crise au sein du conseil municipal de Nantes. Entre démissions et retraits de délégations, le profond malaise témoigne du manque d'unité de la majorité et met en cause l'autorité du maire Michel Chauty.
Les maires de gauche, Jean-Marc Ayrault, Yves Laurent (nouveau maire de Saint Sébastien sur Loire), Camille Durand (maire de Saint Jean de Boiseau) et Jacques Floch sont omniprésents dans les instances intercommunales. La machine ne grippe pas. Elle ne grippe pas d’autant qu’André Louisy, nouveau président de l’AURAN qui a vu ses crédits diminués de moitié, propose la mise en place d’un dossier intitulé : « Prospectives ! ». Ce dossier cumulera données et points de recherches sur la ville intercommunale dans un grand souci d’avenir. En 1988, à la veille des élections municipales, les élus engagent une réflexion sur l’évolution de la structure intercommunale qui aboutira en 1990 à un colloque dénommé : « La ville Intercommunale ». Un vrai pied de nez à tous ceux qui, à droite comme à gauche, voulaient se contenter d’un minimum de coopération. Un projet d’agglomération sera adopté en 1991. Une nouvelle étape est franchie.
# Du SIMAN au District
Les élections municipales de 1989 consacrent un retournement de situation. Michel Chauty, maire sortant, ne se représente pas. La liste de droite (UDF–RPR) menée par Daniel Augereau peine à convaincre. Pour Michel Chauty, plus qu’une défaite, c’est un « suicide de la droite… ». Jean-Marc Ayrault remporte les élections et est élu maire de Nantes et Président du SIMAN. Aussitôt reprennent les débats sur l’évolution de la structure.
Le 29 mars 1991 le comité du SIMAN approuve la création du District de l’agglomération nantaise, il regroupe 20 communes. Cette création engendre une fiscalité propre à l’intercommunalité et l’octroi par l'État d’une dotation globale de fonctionnement (DGF). De plus le district devenant l’organisateur des transports en commun perçoit le versement transport (VT) auprès des établissements de dix salariés et plus.
Date de la vidéo: 18 mars 1989
Durée de la vidéo: 02" minutes 05 secondes02M 05S
Jean-Marc Ayrault maire de Nantes
Le conseil municipal de Nantes a élu son 133e maire, Jean-Marc Ayrault. Dans son discours, il déclare vouloir redonner une image rayonnante à la septième ville de France. Le maire sortant Michel Chauty avait précédemment dénoncé la désunion la droite, cause de son échec.
Date de la vidéo: 29 mars 1991
Durée de la vidéo: 02" minutes 33 secondes02M 33S
Création du district urbain de Nantes
Au 1er janvier 1992, le district urbain de Nantes va prendre la place du SIMAN. Il regroupera 20 communes et pourra intervenir sur les transports, les grands équipements, l'urbanisme et l'enseignement supérieur. Jean-Marc Ayrault (PS) le perçoit comme un outil de désenclavement. Les communes dirigées par l'opposition ont voté contre, opposées notamment à la levée directe de l'impôt.
Date de la vidéo: 06 déc. 1991
Durée de la vidéo: 01" minutes 29 secondes01M 29S
Installation du district de Nantes
Dans l'agglomération nantaise, le SIMAN, créé en 1982, cède la place au District regroupant 20 communes et ayant pour président élu Jean-Marc Ayrault. Cette nouvelle entité administrative doit permettre, entre autres, de bénéficier de meilleures conditions d'obtention de subventions de l'Etat.
Les élus de l’agglomération nantaise vont une fois de plus franchir les étapes à leur rythme, c’est-à-dire celui de l’analyse, de la réflexion, de l’échange, du pragmatisme pour aboutir à la décision, à l’action. Il faut saluer la participation constante de haut niveau des personnels communaux et ceux des organismes associés. Un exemple parmi tant d’autres : la deuxième ligne de tramway, refusée par Michel Chauty mais qui "accepte" la création d’une voie de transport en site propre. Il "suffira" pour en faire une ligne de tramway d’y poser des rails ! La décision sera d’ailleurs prise dès l’élection de Jean-Marc Ayrault en 1989, mais dorénavant le tramway ne sera plus seulement un élément de transport de masse mais aussi un outil d’urbanisation.
