Avec quatre mandats successifs comme maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault conduit, dans la durée, une politique urbanistique et culturelle ambitieuse : apurement des traumatismes hérités du passé, projets urbains d’envergure et utilisation de la culture comme levier pour dépasser la dépression post-industrielle en construisant une nouvelle image de la ville. La Ville conçoit sa politique patrimoniale dans ce cadre global, avec pour interlocuteur un milieu associatif fortement mobilisé.
# La décennie 1989-1999
La municipalité Ayrault, élue en 1989, s’emploie à construire l’image d’une ville attractive, capable d’affronter les zones d’ombre de son passé, de se renouveler et d’affirmer ainsi sa légitimité à revendiquer de nouvelles ambitions. La créativité culturelle y contribue : au Festival des 3 Continents des frères Jalladeau s’ajoutent le festival Les Allumées de Jean Blaise, les spectacles de rue de la troupe Royal de Luxe de Jean-Luc Courcoult avec la fameuse Saga des Géants, le rayonnement du Lieu Unique, La Folle Journée de René Martin… Dans l’ombre de ces grandes manifestations culturelles, la collecte de chansons nantaises entreprise par l’association Dastum 44 créée en 1992 vient opportunément rappeler que cet héritage oral et populaire est un patrimoine à part entière.
Nantes est une ville de confluence et de fond d’estuaire. Le thème de l’eau occupera une place importante dans la promotion de cette nouvelle image, tout comme une série de commémorations (Révolution, Édit de Nantes, abolition de l’esclavage) qui soulèveront la question des rapports entre mémoire et histoire.
La montée en puissance du souci environnemental se traduit par de nouvelles réglementations qui bénéficient aux « coulées vertes » du site nantais. Dans la nouvelle liste du patrimoine intégrée au Plan d’Occupation des Sols, l’accent est mis sur le petit patrimoine. En 1993 une révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur désigne, entre autres objectifs, le développement de l’attractivité commerciale du centre-ville et la requalification des espaces publics. Il souligne notamment la nécessité d’une réflexion sur les espaces comblés des anciens lits de l’Erdre et de la Loire.
# « Une nouvelle centralité pour Nantes »
Pour réaménager le cours des Cinquante-Otages et les abords de l’île Feydeau, la municipalité Ayrault organise un concours international en 1990-1991. L’équipe d’Italo Rota, Bruno Fortier et Thierry Bloch est sélectionnée. Le projet prévoit un ovale de gazon enserrant l’Île Feydeau et une végétalisation du cours des Cinquante-Otages avec une forte réduction de la place faite aux automobiles pour accompagner la réalisation de la ligne 2 du tramway. Ces interventions sur les bras comblés de l’Erdre et de la Loire suscitent des débats sur la relation de la ville à l’eau. L’association Nantes la Bleue demande que soit examinée la possibilité d’une remise en eau partielle des espaces comblés.
Dans les mêmes années, l’île Feydeau bénéficie de campagnes de réhabilitation et de ravalement conduites par Nantes Renaissance. Des Nantais s’interrogent : l’état déplorable des immeubles de l’île, ce « joyau du 18e siècle », s’expliquerait-il par le passé mal assumé d’une traite des Noirs qui avait contribué en ce « siècle d’or » à la prospérité de la ville ?
Date de la vidéo: 28 févr. 1991
Durée de la vidéo: 54 secondes54S
Cours des Cinquante otages
Le cours des Cinquante otages à Nantes va être transformé et fait l'objet d'un concours international. Dix cabinets ont présenté leurs études devant un jury composé d'élus, d'architectes et de personnalités locales. Le verdict sera rendu demain à l'Hôtel de ville.
Date de la vidéo: 31 mars 1990
Durée de la vidéo: 02" minutes 49 secondes02M 49S
La rénovation de l'île Feydeau
La réhabilitation de l'île Feydeau, à Nantes, engagée dans le cadre d'un programme d'amélioration de l'habitat, est en cours. Elle est justifiée par la richesse culturelle que représentent les immeubles XVIIIème du quartier et permet de valoriser le travail des architectes.
