Forsythe en solo

29 décembre 1995
06m 54s
Réf. 00930

Notice

Résumé :

Le danseur et chorégraphe américain William Forsythe danse en solo et en noir et blanc. Une leçon de virtuosité inédite filmée en 1995.

Date de diffusion :
29 décembre 1995
Source :
Artistes et personnalités :

Éclairage

Voir William Forsythe danser donne une idée exacte de son talent de chorégraphe. Le sens de son mouvement, sa tension physique, son élan intime, se lisent à corps ouvert. La complexité gestuelle de ce flux continu, sans cesse pressé et relancé, circulant jusqu'aux bouts des extrémités nerveuses du corps, se révèle toujours un régal. C'est toujours en contemplant un chorégraphe dans ses œuvres que l'on comprend au plus précis d'où vient sa danse, comment elle fonctionne et en quoi sa spécificité raconte peu ou prou l'histoire d'un homme. Il est de plus en plus rare malheureusement de voir Forsythe danser. Il faut donc profiter de ces images superbes en noir et blanc.

Né au Etats-Unis en 1949, William Forsythe, fan de comédies musicales et de Fred Astaire, prend d'abord des cours de danse classique et de jazz à l'université de Jacksonville (Floride). Il intègre la compagnie de John Cranko à Stuttgart en 1973. Onze ans plus tard, en 1984, il prend la direction du Ballet de Francfort dont il va faire l'une des troupes de choc des années 90. Il en sera le directeur jusqu'en 2004. Sous influence du maître américain George Balanchine (1904-1983), il en a exacerbé les déhanchements, le jeu de bras qui voltigent autour du corps, les déséquilibres. Parallèlement, sa passion du texte et des mots, régulièrement convoqués sur le plateau, subit aussi une torsion sans appel.

L'évolution de Forsythe se révèle d'une formidable logique. Forcer les positions classiques, désarticuler toujours plus les mouvements, aboutit aujourd'hui à des vignettes d'une humanité cassée et bégayante, hachée menue par les électro-chocs du réel.

Parmi ses performances en solo, Retranslation/Final Unfinished Portrait (2006), programmée au musée du Louvre, jouait la carte de l'installation. Face à l'ultime autoportrait de Francis Bacon, un film projeté au sol montrait Forsythe en proposant une translation chorégraphique torturée. Pour le metteur en scène et plasticien Jan Fabre, il a également participé – toujours à travers un film – au spectacle L'Ange de la mort (2004) qui lui était dédié ainsi qu'à Andy Warhol. En slip blanc, sur fond d'images de squelettes, Forsythe y livrait des commentaires sur la mort, la vie d'artiste, le néant du corps...

En 1994, Forsythe a mis au point un CD intitulé Improvisation Technologies : a tool for the analytical Dance eye, avec l'appui du Center for Art and Media (ZKM) de Karlsruhe, destiné à la formation des danseurs et à tous les curieux. Il y explique en direct et en dansant les caractéristiques de sa recherche gestuelle, sous influence du théoricien et analyste du mouvement Rudolf von Laban.

En 2004, la municipalité de Francfort, qui soutenait le chorégraphe et sa troupe depuis 1984, a décidé de ne pas renouveler son contrat avec le chorégraphe. Exit le Ballet de Francfort. Désormais à la tête de la Forsythe Company, troupe beaucoup plus restreinte parfaite pour ses recherches expérimentales, Forsythe se partage entre Francfort et Dresde. En 2011, à Avignon, dans l'église des Célestins, il présentait une installation-performance Unwort composée d'objets chorégraphiques symptomatiques de son nouvel axe "arts plastiques".

Rosita Boisseau

Transcription

(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
Intervenant
[Inaudible]
(Musique)
Comédien
Stop