Entrée au répertoire de l'Opéra Garnier de Pelléas et Mélisande

24 mars 1977
02m 58s
Réf. 01000

Notice

Résumé :

Trois courts extraits de la production de Jorge Lavelli (la scène de la fontaine, la scène Golaud et Yniold, le duo final Pelléas et Mélisande) où l'on voit apparaître Richard Stilwell, Frederica von Stade et Gabriel Bacquier, encadrent une brève intervention du metteur en scène argentin à propos du caractère particulier de l'œuvre de Debussy.

Date de diffusion :
24 mars 1977
Source :
TF1 (Collection: IT1 NUIT )

Éclairage

Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, composé sur la pièce éponyme de Maurice Maeterlinck, et créé à l'Opéra-Comique le 30 avril 1902 sous la direction d'André Messager, avec Jean Périer dans le rôle de Pelléas et Mary Garden dans le rôle de Mélisande, est considéré comme l'opéra impressionniste par excellence. Objet à la première d'une totale incompréhension du public, réagissant aussi mal au texte de Maeterlinck qu'à la musique "informe" de Debussy, « descendu » par la majorité de la critique, l'ouvrage devait rapidement s'imposer - dès la 7e représentation, on faisait salle comble - comme un chef-d'œuvre absolu du répertoire français. La production originale, due au directeur de l'Opéra-Comique Albert Carré et au décorateur Lucien Jusseaume, est reprise jusqu'en 1959, et alterne encore avec les productions d'André Boll et de Henry Doublier et Jean Cocteau, à l'occasion du centenaire de Debussy en 1962 et des trente ans de la prise de rôle de Jacques Janssen, l'un de ses plus considérables interprètes, en 1969.

Après 437 représentations à l'Opéra-Comique, Pelléas quitte ce théâtre pour passer, à l'initiative de Rolf Liebermann, sur la scène de l'Opéra-Garnier, en 1977, dans une production de Jorge Lavelli, qui est reprise en 1978 et 1980. Une nouvelle production due à Robert Wilson lui succède en 1997, et est reprise à l'Opéra-Bastille à partir de 2004. Entretemps, l'Opéra-Comique reprend l'œuvre en 1998 dans une production de Pierre Médecin, dirigée par Georges Prêtre, puis y revient en 2010 dans une production de Stéphane Braunschweig, dirigée par John Eliot Gardiner.

Le choix de Liebermann de confier la production à Jorge Lavelli, dont le Faust a été un véritable électrochoc pour le renouvellement de l'approche et de la compréhension du répertoire français traditionnel, est l'occasion d'une véritable bataille de nerfs entre l'héritière morale du compositeur, soucieuse de faire respecter le climat de l'œuvre, et la direction de l'Opéra. La production faillit être annulée, mais remporte finalement un triomphe.

Les interprètes de ces premiers pas à l'Opéra du chef-d'œuvre de Debussy sont les américains Richard Stilwell, qui revient en 1978 participer au prestigieux Couronnement de Poppée dirigé par Julius Rudel, et Frederica von Stade, qui a enthousiasmé Paris avec son interprétation de Chérubin des Noces de Figaro en 1973, et revient encore en 1977 pour une triomphale Cenerentola. Golaud est interprété par Gabriel Bacquier, qui du Comte des Noces de Figaro à Leporello de Don Giovanni, de Fra Melitone de La force du destin à Iago d'Otello, est l'un des piliers français de l'ère Liebermann. La direction d'orchestre est assurée en 1977 et 1978 par le chef américain Lorin Maazel, qui est par ailleurs à l'époque le directeur musical de l'Orchestre national de France.

Pierre Flinois

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Nous terminerons maintenant ce journal avec l’opéra et avec le célèbre opéra de Claude Debussy : Pelléas et Mélisande qui a, depuis la semaine dernière, un énorme succès à l’Opéra de Paris. C’est la première fois depuis sa création tumultueuse, le 30 avril 1902, à l’Opéra Comique que Pelléas a les honneurs de l’opéra et dans une mise en scène de Jorge Lavelli. Reportage, Christiane Laperrière.
(Musique)
Journaliste
Jorge Lavelli propose à l'opéra de Paris sa version de Pelléas et Mélisande . Une mise en scène controversée mais qui met en valeur la partition musicale et donne d’autant plus de vérité aux personnages que leurs interprètes ont la beauté des héros de légende.
(Musique)
Jorge Lavelli
C’est une partition que, dont le propos est très ambitieux dans le sens où, elle prolonge enfin, la musicalité des mots, elle complète, enfin d’une certaine manière et qu’on chante quand il le faut, seulement quand il le faut. Il utilise le lyrisme quand il le faut et il faut donc, pour les interprètes, avoir l’impression qu’ils ne chantent pas, je veux dire, qu’ils vivent leurs situations et qu’ils s’expriment à travers les chants comme, comme on pourrait le faire en parole.
(Musique)