# L’exposition « Les Anneaux de la mémoire »
La volonté manifestée par des associations - Mémoire d’Outre-mer et Les Anneaux de la Mémoire - de mettre fin à l’occultation de la traite négrière à Nantes obtient l’appui de la municipalité Ayrault élue en 1989. En 1992, une exposition intitulée Les Anneaux de la mémoire est présentée au Château des Ducs de Bretagne. Elle aborde l’histoire du commerce triangulaire, ce trafic d’êtres humains auquel Nantes s’est livré, devenant même au 19e siècle la capitale de la traite illégale. L’exposition suscite un intérêt considérable auprès des Nantais, mais aussi en France et à l’étranger. Elle marque un tournant majeur dans le rapport de Nantes à ce passé longtemps refoulé.
Date de la vidéo: 05 déc. 1992
Durée de la vidéo: 01" minutes 56 secondes01M 56S
Les Anneaux de la mémoire
Les Anneaux de la mémoire, une exposition sur le passé négrier de Nantes, est organisée au Château des Ducs de Bretagne par l'association du même nom. En deux parties, l'une sur le commerce triangulaire et l'autre sur l'Art africain, l'exposition permet de comprendre et de se souvenir.
# Camélia, magnolia et Floralies : la mémoire verte nantaise
La septième édition des Floralies de Nantes se tient en mai 1994 à la Beaujoire. Ces Floralies sont, depuis 1956, la plus importante manifestation horticole de France. Elles se situent dans le sillage d’une longue tradition liée à l’activité portuaire. La mémoire verte nantaise sera longtemps discrète sur ce qui relie cette tradition au commerce triangulaire. Les végétaux exotiques importés par les armateurs locaux sont acclimatés en pleine terre : le magnolia grandiflora au 18e siècle et le camélia au siècle suivant. Ces deux plantes emblématiques ont fait la renommée de l’horticulture nantaise. En 1992, la Collection nationale de référence du magnolia et, en 2009, celle du camélia sont confiées à la Ville.
Le Jardin des plantes, exemple de jardin à l’anglaise dans le goût du 19e siècle, abrite la collection des « camélias nantais ». Nantes se distingue par le nombre et la qualité de ses parcs et jardins. Acheté en 2011 par la Ville à la congrégation des Oblates du Sacré-Cœur, le parc des Oblates deviendra le centième parc de Nantes. Et comment ne pas mentionner la « Folie des plantes », cette exposition-vente organisée depuis 1988 au Grand Blottereau qui attire une foule de visiteurs avec, parmi eux, des adeptes de la pratique populaire des jardins partagés.
Date de la vidéo: 26 mars 1994
Durée de la vidéo: 02" minutes 41 secondes02M 41S
Le roi du camélia
Rencontre avec Claude Thoby, le spécialiste du camélia, dans une serre de sa pépinière. Il explique comment Nantes en est devenue le berceau en Europe et le rôle qu'a joué La Dame aux camélias (Alexandre Dumas) dans sa popularité.
Date de la vidéo: 13 juil. 2007
Durée de la vidéo: 03" minutes 19 secondes03M 19S
Le jardin des Plantes
À la découverte du jardin des Plantes, sur les pas de son directeur Claude Figureau qui nous en dévoile les particularités et nous conte son histoire.
# La vallée de l’Erdre fait l’objet d’une protection
Rivière de travail devenue espace de loisirs, détournée en plein cœur de ville lors des comblements pour laisser place au cours des Cinquante-Otages, l’Erdre est une des coulées vertes, aux côtés de la Chézine et de la Sèvre nantaise. La vallée de l’Erdre est classée comme « Grand Paysage » en avril 1998, puis comme site Natura 2000. Ces classements assurent une protection à un milieu fragile qui, entre Nantes et Sucé-sur-Erdre, subit la pression du développement urbain de l’agglomération nantaise. Ils témoignent d’une prise de conscience du caractère remarquable des patrimoines naturel et paysager qu’offre cette coulée verte également protégée par le programme Neptune. Il faut rappeler qu’en 1972 un projet de pénétrante longeant la rive gauche de la rivière avait été programmé !
Dès le début des années 1960, des associations engagent une lutte pour le libre accès des rives. Depuis 1986, Les Rendez-vous de l’Erdre, grande manifestation festive de fin d’été, associent jazz et belle plaisance. Et le Musée de l’Erdre, ouvert en 2009 à Carquefou, se présente comme un « lieu-ressource » sur la rivière et ses patrimoines.
