Breakdance compétition, battle hip-hop

18 janvier 2003
29m 11s
Réf. 00005

Notice

Résumé :

De la première coupe du Monde à Bercy à un tournoi international à Miami en Floride, ce documentaire nous fait partager le quotidien de deux danseurs de Hip Hop. Les images d'entrainements et de représentations sur scène alternent avec les interviews des deux protagonistes, témoins d'un nouvel art. . On découvrira deux danseurs, Bibiche et Neil, dans leur quotidien et dans leur entraînement jusqu'au tournoi final où s'affrontent à Miami les meilleurs.

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Date de diffusion :
18 janvier 2003
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Éclairage

Le cercle pour une joute pacifique

Comme dans beaucoup de danses traditionnelles, y compris européennes, le cercle est le dispositif de base du hip-hop. C'est du cercle collectif que le danseur sort pour, en soliste, défier un autre danseur, le mettre à l'épreuve dans une joute pacifique. Les battles, compétitions internationales avec des démonstrations de savoir-faire, ont ceci de positif qu'elles poussent chacun à inventer, à se dépasser. C'est ainsi que la technique évolue. Le battle est un lieu d'échange comme de confrontation. Dans ce documentaire de Franck II Louise, lui-même danseur et compositeur, qui relate en partie la première coupe du monde à Bercy en 2003, on se rend compte de la breakdance attitude. Car le hip-hop est avant même de définir ses disciplines artistiques une façon d'être: en groupe et en solo pour se faire un nom. Se faire un nom est ici se faire une place dans une société de l'exclusion.

Lorsque le hip-hop est arrivé sur scène, il a ouvert le cercle pour une configuration publique. Le cercle demeure néanmoins la forme de base. Ceux qui entourent, invectivent, encouragent le soliste, lequel d'ailleurs retourne à la sphère collective dès sa prestation finie, forment le crew (la famille). Il y a là quelque chose de paradoxal avec la force du solo qui dément ceux qui affirment que le hip-hop est un prolongement des danses africaines par exemple. Que certains des danseurs soient issus de l'immigration africaine n'y change rien. Le hip-hop est bien une danse actuelle inventée de toutes pièces par des Américains, donc sans racine. Bibiche dans ce reportage en est la preuve.

Quant à l'entraînement, inventé lui aussi par ceux qui le pratiquent, il est hors du commun. Hors des écoles, hors de la terre battue ou du sable. Les centres commerciaux avec rideaux de fer clos ont été longtemps le terrain de jeu et de transmission des hip hopers. Après avoir avalé un kebab ou un big burger, les danseurs à 1h du matin chauffent le sol. Il faut qu'il soit glissant mais pas trop pour permettre les figures souvent acrobatiques. Quant à la tenue vestimentaire, c'est tout un poème pour ces «techniciens de la sape». Les légendes véridiques ou non sur le baggy (large pantalon qui met en valeur les mouvements) en disent long sur l'art de leur fashion way. Toujours en baskets qui garantissent le contact avec le sol.

Marie-Christine Vernay