Cela ne se fait pas sans mal. Les responsables de l’agglomération et particulièrement ceux de Nantes sont régulièrement accusés de faire tout ou trop pour la ville centre. Si Rezé et son maire restent partisans d’une politique active d’agglomération, ils restent très vigilants sur l’équilibre nord-sud en matière d’investissements publics. À Bouguenais, François Autain, sénateur-maire, est le premier maire de gauche élu dans l’agglomération (1971). Il bénéficie de la taxe professionnelle de l’usine Sud Aviation (devenue Airbus-Industrie) et de l’aéroport Nantes-Atlantique. Cette manne financière lui permettra de transformer le bourg rural de Bouguenais en une ville bien équipée, équilibrée, sauvegardant l’espace rural et agricole. La droite nantaise et la droite de l’agglomération ont eu quelques difficultés à faire leur place même si elles reconquirent plusieurs municipalités telles qu’Orvault au nord et Saint Sébastien sur Loire au sud, sans que ces reconquêtes ne modifient le rapport des forces au sein de l’espace nantais. Luc Dejoie sénateur et maire de Vertou en restera le leader jusqu'à son élection comme président du Conseil Général de Loire Atlantique en 1994.
# Nantes métropole
La méthode Ayrault va jouer à plein à partir de 1996 avec la création de la conférence consultative d’agglomération, devenue conseil de développement en 2001. Il en confie l’organisation et la présidence à Jean-Joseph Régent, ancien président de la chambre de commerce et d’industrie de Nantes, ancien président du port autonome. Jean-Joseph Régent fit du conseil de développement un outil de réflexions et de propositions qui regroupait nombre de sages. Il sera écouté, souvent entendu et surtout respecté.
En 1998, en vue d’une transformation fiscale d’importance, la mise en place d’une taxe professionnelle unique sur l’ensemble du territoire de l’agglomération, le district décide de la création de l’agence de développement économique de l’agglomération nantaise (ADEAN). L’agence changera de nom en 2001 pour devenir Nantes Métropole Développement.
Tout est prêt, enfin, pour une mutation équivalente à ce qui existe dans les grandes cités françaises.
Date de la vidéo: 05 janv. 1998
Durée de la vidéo: 01" minutes 05 secondes01M 05S
La métropole Nantes-Saint Nazaire
Jean-Marc Ayrault et Joël Batteux, maires de Nantes et de Saint-Nazaire, se sont réunis au Building de Saint-Nazaire pour évoquer l'avenir de la Métropole Atlantique. Ils espèrent une reconnaissance au niveau européen et envisagent un développement commun qu'ils estiment indispensable à la région.
Dans les années 2000, la loi Voynet, la loi Chevènement et la loi SRU posent les bases d'une nouvelle étape.
Les syndicats d'assainissement qui s'étaient unifiés adoptent le projet Neptune qui se donnera le double objectif de la reconquête des milieux naturels et un niveau de rejets en Loire qui rendent nul l'impact de l'activité de l'agglomération.
La péréquation de la taxe professionnelle que recevaient les communes diminuera les enjeux financiers entre communes.
La création par la loi SRU du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) et des plans locaux d'urbanisme (PLU) communaux, en cohérence avec ceux-ci, obligera à une stratégie urbaine commune de l'agglomération.
Enfin un amendement législatif créera la possibilité pour les agglomérations de plus de 500 000 habitants de se constituer en communauté urbaine avec des compétences renforcées par rapport aux communautés d'agglomération. Jean-Marc Ayrault concrétisera le long chemin de l'intercommunalité, non sans réticences, en obtenant une majorité pour la création de la communauté urbaine de Nantes (CUN) en 2001.