Date de la vidéo: 04 avr. 1991
Durée de la vidéo: 02" minutes 31 secondes02M 31S
La vallée de l'Erdre classée Grand site national
La vallée de l'Erdre est désormais classée Grand site national, de Nantes à Sucé-sur-Erdre. Comme l'expliquent Jacqueline Guevenou, inspectrice des sites, et Daniel Robes, responsable de la police des eaux, cela aura pour effet de valoriser le patrimoine architectural en rive et d'engager des efforts contre la pollution des eaux.
# Création de la Maison des Hommes et des Techniques
Il n’est pas aisé de faire valoir l’intérêt de conserver les traces d’activités dont la disparition est considérée comme un échec. Après la fermeture des chantiers navals, l’association Histoire de la Construction Navale à Nantes se mobilise pour sauvegarder les traces porteuses de la mémoire ouvrière. En 1994, une Maison des Hommes et des Techniques, bientôt rejointe par le Centre d’Histoire du Travail, s’installe dans les anciens bureaux des Ateliers et Chantiers de Nantes rachetés par la Ville en 1989 et restaurés par ses soins. En gardant un ancrage sur le site, les anciens travailleurs des chantiers obtiennent la préservation de plusieurs équipements du site (cales de lancement, nefs, grue Titan, rails…). Ils reçoivent l’appui de plusieurs associations, syndicats et particuliers.
Dans une ville dont la mémoire et l’histoire ouvrières ont souvent été marginalisées par la mémoire officielle, en raison peut-être de la combativité de la classe ouvrière, la reconnaissance de cette histoire et de cette mémoire prend un relief particulier dans ce haut lieu du mouvement ouvrier. D’autres sites et quartiers de longue tradition industrielle voient des associations se mobiliser pour maintenir vivante la mémoire des lieux et les traces d’un patrimoine exceptionnel : ainsi aux Batignolles au nord-est de la ville, ou dans le Bas-Chantenay au bord du fleuve.
Un Collectif des associations du patrimoine industriel et portuaire nantais est créé en 1997 à l’initiative de Nantes la Bleue, de la Maison des Hommes et des Techniques et de l’association Histoire de la Construction Navale à Nantes. Il regroupera jusqu’à dix-huit associations et sera un interlocuteur de la municipalité en matière de patrimoine industriel, fluvial et maritime.
Date de la vidéo: 03 mai 2004
Durée de la vidéo: 02" minutes 25 secondes02M 25S
Interview de Jean Relet
Invité sur le plateau de France 3, Jean Relet, président de la Maison des Hommes et des Techniques, explique le rôle de la structure créée en 1994 dans le maintien de la mémoire industrielle et fluviale de Nantes après la fermeture des chantiers Dubigeon.
# Le centenaire du Belem
Le Belem est un élégant trois-mâts à coque d’acier construit en 1896 aux chantiers Dubigeon pour l’armateur Fernand Crouan. Il navigue au commerce jusqu’en 1914 puis est utilisé comme yacht et navire-école par ses propriétaires successifs. Après son rachat par la Caisse d’Épargne en 1985, il retrouve Nantes comme port d’attache. C’est le premier bateau classé monument historique (le 27 février 1984) dans les Pays de la Loire. Le 20 août 1996, pour son centenaire, un cortège fluvial lui fait escorte jusqu’à Nantes.
Le Belem revient à Nantes un siècle après sa construction, faisant revivre, le temps d’un anniversaire, l’activité d’un port intégré à l’espace urbain dans une ville nostalgique des lancements de navire et de son pont transbordeur.
Date de la vidéo: 20 août 1996
Durée de la vidéo: 02" minutes 13 secondes02M 13S
Le retour du Belem à Nantes
Le Belem est célébré à Nantes pour marquer les 100 ans de son lancement par les chantiers Dubigeon. Au son des cornemuses, le vieux gréement parade devant les Nantais massés quai de l'Aiguillon et ravis de cette fête, à laquelle participent aussi Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, et Joël Batteux, maire de Saint Nazaire.
# La reconversion de l’usine LU
LU, ses deux tours monumentales et son odeur de Petit-Beurre… Les bombardements de 1943, puis un incendie en 1974, amputent cette usine emblématique d’une de ses tours et d’une partie de ses bâtiments. En 1986 la production est transférée à la Haye-Fouassière. Dans les années 1990, le Festival Les Allumées piloté par Jean Blaise contribue à lancer un projet pour ce site que la Ville rachète en 1996. La tour LU est restaurée en mai 1998 par l’architecte Jean-Marie Lépinay tandis que l’architecte Patrick Bouchain prépare avec sobriété et dans le respect de l’existant la reconversion du site. Ce dernier abritera le « Lieu Unique » qui obtiendra le label de « scène nationale ».
Date de la vidéo: 20 avr. 1998
Durée de la vidéo: 03" minutes 15 secondes03M 15S
Restauration de la Tour LU
La Tour LU qui surplombe l'ancienne biscuiterie nantaise est en cours de restauration par l'architecte Jean-Marie Lépinay. Celui-ci revient sur la façon dont il a procédé pour retrouver la forme d'origine du dôme. Puis Dominique Bourçois (Plasmor) et Gilles Milin (ACR), depuis les ateliers où ils travaillent, expliquent comment ils œuvrent à la fabrication et l'assemblage des différentes pièces.
# 1999-2012 : métamorphoses de l’Île de Nantes, « mise en tourisme » de la ville et patrimoine
Ces treize années sont marquées par l’important chantier d’aménagement de l’Île de Nantes, par la « mise en tourisme » de la ville avec la création de l’organisme touristique du Voyage à Nantes et par la création d’une Direction du Patrimoine et de l’Archéologie. Des polémiques surgissent sur la place accordée à l’archéologie et sur les places respectives du patrimoine classique et du patrimoine industriel et maritime dans la politique patrimoniale de la Ville.
En 2000 Nantes signe la convention Ville d’Art et d’Histoire. Plusieurs initiatives illustrent l’extension du champ patrimonial. En 2001 Jean-Marc Ayrault décide de conserver une tribune de l’ancien stade de football Marcel Saupin. Dans le sillage de la convention de 2002 de l’Unesco sur le patrimoine immatériel, la Ville lance la manifestation culturelle (En) Quête de Nantes qui, en mars 2011, fait la part belle aux odeurs liées à des activités parfois disparues.
Dans le Plan Local d’Urbanisme de 2007 (PLU), la liste du « patrimoine nantais » comprend 1600 édifices, 62 « séquences » d’espaces publics de qualité, et 72 éléments du « petit patrimoine ». Des tensions apparaissent entre les exigences d’une densification urbaine plus économe d’espace et la prise en compte « d’ambiances urbaines » de qualité. En 2009 une procédure de modification du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur vise notamment à l’harmoniser avec les autres réglementations urbaines et à réduire la présence de l’automobile dans le centre-ville.
En 2009, le Centre Hospitalier Universitaire de Nantes (1951-1964) conçu par Michel Roux-Spitz obtient le label « Patrimoine du XXe siècle » décerné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. L’architecture religieuse nantaise du 20e siècle fait son entrée aux Monuments Historiques avec l’inscription, le 27 janvier 2011, de l’église Sainte-Thérèse-de l’Enfant-Jésus (1936-1961).
# L’Île de Nantes en chantier
La municipalité Ayrault ne reprend pas le projet d’une cité internationale des affaires envisagé par l’ancien maire Michel Chauty. En 1995 Dominique Perrault et François Grether mènent une étude sur la grande île de Loire qui résulte du comblement de plusieurs boires et la nomment « Île de Nantes ». Mais c’est à partir de 1999 que l’île va faire l’objet d’un renouvellement urbain, avec le marché de définition
emporté par Alexandre Chemetoff associé à Jean-Louis Berthomieu. Plutôt qu’un projet bien arrêté, son « Plan-guide » est un outil d’exploration des possibles au service d’un urbanisme de révélation
qui prend appui sur l’existant et affiche sa volonté de renouer avec le fleuve
. La Loire est considérée comme un espace public
.
La création en 2001 d’une communauté urbaine forte de 24 communes et de près de 600 000 habitants, appelée Nantes Métropole en 2003, renforce la dimension métropolitaine du chantier «Île de Nantes ». Celui-ci s’inscrit tout à fait dans le sillage du « Projet 2005 » adopté en 1997 par le District de l’agglomération nantaise : il proposait une « reconquête du fleuve et de ses affluents ».
Reconversion du site Alstom, des anciens Ateliers et Chantiers de Bretagne, des nefs de la Prairie-au-Duc, sans oublier la réhabilitation en jardin public de la nef et des fours des anciennes Fonderies de l’Atlantique : cette démarche illustre comment le patrimoine industriel sert de levier pour la recomposition urbaine à l’échelle d’un cœur d’agglomération. L’Île de Nantes devient la « marque » d’une ville qui, à travers le « Quartier de la création » affiche son dynamisme dans le domaine de la « nouvelle économie » de la connaissance et du loisir.