Date de la vidéo: 19 févr. 1999
Durée de la vidéo: 05" minutes 15 secondes05M 15S
Rennes - Nantes
Dans l'Europe des régions, Nantes et Rennes aspirent toutes deux à être capitale de l'Ouest. La première, 7e ville française, a un profil économique diversifié et dispose d'un port ; Rennes, 10e ville française, dispose d'un pôle administratif et universitaire important. Les géographes interviewés détaillent les atouts de l'une et l'autre.
Date de la vidéo: 13 févr. 1999
Durée de la vidéo: 02" minutes 18 secondes02M 18S
Débat sur l'évolution du district
Avec la disparition programmée des districts, l'intercommunalité nantaise doit se prononcer sur l'adoption d'une nouvelle structure : la communauté urbaine ou la communauté d'agglomération. A la faveur de ce débat, les élus de l'opposition réclament au président Jean-Marc Ayrault une plus grande concertation pour une meilleure collaboration au sein de la future entité.
Date de la vidéo: 04 avr. 2000
Durée de la vidéo: 01" minutes 02 secondes01M 02S
L'évolution de l'agglomération nantaise
Les soixante-dix membres de la conférence consultative de l'agglomération nantaise donnent la préférence à la communauté urbaine et non à la communauté de communes pour favoriser le développement du port, de l'aéroport, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Date de la vidéo: 05 janv. 2001
Durée de la vidéo: 01" minutes 11 secondes01M 11S
Création de la Communauté urbaine de Nantes
Le premier conseil de la Communauté urbaine de Nantes s'est réuni aujourd'hui sous la présidence de Jean-Marc Ayrault. Cette communauté rassemble 21 communes et gère un budget de 4 milliards de francs. Les transports, la voirie et l'eau sont au cœur de ses compétences, ainsi que l'emploi. Un plan pour l'insertion de 5 000 chômeurs a été adopté ce jour.
Le développement de nombreux bourgs ruraux allait de pair avec l’extension de l’aire urbaine telle que dessinée par l’INSEE et qui atteint aujourd’hui le nombre de 114 communes. 114 communes qui envoient chaque jour au moins 40 % de leur population active travailler dans les villes de la Communauté urbaine de Nantes (CUN). La population, souvent jeune et active, provenant des communes hors de la CUN, regarde de très près les services mis à sa disposition par la communauté urbaine et la rend de plus en plus favorable à des coopérations avec leurs communes d’origine.
C’est dans ce contexte que la gauche remporte les élections cantonales de 2004.
Patrick Mareschal devient alors le premier président de gauche du Conseil Général de Loire-Atlantique.
En 2004 la CUN devient Nantes Métropole, appellation annonçant sa nouvelle qualification de Métropole, ce qui sera fait le 1er janvier 2015, sans opposition apparente !
Date de la vidéo: 01 déc. 2003
Durée de la vidéo: 01" minutes 26 secondes01M 26S
La CUN devient Nantes Métropole
En 2004, tous les services de Nantes Métropole, nouvelle entité qui remplace la Communauté Urbaine de Nantes, seront regroupés dans 13500 m² au sein d'un même bâtiment. Avec ce nouveau nom, un nouveau logo, des arguments culturels et industriels et une forte croissance démographique, Nantes Métropole espère s'imposer au niveau européen.
Date de la vidéo: 01 avr. 2004
Durée de la vidéo: 02" minutes 14 secondes02M 14S
Patrick Mareschal élu président du Conseil général
Après 200 ans de présidence à droite, le socialiste Patrick Mareschal vient d'être élu président du Conseil général de Loire-Atlantique. Après avoir rendu hommage à André Trillard, le président UMP sortant, le nouvel élu a annoncé son programme, social et collaboratif. De son côté André Trillard a réclamé l'indépendance du conseil face aux autres collectivités.
# Bibliographie
- Dominique Amouroux, Alain Croix, Thierry Guidet, Didier Guyvarc’h (directeurs), Dictionnaire de Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2013.
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, Montreuil-Bellay, Éd. CMD, 1996.