Date de la vidéo: 09 avr. 2004
Durée de la vidéo: 04" minutes 28 secondes04M 28S
L'aménagement de l'île de Nantes
Le grand projet de l'île de Nantes, bâti sur les friches industrielles, survient dans un contexte d'expansion de la ville où le besoin de logements devient criant. Selon l'architecte urbaniste Alexandre Chemetoff l'enjeu est de continuer à faire vivre le patrimoine existant tout en valorisant la Loire.
# Classement de la grue Titan du quai Wilson
À l’automne 2004, l’annonce de la destruction de la grue Titan grise du quai Wilson suscite une forte mobilisation de la part du Collectif des associations du patrimoine industriel et portuaire nantais, tandis que les conditions techniques d’une restauration sont examinées par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. À la suite d’un accord entre le Port autonome, la Ville (qui a revu sa position) et l’État, elle est rachetée par la Ville, classée monument historique au titre de patrimoine mobilier en 2005 et restaurée en 2006. Seconde grue ainsi protégée en France, elle sera rejointe plus tard par la grue noire des anciens chantiers Dubigeon dans le Bas-Chantenay et la grue Titan jaune des anciens chantiers navals.
Ces trois grues, identifiées par leurs couleurs respectives, appartiennent désormais à la skyline d’une ville qui, avec l’urbanisation de ses friches industrielles, se recentre sur la Loire.
Date de la vidéo: 31 oct. 2018
Durée de la vidéo: 02" minutes 29 secondes02M 29S
Deux grues nantaises inscrites aux monuments historiques
La grue jaune et la grue noire de l'île de Nantes sont désormais inscrites au titre des monuments historiques, ce dont se réjouissent Gérard Tripoteau, vice-président de l'association Histoire de la construction navale à Nantes, et Olivier Chateau, élu en charge du patrimoine.
# Inauguration du nouveau Musée d’histoire de Nantes
L’inauguration le 8 février 2007 du Musée d’histoire de Nantes a lieu dans un Château des ducs de Bretagne lui-même restauré. Cette restauration du château - classé monument historique dès 1862 - s’accompagne d’une refonte complète des musées qu’il abrite au profit d’une présentation de l’histoire de la ville. La démarche veille à distinguer mémoire et histoire et à interroger le passé de Nantes à travers les différentes facettes d’une ville qui résiste aux images trop réductrices. La délicate question de la relation de Nantes à la Bretagne, par exemple, est abordée sans céder aux pièges d’une identité de repli.
Plus largement, il faut ici rappeler les initiatives prises pour répondre à l’intérêt des habitants pour l’histoire : conférences, publications et initiation à la recherche organisées par l’association Nantes-Histoire, recherches sur l’histoire et la mémoire des quartiers menées en lien avec les habitants par les Archives municipales, politique d’animation culturelle mise en œuvre par les Archives départementales.
Date de la vidéo: 09 févr. 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 16 secondes02M 16S
Le Château des ducs de Bretagne
Le Château des Ducs de Bretagne rouvre ses portes après trois ans de travaux. Une restauration de fond en comble y a été menée pendant quinze ans. Trente salles d'exposition et huit cents objets retracent désormais l'histoire de la ville, bâtie autour du fleuve, mais aussi celle des Nantais. Visite guidée par Krystel Gualde, chargée de conservation, et Marie-Hélène Jouzeau, directrice.
# Jules Verne et la « mise en tourisme » de Nantes
L’auteur des Voyages extraordinaires est l’écrivain le plus célébré à Nantes, celui dont le nom rallie tous les suffrages : ouverture en 1978 d’un musée qui lui est consacré sur la butte Sainte-Anne où une sculpture inaugurée en 2005 le représente en enfant rêveur aux côtés du capitaine Némo ; acquisition, dans les années 1980, de manuscrits et de lettres de l’écrivain déposés à la Bibliothèque municipale ; construction par une association d’une réplique de son yacht le Saint-Michel II ; commémoration du centième anniversaire de sa mort en 2004…
L’imaginaire vernien est revendiqué par l’atelier Les Machines de l’île ouvert au public en 2007 sous « les nefs » des anciens ateliers des chantiers navals. Là sont réalisées d’étonnantes machines nées de l’imagination de François Delarozière. Au Grand Éléphant qui arpente le site se joindra le Carrousel des mondes marins en 2012.
Cette reconversion ludique et touristique, bien que s’affichant dans le sillage des constructeurs de navires, suscite les réserves des « anciens de la Navale » porteurs d’une démarche mémorielle et d’une culture ouvrière ancrée dans le passé industriel des chantiers. Les « industries culturelles et créatives » investissent les anciens sites industriels et contribuent ainsi à la sauvegarde de leurs traces matérielles mais laissent en suspens le sort réservé à la mémoire du travail, à une histoire humaine, technique et sociale que la seule reconversion des lieux ne saurait prendre en compte.
C’est également en 2007 que Jean Blaise lance la première édition de la biennale d’art Estuaire qui a pour ambition d’associer art et territoire en invitant des artistes à installer leurs œuvres à ciel ouvert sur les rives de Loire, entre Nantes et Saint-Nazaire.
En 2011 Jean Blaise prend la direction du Voyage à Nantes, organisme touristique et société publique locale qui regroupe notamment l’Office de tourisme de Nantes Métropole, les Machines de l’Île, le Château des ducs de Bretagne et la collection Estuaire. Dès l’année suivante, un parcours dans la ville jalonné d’œuvres artistiques éphémères ou pérennes reprend cette appellation de « Voyage à Nantes » dans une campagne de communication. Un tel regroupement des structures patrimoniales pour une « mise en tourisme » de la ville suscite alors un débat sur la subordination de la démarche patrimoniale à une logique d’attractivité et de promotion de l’image de la ville.
Date de la vidéo: 14 juin 2004
Durée de la vidéo: 01" minutes 47 secondes01M 47S
Centenaire de la mort de Jules Verne
Jules Verne, né à Nantes et mort à Amiens, va prochainement être célébré par les deux villes à l'occasion du centenaire de sa mort (1905).
Date de la vidéo: 25 sept. 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 13 secondes02M 13S
Les Machines de l'île
Les Machines de l'Île occupent l'espace laissé vacant par les Chantiers navals de Nantes. Pierre Orefice retrace l'histoire de ce projet, né en 2000, et en détaille la philosophie. Il s'agit d'aller à la rencontre du public, durablement, alors que l'Île de Nantes se profile comme le prochain cœur de la ville.
Date de la vidéo: 08 juin 2007
Durée de la vidéo: 02" minutes 36 secondes02M 36S
Estuaire 2007
Pendant l'été, sur la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire, une vingtaine d’œuvres d'art monumentales sont à découvrir dans le cadre de l'exposition Estuaire 2007. L'objectif de cette exposition est de parcourir l'espace autrement, avec des artistes contemporains de renom comme par exemple Daniel Buren ou Felice Varini.
# La reconversion du site de Tréfimétaux à Couëron
Située à l’ouest de Nantes, sur la rive droite de la Loire, la commune de Couëron accueille, à partir de 2007, des œuvres de la biennale d’art contemporain Estuaire. Mais elle se distingue d’abord par un riche patrimoine industriel en prise sur la Loire. Sa fameuse Tour à plomb (1875-1877) est classée monument historique en 1993 et les rives de Loire sont réhabilitées. La reconversion de l’ancienne usine Tréfimétaux fermée en 1988 permet d’y installer un espace culturel et associatif puis une médiathèque. La place des Douze femmes en colère rappelle le conflit social de 1975. Les luttes ouvrières menées sur ce site font désormais partie du patrimoine mémoriel de la ville que contribue à transmettre l’association Une Tour, une Histoire.
Couëron, Indre et Le Pellerin sont d’anciens avant-ports de Nantes désormais membres de la métropole nantaise. Leur lien à la Loire est un trait majeur de leur identité dans un estuaire où patrimoines industriels et « naturels » sont étroitement imbriqués.
Date de la vidéo: 12 nov. 2015
Durée de la vidéo: 03" minutes 13 secondes03M 13S
Le patrimoine industriel de Couëron
La Tour à plomb de Couëron et la halle de l'usine Tréfimétaux sont les derniers vestiges du passé industriel de la ville. En médiateur patrimonial, l'historien Jean-Louis Kerouanton nous fait découvrir ces sites emblématiques en nous expliquant leur usage de l'époque et comment les architectes ont transformé l'ensemble en un lieu de vie culturel.
# Les fouilles archéologiques au Bouffay
L’archéologie donne une épaisseur historique à la compréhension des relations que les hommes tissent avec le site qu’ils occupent. En 2011 des fouilles archéologiques sont menées, avant des travaux d’aménagement, par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap), le long des anciens quais du bras de la Bourse comblé entre 1934 et 1938 et à l’emplacement des anciennes fortifications de la ville. Ces fouilles se déroulent dans un contexte nouveau.
La difficulté pour l’archéologie de trouver à Nantes sa place dans le projet urbain avait déjà provoqué dans le passé plusieurs polémiques lorsqu’en 2008 l’association Forum Nantes Patrimoines émet de vives critiques sur les conditions dans lesquelles des fouilles ont été menées rue Lambert. La municipalité Ayrault crée alors une Direction du Patrimoine et de l’Archéologie (DPARC). Ce service du patrimoine reprend les missions de l’association Nantes Renaissance mais dispose désormais d’une mission archéologique. Un poste d’adjoint au patrimoine est créé, puis un Conseil nantais du patrimoine jouant un rôle d’alerte et de conseil.
Nouvelle polémique en 2011 : l’association Forum Nantes Patrimoines dénonce le « bétonnage » des chapelles dites « espagnoles » sur le site de l’ancien couvent des Cordeliers, en secteur sauvegardé. Si les atteintes à certains éléments architecturaux sont irrémédiables, l’affaire a cependant une retombée bénéfique en incitant le tout nouveau service du patrimoine à diriger une campagne d’étude archéologique sur le site.
En matière d’archéologie, la Ville de Rezé se distingue en s’engageant fortement, dès les années 1980 et en lien avec experts et milieu associatif, dans la mise en œuvre de nombreuses campagnes de fouilles sur le site Saint-Lupien. En 2004, elle crée un poste d’archéologue. À partir de 2005 est lancé un programme d’études sur les liens entre la ville antique de Ratiatum et la Loire qui mettra au jour un aménagement de berge de la fin du 1er siècle. Initié par la Ville de Rezé et devenu équipement métropolitain, un centre d’interprétation archéologique - Le Chronographe - viendra, en 2015, couronner cette démarche.
Date de la vidéo: 17 mai 2011
Durée de la vidéo: 01" minutes 48 secondes01M 48S
Fouilles archéologiques au Bouffay
Le chantier des fouilles de la place du Bouffay est ouvert au public. L'occasion pour les Nantais de voir les archéologues au travail et de découvrir le passé de leur ville.
Date de la vidéo: 27 janv. 2017
Durée de la vidéo: 02" minutes 07 secondes02M 07S
Le Chronographe
Le Centre d'Interprétation et d'Archéologie du Patrimoine du site de Saint-Lupien à Rezé vient d'être inauguré. Construit sur et autour des vestiges antiques révélés par les fouilles, son ambition est d'expliquer ce que celles-ci ont révélé de l'histoire de la métropole nantaise.
# Inauguration du Mémorial de l’abolition de l’esclavage
L’inauguration, le 25 mars 2012, d’un Mémorial de l’abolition de l’esclavage est l’aboutissement d’une longue gestation. L’idée est retenue par le Conseil municipal dès 1998. Le projet donnera lieu à de multiples ajustements, à la mesure des relations complexes entre mémoire et histoire.
Conçu par les artistes Krzysztof Wodiczko et Julian Bonder, il offre, quai de la Fosse, un double aspect. Une esplanade avec des pavés de verre insérés dans le sol rappelle les quelque 1800 expéditions négrières recensées par les historiens. Et un parcours souterrain en prise sur la Loire mène de la traite transatlantique jusqu’aux formes de l’esclavage contemporain à travers cartes et textes gravés sur de grandes lames de verre. Les étapes du combat abolitionniste y sont évoquées. C’est ainsi que la ville qui alla jusqu’à pratiquer une traite devenue illégale dédie un mémorial à « l’abolition de l’esclavage » … Reste au visiteur à se rendre au Musée d’histoire de Nantes et à passer du registre de l’émotion et de la mémoire à celui de l’histoire.
L’inscription dans l’espace urbain de ce mémorial témoigne du chemin parcouru par Nantes pour regarder en face son passé négrier longtemps refoulé.
Date de la vidéo: 24 mars 2012
Durée de la vidéo: 16" minutes 09 secondes16M 09S
Françoise Vergès
Françoise Vergès, présidente du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, est invitée sur le plateau de France 3 à l'occasion de l'inauguration du Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes. Elle réagit à différents reportages évoquant ce qui reste de la mémoire de l'esclavage dans la ville.